Développé par les petits gars de S2 Games, et distribué uniquement par Internet, moyennant un abonnement à vie pour la somme de 29,90€, ce mélange s’avère-t-il réussi, ou avons-nous devant les yeux un maladroit fourre-tout ?
C'est quoi, alors ?
Comme énoncé en introduction, l’une des principales difficultés pour tester Savage 2 réside dans la variété de sa constitution, et vous n’êtes pas sans savoir que le site sur lequel vous êtes à ce moment même s’intéresse à 99.99% aux jeux de tirs à la première personne (si, si, on vous assure). Un dilemme s’est alors posé : tester le jeu uniquement nous son angle de FPS, ce qui au final n’aurait pas vraiment été très représentatif de la qualité finale du produit, ou alors opter pour une approche plus générale, en s’intéressant à tous les aspects du jeu, avec toutes les précautions d’usages pour une novice comme moi, tout en insistant bien sûr un tantinet plus sur l’aspect « BOOM Headshot » du jeu.C’est l’Unreal Engine 3 ? L’id Tech 5 ?
Bien entendu, mélange de stratégie et de FPS oblige, le jeu pâtit parfois de graphismes un peu à la traîne aux côtés des productions actuelles, pour peu que l’on passe son temps uniquement en vue à la première personne. Ce que vous pourrez aisément remarquer sur les images qui parsèment l’article, avec des montagnes un peu trop cubiques, des coudes de personnages coupés au hachoir, j’en passe et des meilleurs. Cependant, l’ensemble reste tout à fait remarquable, et ne manquera pas de surprendre, une fois oubliés les graphismes de Crysis qu’il serait incongru de comparer à ceux de Savage 2 , tant ils diffèrent dans leur objectif. En effet, l’objectif de Savage 2 n’est pas ici de présenter une démo technologique, mais d’offrir un juste milieu qui ravira les habitués de jeux de stratégie comme ceux de TPS ou de FPS.Par ailleurs, le jeu étant assez peu gourmand en ressources, vous aurez toute la joie d’exploiter les différents filtrages anisotropique et autres anti-aliasing. Attention toutefois, il est bon de noter que plus il y a de personnages dans la partie, plus les nombre d’images par seconde baisse, les capacités de votre ordinateur étant mises à contribution pour la synchronisation avec toutes ces entités. À vous donc de trouver le juste milieu dans les options, tout en sachant qu’un processeur quadri-cœurs n’est pas spécialement utile.
Qui est quoi ?
Dans Savage 2, vous pouvez choisir entre trois catégories générales de personnages, le tout ensuite subdivisé en sous parties dans chaque catégorie générique : les humains et les monstres. Classique. Efficace.De plus, monstres et humains possèdent chacun leur « commandeur », qui se chargera de construire des bâtiments pour débloquer de nouvelles classes de personnages, lancer des sorts depuis les cieux, créer des ouvriers qu’il dirigera de sa propre volonté, le tout un peu à la manière d’un Warcraft 3.
Ainsi, une partie se déroulera de la manière suivante : vous arrivez sur le serveur, choisissez votre race, puis votre spécialité entre (gauche : humains ; droite : monstres) :
- Le constructeur (Constructor/Conjurer) : aide à la construction, rapidité de mouvements…
- L'infiltré (Scout/ Shape Changer) : les éclaireurs, très rapides et peuvent se rendre invisibles, dans le cas des humains
- Le polyvalent (Savage/Summoner) : le premier possède une force d’attaque et une rapidité exemplaire, et le second la capacité d’invoquer des monstres en renforts
- Le guerrier (Légionnaire/Predator) : le rôle d'assaut, puissants, solides, et possèdent des armes utilisables à la première personne
- Le guérisseur (Chaplar/Shaman) : sorts de soutien principalement, mais utilse pour le combat au corps à corps
- Le bélier (Battering ram/Behemoth) : destruction de bâtiments à l’aide d’un tronc d’arbre chez les monstres, mais très très lent dans leurs déplacements
- L'artillerie (Steambuchet/Tempest) : destruction à distance, mais plutôt lents
Bien entendu, les développeurs ont particulièrement bien réalisé cet organigramme, puisque les classes possèdent chacune leurs forces et leurs faiblesses, offrant ainsi un excellent équilibre entre les deux races. Les parties sont parfois plus longues que prévues, et un retournement de situation est vite arrivé, à cause d’une ville bien protégée par des tours, ou de joueurs aguerris. Et là, tout peut changer et tourner au désavantage de l’équipe qui se croyait vainqueur.
Une recette qui a du goût
Du fait de ma piètre qualité de « commandeur » (mon équipe perdait tout le temps lorsque j’étais aux commandes), il faut reconnaître que j’ai vite changé mes orientations pour revenir vers l’action en elle-même. Allez, on commence simplement : un humain, dont la spécialité réside dans le fait que c’est un « Savage », un sauvage, un guerrier pur et dur, genre Conan le Barbare avec une armure. Et là, tout de suite, réflexe : « Bon, c’est comment qu’on met le truc pour avoir la vue à la première personne ? » après quelques recherches, il est apparu que cette vue ne peut pas se mettre avec n’importe quelle arme, et que certaines catégories de personnages sont tout simplement dépourvus de la possibilité d’utiliser cette vue, comme les « Behemoths » munis de leur tronc.Ainsi, le petit « Savage » qui, avec ses deux épées, comme précisé précédemment, fait figure de personnage de base pas trop dur à manier pour un néophyte, peut être joué en vue FPS, puisqu’il possède parmi son arsenal, une sulfateuse ainsi qu’il petit fusil à pompe qui vous seront bien utiles lors des quelques combats à distance, même si la portée de ces deux armes laisse à désirer, la faute à des balles qui s’arrêtent sèchement après une certaine distance. Première petite déception.
Tant qu’on y est, j’en profite pour caser ici le deuxième, et à mes yeux le plus important défaut du jeu : le fait de devoir repartir du niveau 1 à chaque fois qu’une nouvelle partie commence, ceci enlevant à mes yeux toute la dimension de progression, même si avec le temps, le niveau avec lequel on joue s’améliore, mais sans que cela se répercute dans une certaine continuité dans le temps. Vous aurez beau avoir atteint le niveau 12 de votre personnage à la fin d’une partie, vous aurez le malheur de retomber au niveau 1 une fois la carte changée. En cela, un système à la Call of Duty 4 : Modern Warfare ou World of Warcraft eut été bien plus appréciable.
Pour en revenir à la partie en elle-même, l’objectif est simple : détruire le QG de l’adversaire. À vous donc d’allier stratégie et force d’attaque pour mener à bien votre entreprise de conquête, qui pourra par ailleurs être appuyée par des créatures des Enfers, invoquées grâce au « Hell’s Shrine », sorte de porte des Enfers que si vous êtes le premier à construire, permet à certains des joueurs de l’équipe qui l’a construit, de se transformer en sorte de dragon armé de deux épées, ou encore en énorme humanoïde rafistolé muni d’un hachoir. Leur puissance vous sera sans doute utile pour trucider la vermine adverse.
Et l’aspect FPS, dans tout ça ?
Non, je ne l’ai pas oublié, bande de mécréants. Je vous voyais déjà crier à l’infamie au loin !Dans Savage 2, aussi restreint que cela puisse paraître, vous aurez Ô combien la joie de pouvoir utiliser des armes, des vraies, qui font « Pan ! » au moindre clic. Enfin du jeu, du vrai. Et même si, comme dit plus haut, la portée des armes laisse à désirer, il sera fort appréciable pour tout bon amateur de FPS de constater que l’implémentation de ce petit « plus » est tout du moins réussi. Pour ne citer que quelques armes, il y a une sulfateuse, un fusil à pompe, une arbalète, un arc, ou encore une sorte de crosse qui envoie des boules magiques. De quoi narguer les gros streums, leur vitesse de déplacement à la limite du ridicule, ainsi que leurs armes de corps à corps. Et même si cela ne constitue pas l’attrait principal pour un joueur de MMORPG classique, cette opportunité risque bien d’être appréciée par les joueurs polyvalents, contrairement à ce qu’est le pauvre homme qui a testé le jeu et qui a constaté avec désarroi que la stratégie en temps réel, ce n’est définitivement pas son truc.
Alors, petite révolution ?
Vous l’aurez compris, Savage 2 possède en son sein un nombre incalculable de qualités, tant les possibilités d’attaquer, défendre, diriger sont nombreuses. Il est clair que même en passant plusieurs dizaines d’heures sur le jeu, vous n’aurez pas le temps d’exploiter toutes les capacités des personnages qu’il vous sera possible d’incarner, ce qui apporte au jeu une certaine infinité, dans la mesure où vous risquer fort d’être happé par cet univers qui mettra à l’épreuve vos talents de visée, de stratégie, ainsi que de combat au corps à corps, à condition de prendre la peine de faire le tutorial, sans doute indispensable pour ne pas se faire lyncher par la communauté.Malheureusement, même si l’élément suivant revient à de la subjectivité pure, il m’est apparu au fil des heures, que le jeu pourra en repousser plus d’un d’entre-vous, étant donné le fait que les niveaux acquis au fil de vos parties ne sont pas conservés, même si vos statistiques peuvent, selon votre bon vouloir, être enregistrés chez S2 Games, le développeur. En clair, le manque de continuité dans le jeu m’a révulsé et ne permet donc pas au titre de jouer dans la cour des grands.
Le jeu se situe donc dans une intervalle qui le place dans les jeux novateurs mais qui ne possèdent peut-être pas l’attrait sur le long terme, contrairement au désormais culte World of Warcraft.
Configuration de test :
- Intel Core 2 Duo T7500 @ 2.2GHz
- 2Go RAM DDRII 667MHz
- GeForce 8600M GS 512Mo
- Résolution de test : 1280*800
- Windows XP Édition familiale ; Service Pack 2