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Le 16 novembre 2005 est sorti en salles françaises le portage cinématographique de Doom. Porté entre autres par Karl Urban et Dwayne « The Rock » Johnson, le film avait peu séduit le public et la critique, rentrant dans ses frais uniquement grâce aux ventes des DVD. Mais aujourd'hui, deux ans après la sortie du film, nous avons décidé de le ressortir du fond d'un placard pour savoir si, avec un peu de recul, le film valait finalement le coup.

poubelle_003.jpg Ca, c'est de l'équipe de choc
N.B : La forme habituelle de nos tests n'est ici nullement respectée. Oui, il est évident qu'on ne critique pas un film de la même façon qu'un jeu vidéo.

DOOM reprend en partie le scénario de Doom 3 : un incident survient sur une base martienne de l'UAC (Union Aerospace Corporation), et vous êtes envoyé pour faire le ménage parmi la vermine qui cherche la mouise. A ceci près que dans le jeu vous êtes seul face aux bêbêtes, et que ces dernières ne proviennent pas des Enfers. Mais il y a des monstres, c'est déjà ça. L'équipe de sauveteurs se compose des éléments habituels : le religieux, le nouveau, le fou, le bourrin, le commandant autoritaire. Vouloir recréer une équipe à la « Aliens » n'est pas une mauvaise idée, encore qu'il faille y mettre les moyens. Là, nous avons affaire à une équipe bien pire que celle d'Armageddon (c'est dire), et même si leurs péripéties et petites blagues ne sont pas pour nous déplaire, le tout sonne tout de même indigeste, et les premiers à mourir sont facile à identifier.


Là où il y a un autre « couac », c'est dans le fait même d'appeler le film DOOM. Alors oui, il y a l'UAC, on est sur Mars, des scientifiques s'appellent Carmack et Willits, des sortent de Imp pullulent, mais dans Doom, le jeu, on est seul, tout seul, alone in the dark, alone in the shit, ce qui rendait le jeu diablement efficace au niveau de la sensation d'oppression. Donc pour l'ambiance déjà, on repassera. Si les producteurs du film eussent été un peu plus ambitieux, ils auraient fait exterminer toute l'équipe, en ne laissant qu'un seul survivant, qui se retrouvait seul aux mains des monstres avec un simple revolver en début de film.
De plus, le fait que le film ne baigne pas vraiment dans une photographie sombre et « crade », hormis un passage où il est écrit avec du sang « SUFFER » sur un mur, ne relève pas le niveau, et sans être laide, la photographie empêche une totale immersion dans DOOM. C'est parfois tellement éclairé qu'on remarque au premier coup d'oeil que ce sont des décors qui entourent les personnages. Au moins, dans DOOM 3, on n'y voyait rien, mais on changeait de slip à chaque sauvegarde.

Passons maintenant à un point crucial de cette critique : la vue à la première personne, énormément vantée pendant la campagne publicitaire du film. Si vous avez acheté, loué, téléchargé le film uniquement pour savoir s'ils en ont fait un usage prolifique dans le film, vous risquez d'être déçu : il faudra attendre l'une des dernières séquences d'action pour si votre vue préférée a été sublimée sur grand écran. D'un point de vue tout à fait personnel, même si ce passage faisait un brin trop numérisé (surtout l'arme), il faut noter que la séquence est tout de même bien foutue, en un seul plan séquence, et restitue plutôt bien les mouvements d'arme, de pas. Andrzej Bartkowiak aurait, selon le magazine Mad Movies, enfin appris à cadrer sa caméra. Cette séquence de quelques minutes en est la preuve, et le seul regret que l'on a, c'est qu'il n'y en ait qu'une seule, car hormis quelques autres films comme Heat, il est très rare de trouver un réalisateur qui ose filmer un homme armé d'un flingue à la première personne. Mais là, c'était un peu le minimum syndical. C'est DOOM, par Alexandra Ledermann au pays des Schtroumpfs.

Vous l'aurez donc compris, DOOM ne brille pas par son ambiance, plutôt inexistante. On regarde plus un film d'action qu'un survival-horror. Et la musique n'est pas là pour aider. Pourtant, le bonhomme qui s'y colle n'est pas un mauvais, loin de là. Il s'appelle Clint Mansell, a composé le célèbre thème de Requiem for a Dream, et mieux encore, le sublime score du sublime The Fountain. Mais là, sans le Kronos Quartet pour l'appuyer instrumentale ment, force est de constater que la musique reste bien trop en retrait pour imposer quelques impacts sonores puissants en guise de sursauts dans ce film d'action fourni avec quelques monstres (Même les extraits de Nine Inch Nails n'y changeront rien).

Oui, quelques monstres, parce qu'il n'y en a vraiment pas beaucoup. Au total... une dizaine. Le reste en constitué de mi-hommes mi-monstres prêts à tout pour vous bouffer. Ca permet quelques gros moments de tirage dans le tas, mais même dans ces moments là, on sent bien qu'il y a un problème entre le postulat scénaristique du film et ce que l'on est en train de voir à l'écran. Dilemme. Je spoile ? Ou je ne spoile pas ? Si vous n'avez pas encore vu le film (je vous le recommande quand même, pour la culture, au moins un peu), ne lisez pas la fin de ce paragraphe entre crochets : [dans le film, on nous dit que le virus transforme uniquement les personnes mauvaises en monstres, les personnes bonnes devenant des sur-hommes gentils. Mais dans la dernière partie du film, quand le virus s'incruste dans la base sur Terre, presque tous les occupants sont contaminés, et parmi la grosse majorité qui est contaminée, tous se transforment en sortes de zombies avides de chair (stade intermédiaires entre humain et monstre), ce qui pose un problème. Sont-ils tous mauvais, ou y a-t-il un réel problème au niveau du scénario ? Il y a sans doute eu ici un choix draconien : on transforme tout le monde, ça fera plus de chair à pâté pour les armes des soldats de l'escouade.]

Conclusion

Au final, avec un budget de 70 millions de dollars, il était aisé pour toute l'équipe technique de faire mieux. Mais quelque chose a bloqué. La frilosité des producteurs face au produit originel à adapter ? Pour l'instant, nous ne le savons pas, mais une chose est sûre : sans être une bouse ultime, DOOM est vraiment à des lieues de ce à quoi les fans du jeu s'attendaient, et ce à quoi je m'attendais en le voyant et re-voyant. Un film d'action dans la lignée des adaptations de Resident Evil. Voilà tout. C'est dommage, mais on a l'habitude. Au passage, mention spéciale au Pinky Demon, bien réalisé, et diablement agressif, comme dans le jeu. Le film se paie un 5.2 sur l'imdb. Ce qui n'est franchement pas génial.


par Hubert 2 commentaires, dernier par Hubert
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Commentaires

Grounch

Gros Membre
Nb msg : 1068
(#1) 05 août 2008 à 18h26
Le gameplay est bon?
Hubert

Faignasse
Nb msg : 1659
(#2) 11 août 2008 à 18h37
Excellent, même.
[!] Commentaires fermés pour cette nouvelle.

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