En 2007 sortait The Darkness, un FPS consoles basé sur la série de comics éponyme développé par Starbreeze Studios qui était plutôt une bonne surprise avec son gameplay et sa narration rafraichissants. Il a fallu ensuite près de quatre ans pour que 2K Games se décide à officialiser sa suite. Cette dernière, tout naturellement intitulée The Darkness 2 n'est plus développée par le studio qui a créé la licence, mais par Digital Extremes, un studio plutôt spécialisé dans l'outsourcing que dans le développement de FPS AAA. Nouveau développeur, nouveau tournant pour la série, cet opus sera t-il à la hauteur ?
Le retour d'Estacado
Le jeu est toujours basé sur le comics d’horreur surnaturel de Top Cow et fait vivre aux joueurs l’histoire de Jackie Estacado, possesseur du Darkness – une force ancienne et impitoyable synonyme de chaos et de destruction. Deux ans se sont écoulés depuis le précédent opus, et Jackie Estacado est désormais à la tête de la famille Franchetti. Manoir, bagnoles, pouvoir, il a tout, mais il est toujours hanté par la mort de Jenny, la femme de sa vie. Cela ne l'empêche pas d'avoir mis en sourdine le Darkness, le pouvoir surnaturel qui vit en lui. Mais une tentative d’assassinat sur sa personne va l’obliger à choisir entre une mort certaine et la cohabitation avec le Darkness. Le scénario du jeu emprunte aux films de gangster et la narration du titre est extrêmement soignée ce qui lui confère une identité vraiment appréciable. Tous les personnages que l'on croise dans le jeu sont également directement tirés des références citées précédemment et l'on retrouve donc toute la gamme des gangsters que l'on prend plaisir à croiser, du boucher au cocaïnomane qui sniffe de la coke sur le cul des putes. Le jeu n'épargne pas les poncifs du genre, et on est donc bien contents de trouver un univers mature très soigné.Une direction artistique qui a de la gueule
Alors que l'aspect graphique de The Darkness n'était clairement pas son point fort, le rendu de The Darkness 2 est un point très positif. Les développeurs, puisant dans les origines du titre, ont opté pour un rendu très stylisé, carrément cartoon. Couleurs saturées, contours épais et gras, le pari était risqué, et il est pourtant remporté haut la main. Cet aspect graphique permet en outre de mieux faire passer l'aspect gore du jeu sans tomber dans la vraie boucherie. On a donc le droit aux empalements, déchiquetages, démembrements, éviscérations, etc. provoqués par le Darkness. Malheureusement, et bien qu’il soit disponible sur PC, le jeu est avant tout un titre console et le FOV est ridiculement faible. Petit détail qui m'a quand même foutu la gerbe à deux reprises m'obligeant ainsi à arrêter ma session de jeu.Des pouvoirs au service d'un level-design paresseux
Alors que The Darkness proposait un monde ouvert avec le métro en guise de hub, la progression dans cet opus est bien plus linéaire. Alors bien sûr, la demeure de Jacky fait office de hub entre les missions, mais les possibilités de gameplay et d'interactions avec les personnages sont assez moindres et une fois que l'on a vérifié que le robinet de la salle de bain du deuxième étage fonctionnait correctement, on ne perd plus son temps à errer dans ce manoir. Exit également les missions secondaires, le gameplay a été épuré, simplifié au maximum. Au final, la principale feature du titre est donc son « quad wielding » qui permet à notre bon vieux Jacky d'utiliser ses deux mains et ses deux tentacules à la fois. Car la manifestation des pouvoirs du Darkness exige qu'on le laisse apparaître en libérant les sortes de tentacules à grandes bouches dont il parera le héros. Des tentacules fort utiles dont l'on pourra se servir pour récolter de la vie, des munitions, etc. Encore une fois, leur utilisation a été simplifiée, puisqu'il n'est plus question de ramper le long du sol ou des murs afin de liquider furtivement ses ennemis ou soulever des objets. Heureusement que d'autres joyeusetés ont été conservées, comme les trous noirs qui feront virevolter tout ce qui passe dans leur champ d'action. De quoi s'amuser un brin en somme. A la condition expresse que l'on passe à la caisse, puisque l'expérience acquise au combat peut être dépensé dans tout une gamme de pouvoirs affectant le Darkness, les armes de Jacky, sa santé et sa résistance, etc.Comme son nom l'indique, le Darkness tire sa force de l'ombre dont il se nourrit. Tirer sur les sources de lumière ou les détruire à l'aide de son tentacule sera indispensable pour conserver ses pouvoirs, qui disparaissent à la lumière. S'il est évident que les armes classiques sont de la partie, il est indubitable que sans ces pouvoirs, The Darkness 2 n'aurait guère de quoi sortir de l'ordinaire en termes de gameplay. Il faut l'avouer, débarquer dans une salle et balancer ses tentacules dans tous les sens pendant que l'on mitraille avec deux Uzis en akimbo, ça le fait. De plus, le Darkness n'est pas qu'une arme, c'est également un compagnon, indésirable certes mais qui n'hésite pas à nous parler de sa voix d'outre-tombe. Il ne sera cependant pas votre seul compagnon de route et vous devrez compter avec un Darkling, une créature à mi-chemin entre le compagnon et le gremlins. Encore une fois, « l'utilisation » du Darkling a été simplifiée (exit les quatre types de Darklings), mais ils restent toujours aussi agréables, et se permettent même d'être marrants. Ils interviendront également dans certaines phases où l'on peut es contrôler.
Un Coop au secours de la durée de vie
Il m'a fallu 5h30 pour finir la campagne solo en mode difficile, ce qui est quand même sacrément faible (surtout comparé à la quinzaine d'heures qu'il fallait pour finir le titre original). Heureusement, le jeu propose aussi un mode coopératif en ligne qui est loin d'être accessoire et qui peut également se jouer en solo. Il ne s'agit pas d'un simple mode de survie comme l'on en voit que trop, mais bel et bien d'une campagne à part entière avec progression de niveaux en niveaux. Le gameplay est résolument plus arcade que la campagne principale, mais c'est loin d'être mauvais, avec une histoire parallèle au scénario qui se termine en deux ou trois heures en fonction du niveau de difficulté et du niveau des joueurs. Le coop propose d'incarner l'un des quatre personnages dotés chacun d'un pouvoir du Darkness et devrez accomplir quelques missions vous permettant de croiser quelques-uns des protagonistes de la campagne. Une addition sympathique, qui a le mérite d'être nettement plus pertinente que le mode compétitif du premier opus.Conclusion
The Darkness 2 prend le contre-pied de son prédécesseur en proposant une campagne solo bien plus dirigiste, mais également avec une action bien plus présente. Un FPS qui est dans l'ère du temps avec une simplification du gameplay parfois assez frustrante. Heureusement que le jeu propose également une narration plus maîtrisée et un univers bien mature qui viennent renforcer une ambiance et un univers très plaisants. Le jeu très court, mais bien complété par une campagne coopérative bien pensée. En définitive, il ne s'agit pas d'un titre culte, mais suffisamment au-dessus de la mêlée pour qu'il soit intéressant.