Wired a posté un très long article faisant office de postmortem du développement chaotique de Duke Nukem Forever. L'article revient sur une décennie de développement et explique les défaillances de 3D Realms en prenant pour postulat que ce qui a tué le jeu, c'est finalement le succès de Duke Nukem 3D qui a nuit au développement de sa suite. Le jeu fut en effet l'un des jeux les mieux vendus de sa génération, et son développeur s'est alors retrouvé sous une montagne de cash. Cet argent lui a permis de conserver son indépendance financière vis-à-vis d'un éventuel éditeur — GT Interactive n'ayant versé qu'une petite avance de 400 00$ pour les droits d'édition du jeu. Mais cette quasi-indépendance a largement nuit à 3D Realms qui n'avait alors d'autre pression que celle des fans. Forcément, cela n'engage pas à avancer sur un projet risqué, car faire une suite pour l'un des meilleurs FPS de tout les temps, ça met énormément de pression. Broussard étant un perfectionniste, il a poussé au développement de caractéristiques qui sont venues alourdir le développement du projet initial : l'obsession de la perfection a aussi conduit au naufrage du navire.
L'arrogance de Broussard et Miller y est aussi pour beaucoup dans l'échec du développement de ce projet qui avait en fait tout pour réussir. La stratégie du studio était de payer très très peu les développeurs (ils étaient 18 à travailler sur le jeu, ce qui est extrêmement peu et correspond à un petit studio de développement) en leur laissant miroiter une part du gâteau lors de la sortie du jeu. Sauf que les années passant, les promesses de cash s'éloignaient tout autant. De 96 à 2006, le jeu aura coûté la bagatelle de 20 millions de dollars.