Qui a encore oublié de fermer la porte ?
Vous l'aurez compris, je l'espère, dans cet opus parallèle à Painkiller, vous devez à nouveau affronter des hordes d'ennemis tout droit sortis du fin fond des Enfers, une fois de plus. A se demander qui les laisse proliférer de la sorte. Mais si vous devez affronter ces bestioles, c'est pour une raison bien précise : vous, Belial, mi-ange mi-démon ultra-puissant, avez été déchu par Samaël (il vous a même arraché vos ailes, le salaud), qui souhaite prendre contrôle des Enfers, du Paradis, et même de la Terre, tant qu'il y est. À vous donc de contrecarrer ses plans et de le retrouver à travers de nombreux niveaux truffés de pièges, afin de lui faire mordre la poussière et restaurer votre honneur.Pour ce faire, vous disposez de tout un arsenal allant du simple cube-rasoir aux destructeurs oeufs de démons (sorte de grenades à détonateur), en passant par tous les classiques que sont le fusil à pompe (qui tire des os) ou bien encore le lance-roquettes. Et sur ce point, il faut avouer que les développeurs ont tout de même fait preuve d'une énorme imagination, parce qu'imaginer une arme en forme de tête de démon qui, avec son haleine, décime les ennemis, ça demande vraiment de l'imagination et de l'audace. Du jamais vu dans le monde du FPS.
Pourquoi tant de haine ?
La première chose qui risque de vous marquer dans ce Painkiller : Overdose est sans doute la grande difficulté qui réside dans le titre, rien que pour finir un niveau en mode « Insomnie » (Normal). Sachant qu'il existe deux niveaux de difficulté au dessus de celui-là, il aurait été très difficile, voir frustrant pour moi de me heurter à une difficulté aussi élevée. Tellement élevée que le jeu perd parfois son aspect de « jeu ». Ennemis qui vous flinguent 5 points de vie à chaque coup (quand il y en a cent dans l'arène, ça peut faire mal), munitions parfois très rares et coups au corps-à-corps reçus alors que l'ennemi est à deux mètres de vous, tels sont les principaux points qui rendent le jeu difficile. Alors, d'accord, dans Painkiller, le premier, le seul, l'unique, il y avait des arènes de deux cent ennemis, et on les flinguait sans trop de difficulté, même en mode « Cauchemar », surtout qu'ils ne vous pompaient pas les points de vie de manière outrancière. Et c'est un peu ça qui faisait le charme de Painkiller, et qui lui donnait ce goût de Serious Sam-like : on arrivait dans un lieu, hop, une centaine de bestioles, je sors mon fusil et mon lance-pieu, et je torche le tout dans la joie et la bonne humeur, tout en ayant même le temps de crucifier quelques monstres au lance-pieu. Ici, dans Painkiller : Overdose, les développeurs ont omis ce point, et on se retrouve avec des arènes exsangues, souvent peu ouvertes, et n'offrant que des rafales d'ennemis chiffrables à cinquante (bien que durant certaines phases de jeu, vous ayez affaire à une centaine de streums à la fois). Et même lorsqu'ils sont cinquante, il est difficile de trouver le point B, le point Bourrin, à savoir où se placer pour avoir le meilleur angle d'attaque face à ces monstres. Et combiné à un manque cruel de munitions au niveau des armes fétiches que sont le fusil à pompe et l'arbalète, vous avez au final un jeu qui vous donnera beaucoup de fil à retordre. Et pourtant, des FPS, j'en ai torché. Mais celui-là, c'est pas pareil.HD, nekst-gène, DirectX 72, Anti-Aliasing 64, toussa...
Ne recommandant que 512 Mo de ram, un processeur à 2.6 GHz et une carte supportant DirectX 9, il y avait fort à parier que Painkiller : Overdose ne miserai pas sur ses graphismes pour nous amadouer. Visuellement, le jeu est au même niveau que ses prédécesseurs Painkiller et Painkiller : Battle out of Hell. Le moteur du jeu (le Pain Engine), qui a maintenant quatre ans, permet d'afficher un peu près le même nombre d'ennemis, à savoir beaucoup, la gestion de la physique, grâce au moteur Havok, reste exemplaire, sans sombrer dans l'excès, et même si certains ennemis sont les mêmes que dans les opus précédents (les chiens, les squelettes en armure, les zombies rampants...) et que d'autres souffrent parfois d'un manque de polygones, le plaisir que l'on prend à les exploser au fusil pour les voir partir en morceaux vingt mètres plus loin, ce plaisir est tout de même présent, et c'est l'un des points qui fait le charme du jeu.Les niveaux, quant à eux, et hormis quelques resucées (le parc d'attraction en est la preuve la plus flagrante), sont totalement inédits, et vous feront évoluer dans des lieux sans aucun rapport les uns entre les autres, avec notamment une station spatiale, un studio de cinéma, des ruines égyptiennes, ou encore un champ de guerre de la Première Guerre Mondiale. Le jeu reprend donc ici la grande tradition de Painkiller qui consiste à offrir au joueur un level-design très varié à chaque nouveau niveau, tout en gardant en toile de fond le scénario, qui ici va vous mener jusqu'à cette petite ordure de Samaël, avec auparavant, à la fin de chaque chapitre, un de ses suppôts sous la forme d'un boss. À noter qu'il y a cinq chapitres au total, et aucun niveau à débloquer en faisant le jeu en mode « Cauchemar », comme c'était le cas dans le premier opus.
Un jeu comique
À première vue, le sujet du jeu et l'ambiance graphique ne prêtent pas vraiment à l'humour, mais les développeur ont dû réussir à faire pression sur DreamCatcher pour avoir quelques libertés à ce niveau. Gardons à l'idée que ce sont principalement des moddeurs qui ont fait le jeu. Question humour donc, le jeu ne manque pas de mordant.Enfin, humour... humour... Tout dépend de ce que l'on entend par « humour ». En effet, le jeu ayant étant en VF (gracieusement offert par l'ami Jean-Charles, que nous remercions), vous aurez, tout au long de l'aventure, droit à de nombreuses répliques cultes du type « Prend-ça, connard ! », ou encore « Retourne chez ta mère ! » (ça ne s'invente pas...), et le désormais culte dans mon esprit « J'adore le goût des âmes damnées au petit matin ! ». Le tout affublé d'une voix rauque donne un aspect humoristico-pathétique au au personnage, qui aurait mieux fait de rester silencieux. Mais c'est si drôle qu'on prend plaisir à les entendre, au bout d'un moment. A noter qu'ayant testé la démo anglaise du jeu, la VF n'a pas grand chose à envier à nos cousins d'outre-atlantique.
Un autre point comique du jeu réside dans l'utilisation des armes, comme j'ai déjà pu le dire plus haut. Un fusil à pompe qui tiré des os, une tête de monstre à l'haleine tueuse, ou bien même le revolver de western qui lance des charges radioactives, avouez que le réalisme ne prévaut pas du tout ici, et que le simple but de l'entreprise est d'offrir une expérience différente et atypique aux joueurs de FPS.
Et lorsque Orlock vous attaque dans le studio de cinéma, sous la forme d'une silhouette plate en bois, alors là, on sent que les développeurs tournaient à autre chose que la Contrex.
Et donc ?
Pour le mot final, il fallait tout de même révéler un inconnu, je veux bien sûr parler du prix de cet add-on stand-alone (ne nécessitant pas Painkiller pour s'installer) : 11 euros. Voilà ce qu'il vous faudra sortir de votre poche pour vous offrir cet petit jeu qui vous occupera cinq à dix heures. C'est toujous mieux que les 60 euros qu'on nous demandait pour la campagne solo de 5 heures de Quake 4. Et autant être clair de suite, même si le jeu, comme je l'ai précisé à maintes reprises, est difficile et n'offre pas de révolution visuelle, permet néanmoins pour son modeste prix de vous offrir des heures de démontage de vermine infernale, avec un arsenal tout aussi original que destructeur, mais malheureusement bourrin, sans être ultra-bourrin comme ses prédécesseurs. Enfin, le jeu possède en son sein toutes les cartes et modes de jeu multijoueur de Painkiller, ce qui le rend compatible avec ce dernier, vous permettant ainsi de poursuivre un certain plaisir dans le mode multijoueur.En bref : Painkiller : Overdose est un petit jeu imparfait mais plaisant.
Configuration de test :
- Intel Core 2 Duo T7500 @ 2.2GHz
- 2Go RAM DDRII 667MHz
- GeForce 8600M GS 512Mo
- Résolution de test : 1280*800
- Windows XP SP2