Après deux épisodes sous-marins, BioShock est de retour pour un troisième épisode intitulé BioShock Infinite, et qui propose une aventure radicalement différente de ses illustres prédécesseurs. Exit la cité sous-marine de Rapture, cet opus vous entraine tout droit la tête dans les nuages dans un univers mené par Ken Levine, le directeur artistique du premier opus qui est de retour pour nous offrir un FPS intelligent, scénarisé et magnifique. On espérait le jeu beau, magique, bien réalisé, ce troisième BioShock l'est bien plus encore. Découvrons ensemble le cadeau de 2K Games, une œuvre d'art sans égal qui risque de bouleverser vos sens et votre idée du jeu vidéo.
Un scénario sans équivoque
Il m'est difficile de savoir par où commencer tant ce jeu regorge d’innombrables qualités, alors commençons par le commencement. Vous êtes Booker Dewitt, un homme impitoyable qui a pour mission de kidnapper une jeune fille du nom d'Elizabeth pour rembourser ses dettes. Le jeu démarre dans une église : symboles religieux, statues honorifiques et vitraux minutieusement travaillés rendront grâce de la beauté du titre. Dix minutes plus tard vous vous retrouvez face aux décors splendides de Monument Island, nous sommes en 1912 et c'est la fête dans cet endroit magique où l'on vénère le prophète ComStock.Les pouvoirs d'un Dieu
Vous l'aurez compris vous n'êtes pas le bienvenue à Columbia, kidnappeur de la fille du prophète et perturbateur indiscipliné, vous vous retrouvez à devoir affronter les révolutionnaires (la vox populi) et les forces de l'ordre. Vous disposez d'un arsenal complet : fusil à pompe, mitraillette, lance-roquettes, sniper, etc. Ces armes sont toutes efficaces, avec un vrai feeling, et vous aurez à les choisir-les en fonction de l'espace de combat. Vos ennemis sont très généreux, ramassez leurs armes pour les utiliser contre eux ! Vous ne pouvez transporter que deux armes à la fois mais ne vous inquiétez pas, il existe des centaines de façons d'étriper vos adversaires. En effet, à l'instar des précédents opus, vous disposez également de « toniques », ces boissons vous permettant d'acquérir des pouvoirs parmi lesquels on trouve pêle-mêle boules de feu, décharges électriques, corbeaux meurtriers, etc. Personnellement, j'ai un petit faible pour le pouvoir de la « déferlante » permettant de paralyser vos ennemis en l'air (très graphique). L'utilisation de ces pouvoirs est limitée puisqu'ils consomment des cristaux, ceux-ci sont matérialisés par une jauge bleue qui diminue au fur et à mesure de votre consommation. Toutes ces armes et capacités sont modifiables, vous pourrez acheter quelques améliorations aux distributeurs contre des aigles d'argent, la monnaie locale. Mais attention, devenir plus fort ce n'est pas donné, mais heureusement que l'exploration vous donnera du fil à retordre pour trouver quelques aigles d'argent supplémentaires.Ignorez la gravité
Votre seule et unique arme blanche s'appelle le « sky hook », elle est aussi meurtrière qu'une épée laser dans Halo et aussi utile qu'un Boeing 747. Je m'explique, BioShock Infinite apporte quelque chose de jamais vu dans le monde des jeux vidéo : le déplacement par aérotram. Ces rails, permettant de faire rouler des locomotives volantes, seront votre mode de transport favori. Capable de faire des sauts vraiment vertigineux et de s'accrocher de rails en rails Booker Dewitt vous offrira une sensation de vitesse et de liberté totalement inédite. D'autant que faire du 100km/h pour au final avoir l'élan suffisant pour exploser le crâne d'un ennemi au sky hook : rien de plus jouissif ! On en demandait pas tant et pourtant ce jeu impressionne de précision, chacune des idées d'Irrational Games aboutit parfaitement, ni bug, ni approximation, ni aucune erreur de réalisation ne sera à déplorer dans ce BioShock.L'exploration, parlons-en
Lorsque vous attaquez BioShock Infinite vous comprendrez rapidement que l'exploration est l'un des points forts du jeu (parmi tant d'autres). Chaque recoin possède des trésors : à l’intérieur des tonneaux, des poubelles, des tiroirs de bureaux, vous trouverez toujours un peu d'argent ou un morceau de pain pour vous rétablir. Kinétoscopes et autres voxophones vous en apprendront plus sur l'histoire, les récupérer tous rallongent durablement la durée du Titre. Cela en vaut la peine puisque pour comprendre parfaitement le scénario quelques petites indications supplémentaires ne seront pas de trop. Parlons un peu des équipements, ils ne sont pas simples à trouver mais s'avèrent être des atouts majeurs en phase de combat. Par exemple, vous avez l'équipement qui vous permet de faire plus de dégâts en enchainant les frags, ou encore celui qui paralyse votre adversaire lorsqu'il vous touche au corps à corps. Même si vous ne pouvez en avoir que quatre à la fois on a envie de les collectionner afin d'en découvrir tous les effets. Les infusions ont, elles, un rôle décisif dans l'aventure puisqu'elles permettent d'augmenter votre, vie, votre bouclier ou votre jauge de cristaux. Le jeu peut se terminer en une quinzaine d'heures, mais il serait blasphématoire de ne pas le savourer. Je vous invite donc à rechercher tous les équipements, infusions, bonus et autres afin d'en profiter au maximum. Mais à la seconde où vous finirez ce jeu vous aurez de toute façon envie de le refaire en mode 1999 (le nom du mode hardcore), tellement c'est bon.Tombez amoureux dans BioShock !
Vous l'aurez sans doute remarqué, l'histoire tourne autour de trois personnages principaux : Booker Dewitt (notre héros), le prophète Comstock (l'ennemi juré) et Elizabeth. Cette dernière est un personnage extrêmement intéressant qui s'avère avoir une destinée beaucoup plus complexe que celle prévue au départ (un objet d'échange). Elizabeth est attachante, elle a des rêves, des secrets, des envies de liberté, Irrational Games lui fait interpréter une palette d'émotions très diverse. Intelligente, réfléchie et très jolie c'est bien simple on voudrait tous se marier avec. Son rôle s'avère primordiale en phase de combat, elle vous trouve des munitions, des cristaux et des kits de soins qu'elle vous lance en général au moment où vous en avez le plus besoin. Elle peut aussi activer des mécanismes comme des canons automatiques ou des dyptères qui combattront pour vous. Hors combat elle est capable de crocheter des portes qui vous mèneront vers des trésors où vous feront poursuivre l'aventure, parfois elle vous trouve même de l'argent, la femme parfaite vous dis-je ! Enfin, Elizabeth est capable d'ouvrir des failles spatio-temporelles, vous serez par ailleurs amener à voyager dans le temps afin de comprendre l'origine des personnages et du monde qui vous entoure.Beau choc
Les mots me manquent pour vous témoigner de mon incommensurable admiration pour le travail artistique accompli sur le jeu. On se trouve face à un jeu qui assume totalement sa patte graphique, qui n'est pas réaliste, mais tombe en adéquation totale avec l'environnement. La particularité première de BioShock Infinite, c'est cette sensation d'immensité. Vous vous retrouvez à Columbia, ville céleste au style « Neo-British industriel » où l'on vous impose des constructions somptueuses et gigantesques avec des statues, des tours, des moulins qui s'étendent à l'infini. La perspective a été magistralement réussie par les développeurs, on est dans un jeu vidéo mais le level design a dû être conceptualisé dans un rêve, du jamais vu. La partie technique est assurée par l'Unreal Engine 3, qui fait assurément le travail en proposant un titre propre exempt de bugs.L'unique défaut
Garry Schyman le compositeur des deux précédents volets est de retour pour notre plus grand plaisir. Qui dit grand jeu, dit grandes musiques. Mais surtout le titre sait nous mettre dans l'ambiance, par exemple dans la scène critique où votre héros doit trouver Elizabeth dans une immense tour qui explose juste après l'avoir récupérée. La composition s'agrémente de quelques titres classiques, du Mozart et du Chopin pour pouvoir coller à l'ambiance religieuse entre quelques phases de shoots. Vous serez souvent amené à discuter avec Elizabeth dans un ascenseur ou une petite pièce, ces moments particuliers où la demoiselle vous donne son ressenti vous amèneront à éprouver de l'empathie pour elle. D'ailleurs si je devais accorder un défaut au jeu ce serait le lip-sync, en effet le mouvement des lèvres n'est parfois pas très bien synchronisé avec la voix des personnages, le doublage est quant à lui tout simplement parfait.Conclusion
Si l'on devrait qualifier BioShock Infinite en un simple mot, nous dirions "chef d’œuvre", car il s'agit en effet d'un objet vidéo-ludique à inscrire au panthéon de l'art contemporain, un jeu qui vous plaira forcement et qui vous marquera de la même façon. De tous les titres auxquels j'ai pu jouer, jamais un scénario ne m'avait à ce point coupé le souffle. La trame scénaristique vous emmène dans un autre monde et même dans plusieurs mondes et l'on comprend alors le titre du jeu. Époustouflant, fantastique et parfaitement réalisé BioShock Infinite serait-il le meilleur jeu de tous les temps ?