Premier Né
Dieu, avant de créer l'Homme, a crée le Premier Né, une créature horrible qu'il a banni de la surface de la terre et qu'il a enfermé sous Al Khali, une ville perdue sous un désert. Mais le monstre cherchait à s'échapper, et depuis des milliers d'années, il cherchait à corrompre les plus faibles des humains pour le laisser sortir, en échange de pouvoirs infinis. Et chaque époque a vu une équipe de 7 soldats tenter de fermer la brèche que le Premier Né cherchait à ouvrir, au prix de combats épiques. Et ces derniers temps, c'est un certain Leach, un terroriste, qui a entrepris de libérer l'Enfant. Heureusement, il y a Jericho.Commando Jericho au rapport
Jericho est le nom d'une section de combat des USA, dont les membres sont, je cite, des « guerriers magiciens », spécialisés dans le combat conventionnel et magique contre les forces du mal. En tant que joueur, vous contrôlez Ross, le chef d'une équipe Jericho composée en tout de 7 membres uniques, chacun disposant de deux modes de tirs et de deux pouvoirs qui lui sont propres. On dispose d'un fusil d'assaut / fusil à pompe, et de la capacité de ressusciter vos collègues tombés au combat. En tant que commandant, vous pouvez donner des ordres à vos amis, qui sont séparés en 2 équipes de 3 personnes. « Suivez moi » , « Allez là-bas » et « Restez ici » sont les seuls ordres à votre disposition. Mais avec la voix de Jack Bauer, notre héros à fière allure, on entre vite dans l'histoire.Aaaaaaaargh...
Le scénario, justement, est LE point fort de ce titre. On sent tout de suite que le nom de l'auteur n'est pas là pour décorer dans le titre du jeu, car il faut être un peu tordu pour faire mourir le héros d'un jeu au bout de la première heure. Mais dans Al Khali, « la Boite » comme elle est appelée par le Premier Né, les règles physiques habituelles ne sont plus forcement d'actualité. Le commandant Ross acquiert alors le pouvoir de prendre possession du corps de ses 6 équipiers, avec pour objectif de remonter dans le temps via des failles temporelles et de fermer la brèche une bonne fois pour toute.On a un peu de mal à retenir les noms de tous les soldats, au départ, et savoir qui peut faire quoi demande de manipuler un peu, de faire des essais. Surtout que sur l'interface de sélection, c'est le nom de famille qui est écrit, et que les Jericho s'interpellent par leurs prénoms.
Heureusement, ce phénomène a été intégré par CodeMaster. Durant les heures de jeu qui suivent, on va progressivement obtenir le droit de « piloter » tous les membres de l'équipe, puis de pouvoir utiliser leurs pouvoirs paranormaux. La prise en main est intuitive, et pour chaque nouveau perso on a le droit à un mini tuto sur l'utilisation de ses pouvoirs. Et c'est là qu'on découvre que les personnages sont tous très différents et ne sont pas tous faciles à jouer. De quoi varier les plaisirs.
Galerie de portraits
D'un coté, super facile à jouer, on a Delgado. Une montagne de muscles dotée d'une mitrailleuse rotative, d'un énorme magnum, et qui a passé un pacte avec un démon du feu, ce qui lui permet de brûler les ennemis à distance. On passera pas de mal de temps en sa compagnie car il est super (trop ?) efficace.En un peu plus difficiles à manier, on a Rowling, le prêtre rédempteur aux 2 pistolets, Cole, l'informaticienne qui joue avec le temps, Jones, le médium qui a la même arme que Ross au début du jeu, et la gothique et télékinépathe sniper Black.
Enfin, en bien plus difficile à maitriser, on a Church, une très jolie demoiselle ninja spécialisée dans les rites de sang. Elle est équipée d'un katana et d'un pistolet automatique assez faiblard, ce qui fait qu'elle est spécialisée pour le corps à corps, et que vu la tronche des ennemis, c'est pas gagné.
Incoming !
Les ennemis ont justement tous un look à faire « peur ». Les graphistes se sont lâchés, et comme le montrent les captures, la galerie d'horreurs est variée. On en voit même certaines de très près, même. En effet, si un monstre vous saute dessus, il se déclenche un « Quick Time Event », comme on dit. Une petite séquence, dans laquelle vous devez appuyer en rythme sur les touches de directions du clavier conformément aux symboles affichés sur l'écran. Si vous réussissez, vous arrivez à vous débarrasser du monstre à grand coup de mandales, sinon, il vous éclate la tronche. J'avoue que ces QTE, qui sont présents aussi à d'autres moment du jeu, apportent une touche originale. Ils sont de plus très bien réalisés, ce qui ne gâche rien.L'IA n'est pas folichonne, mais les ennemis comptent sur leurs forces supérieures aux vôtres pour vous annihiler, et les abominations sont en général bien foutues. Exemple : un des monstres est couvert de grosses pustules, et il vient vous exploser à la tronche si vous ne les avez pas crevées à distance.
De plus, suivant les époques, les âmes torturées qui vous attaquent auront eu autrefois les traits d'un soldat de la Wehrmacht, d'un templier ou d'un centurion romain. Et d'autres sont encore bien plus malsaines encore.
On retrouvera bien évidemment des mini boss et des big boss, tous originaux et pour lesquels il faudra trouver la tactique adéquate. Il faudra parfois même jongler avec les capacités spéciales des membres de l'équipe. Ils donnent vraiment du fil à retordre.
Arcade Fire
Le jeu a un positionnement assez arcade. Regardez bien les captures. Une chose manque par rapport n'importe quel FPS, même la bouse la plus moisie venant d'un studio de développement (garage) russe. Non, vous ne voyez pas ? Et oui, il n'y a pas de barre / jauge / niveau / point de vie. En fait on en prend plein la tronche, on meurt, et on se retrouve dans un autre corps, s'il reste des membres Jericho encore debout, via une « transition » de votre esprit pendant laquelle vous ne pouvez plus rien faire, et dont la durée dépend de la distance à laquelle le corps de destination se trouve.L'action est de ce fait peu interrompue, et les batailles sont mouvementées. Les tirs fratricides sont de plus possibles, les explosifs sont donc à manier avec précaution. Heureusement, peu importe le perso que l'on incarne, on a toujours le pouvoir de ramener à la vie nos collègues. Il faut donc toujours garder un oeil sur nos copains pour ne pas que l'aventure s'arrête précipitamment, ce qui conduit au précédent checkpoint.
Passage dans la Boîte
L'idée de remonter dans le temps offre des perspectives intéressantes, en ce qui concerne le level design. On se déplace toujours dans la ville d'Alkahli, mais du bunker moderne aux thermes romain en passant par l'église croisée, les environnements sont variés. Les graphismes et les textures sont très soignés, et l'ambiance, glauque à souhait, est réussie. C'est assez gore, âmes sensibles, s'abstenir. Dans l'ensemble, ce n'est pas aussi oppressant qu'un FEAR, parce qu'on est en groupe de 6 super soldats, armés jusqu'aux dents mais il y a quelques passages où on peut sursauter. On a moins peur parce qu'on se déplace en groupe. Sauf que parfois, au détour d'un rebondissement directement sorti de l'esprit torturé de Clive, on se retrouve avec une seule des filles. Et on fait moins le fier, là, tout d'un coup, avec juste un fusil de sniper, car il n'y a, dans ce cas, plus personne pour nous ressusciter dans ces couloirs sombres dont les murs suintent le sang. D'escaliers en large couloirs extérieurs, et de plans inclinés en successions rapides de pièces qui aboutissent à d'impressionnants délires architecturaux, on finit presque par l'oublier la linéarité du jeu. Il y a bien de temps en temps un mur invisible, mais rien de bien choquant au final.www.munitions.com
Un autre point particulier à noter, c'est la gestion des munitions. On sait toujours ce dont on dispose, mais on ne sait jamais quand on va en retrouver. En effet, on récupère des munitions principalement lorsqu'on atteint un checkpoint. À ce moment, l'experte en informatique du groupe « télécharge du ravitaillement » (dixit le jeu, moi aussi je trouve ça ridicule, mais bon) et le plein est fait.Même si le stock est conséquent, ça oblige à faire un minimum attention car les checkpoint sont parfois bien espacés. Si on est à sec, un mini ravitaillement a lieu, mais ce n'est pas avec 8 balles dans un chargeur qu'on va bien loin. Ça perturbe au début, mais en même temps, en Enfer, il n'y a pas de boites de calibre 12 qui trainent comme on a pu le voir dans certains jeux. D'ailleurs, on ne ramasse jamais rien pendant tout le long du jeu.
Console mode : on
Le titre est multiplateforme : PC, PS3 et XBox 360, et cela se ressent. Du menu, au gameplay, on voit bien qu'aucun effort n'a été réalisé pour spécialiser un peu la version PC. Au point que dans le menu de configuration des touches comportent aussi les dessins des touches X Y de la console Microsoft.Il faudra d'ailleurs passer un peu de temps pour configurer ses touches correctement, et il est recommandé d'avoir une souris avec des boutons supplémentaires pour gérer les pouvoirs en plus des armes.
Dans le même état d'esprit : les sauvegardes ne se font que par checkpoint, ce qui est assez frustrant pour un jeu sur PC, mais c'est bien connu que cela aide à rallonger de manière un peu artificielle la durée de vie.
Cependant, les développeurs n'ont pas cédé à la « mode » de mettre des effets « next gen » dans tous les sens, et on les remercie de ne pas avoir fait un prix de gros sur le HDR ou sur le « bloom ». Il y en a, certes, mais pas au point de faire briller les objets en pleine nuit comme on a déjà pu voir dans certains titres.
Pour achever le tableau consolesque, des items bonus sont à débloquer, suivant certaines conditions. Le but est d'inviter le joueur à refaire certains niveaux, car il faut par exemple en finir certains en difficile pour obtenir le précieux bonus. C'est ainsi qu'on découvrira des éléments du background de Jericho.
Fermons le livre
On termine Clive Barker's Jericho comme on finit un bon livre. Le scénario, riche, est très bien ficelé, loin d'une trame hollywoodienne usée jusqu'à la corde, et cela est plus qu'appréciable par rapport aux productions habituelles.Graphiquement réussi, techniquement abouti, et avec un rythme sympa, le jeu est plaisant à jouer. Cependant, l'optique arcade en déroutera sûrement plus d'un, et c'est sans doute un choix délibéré des développeurs. On se posera la question aussi du choix du FPS, car tout indique que le jeu aurait pu être un TPS sans aucun souci.
On obtient au final un jeu très cohérent, avec un univers propre (mais gore), inventif et qui évite les clichés bateaux qu'on nous sort régulièrement. Messieurs les scénaristes de jeu, prenez en de la graine, ou allez pourrir en Enfer !
Configuration de test :
- Core 2 Duo
- 3 Go RAM
- 8800 GTS 640
- 24 pouces, 1920*1200 lors du test
- Jeu complètement en français, version Metaboli
Merci pour le super test
~Know you can~