On peut s’arrêter quelques instants sur les principales différences apportées par la DDR5 par rapport à la DDR4. Bien que la DDR5 soit maintenant assez répandue, il est toujours bon de s'attarder sur les différents domaines qui ont vu des progrès.

Consommation

La tension d'alimentation a été revue à la baisse, comme quasiment à chaque nouvelle déclinaison de la DDR. Ici, elle est donnée à 1,1 V pour ce kit. Pour la DDR4, pour les kits de base, on trouvait bien souvent du 1,2 V, et en général 1,35 V pour les kits haut de gamme avec des fréquences élevées. L'écart parait faible, mais il est toujours bon à prendre.

Vitesse

Ici, les changements sont plus visibles. La vitesse minimale de la DDR5 est de 4800 MT/s  –  on peut aussi parler improprement de 4800 MHz, par abus de langage... On est loin des 1600 MHz de la DDR4 à ses débuts. Le maximum actuellement disponible commercialement est 8000 MT/s, mais la norme est évolutive, donc il est probable de voir des fréquences encore plus élevées.

Bande passante

L'architecture interne de la DDR5 propose désormais 2 canaux par barrette. Ce qui fait qu'une barrette seule offre déjà du dual channel, alors qu'en DDR4 il fallait 2 barrettes. Ce qui veut aussi dire qu'un kit de 2 barrettes permet le quad channel, ce que seules les cartes mères de serveur ou HEDT Intel permettaient jusqu'alors.

Timings

Là encore, ils augmentent, mais ce n'est pas spécialement une bonne nouvelle. En effet, le premier d'entre eux, le CL, passe bien souvent à 40, soit un doublement par rapport à la DDR4, globalement. Cela veut dire, et c'est assez logique, qu'une barrette DDR5 d'entrée de gamme ferra certainement moins bien dans certains benchmarks qu'une barrette DDR4 haut de gamme.

Fonctionnalités

La DDR5 propose des fonctionnalités optionnelles intéressantes. Par exemple, on peut avoir de l'ECC, qui est du contrôle d'erreur, intégré. D'habitude c'est réservé aux serveurs, mais ici cela pourra se retrouver dans les PC de bureau. A noter que pour des contraintes de coût, toutes les barrettes DDR5 ne l'intégreront peut être pas, mais chez Crucial, c'est en standard et intégré directement dans les puces de RAM. La marque parle de ODECC, pour On Die ECC.


Une autre fonctionnalité nouvelle est le PMIC, pour Power Management Integrated Circuit. Alors qu'en DDR4, la gestion de l’énergie de la RAM était sur la carte mère, elle est désormais intégrée directement à la barrette. Cela devrait permettre une meilleure gestion.

Dans le cadre des barrettes CUDIMM, il y a une nouvelle fonctionnalité apportée par l'ajout d'un nouveau composant : le CKD. C'est l’acronyme de Clock Driver, ou en français, un « pilote d'horloge ». Ce composant permet d'avoir une régénération de signal d'horloge au plus près de la barrette. L'objectif est de contrecarrer la perte de stabilité du signal de la fréquence, un phénomène qui s'accroit avec l'augmentation de celle-ci, entre autres. Cette nouveauté a d'ailleurs été standardisée par la JEDEC, l'organisme en charge de la normalisation de la mémoire vive, dans la norme JESD323. Le but recherché est clair : pouvoir continuer à monter en fréquence, et ce de façon garantie, sans passer par des réglages d'overclocking et des montées de tension.

Aspect physique

Si on regarde maintenant physiquement, la DDR5 conserve la même taille que les 2 générations précédentes, et le même nombre de broches qu'en DDR4, soit 288. Cependant, le détrompeur, c'est-à-dire l'encoche présente en partie basse, n'est pas placé au même endroit que sur les autres générations, et c'est bien entendu normal. La DDR5 CUDIMM est quant à elle rigoureusement identique à la DDR4 UDIMM habituelle.

Les présentations sont faites, on peut passer à l'installation.