La carte mère est la colonne vertébrale de n'importe quelle configuration de PC. Gigabyte le sait bien, et propose un très vaste catalogue de C.M., de la plus simple à la plus complexe, pour que chacun y trouve son compte suivant ses besoins et son budget. Mais les joueurs ne sont pas des utilisateurs comme les autres, et le constructeur Taiwanais a sorti le grand jeu pour leur proposer la quintessence de son savoir-faire et de sa maitrise technique. Après avoir testé 3 générations de cartes mères G1 (Sniper 1, Assassin 2, Sniper M3), c'est au tour d'une nouvelle G1 de se mettre à nu dans les colonnes de ZeDen. La G1 Sniper 5 est la 4e génération de cartes mères G1 — contrairement à ce que son nom laisse penser, nous y reviendrons — et elle est basée sur un chipset Z87 dédié aux CPU Haswell qui viennent de sortir. C'est une carte ultra haut de gamme, sur laquelle rien n'est laissé au hasard, que ce soit ses caractéristiques ou son design. Fera-t-elle un headshot du premier coup ? Réponse dans notre test !
Déballage
La boite de la G1.SNIPER 5 est massive et attire immédiatement l'œil. Elle adopte un look moins militaire que les précédentes générations et plus dans le design du reste de la gamme Z87 de Gigabyte, mais qu'on se rassure, le logo représentant un crane surmonté d'un béret est toujours présent. Le dos de la boite présente quant à lui les principaux points intéressants de la carte, et ils sont nombreux, comme l'atteste la fiche technique bien dense qui se trouve ci-contre, dans la colonne de droite.Le packaging, bien solide et doté d'une poignée de transport, se révèle être en fait constitué de plusieurs boites gigognes. Le suremballage laisse ainsi la place à une boite dans laquelle on trouve 2 étages. Le premier, présente la carte mère derrière une paroi transparente, et elle est vraiment impressionnante. Une fois la carte sortie de l'encadrement en carton rembourré de mousse, on découvre le 2e étage qui s'ouvre et permet ainsi d'atteindre le conséquent bundle. Le constructeur propose comme toujours un kit ultra complet, avec notamment la connectique pour le double, le triple et même pour le quadruple SLI !
- 3 câbles SATA
- un logo autocollant Gigabyte
- un shield ATX
- 6 câbles SATA 3.0
- Pont SLI 2-way
- Pont SLI 3-way
- Pont SLI 4-way
- Pont Crossfire
- Façade 3,5" pour deux ports USB 3.0
- DVD d'installation
- Ampli op et pince
- Carte WIFI/Bluetooth
- Manuel d'installation
Layout
Gigabyte a troqué les habituelles couleurs bleues et blanches de ses modèles classiques pour partir sur du vert et du noir, plus en adéquation avec le positionnement militaro-gamer de cette mobo. Quand on regarde la carte, on voit immédiatement que le moindre centimètre carré est occupé. Mais cette fois, le refroidissement mis en place est bien plus classique que celui en forme de flingue de l'Assassin 2 ou que celui de la Sniper 1 en forme de chargeur.De plus, les features proposées par le constructeur impliquent en effet l'utilisation de nombreuses puces tierces, comme par exemple des contrôleurs USB, ou une puce Creative pour l'audio. On reviendra en détail sur cette partie, avec l'avis d'un audiophile, car Gigabyte a décidé d’intégrer un amplificateur audio sur sa carte mère. Le routage de tout ce petit monde, ainsi que celui des composants passifs associés, doit être un cauchemar pour l'ingénierie, mais le résultat final est d'une propreté absolue.
Le panneau arrière est quant à lui très riche en ports. On aura le plaisir de trouver un vrai port PS/2, ce qui est une aubaine pour ceux qui ont leur clavier ou leur souris fétiche avec ce format de connecteur. On trouve aussi pas moins de 4 sorties vidéo pour profiter de la carte graphique Intel HD4600 intégrée au CPU. En revanche, certaines spécificités de précédentes G1 ne sont plus de la partie. Ainsi, il n'y a plus de bouton O/C, et plus de bouton pour changer de BIOS, mais on retrouve ce dernier directement sur la mobo. Pas moins de 8 connecteurs USB sont présents, dont 6 en USB3.
À l'emplacement des connecteurs audio, on retrouve les très classiques trois connecteurs jack 3,5 mm analogiques des systèmes 5.1 : deux canaux avant, deux canaux arrière et la paire voie centrale et basses. L'originalité de cette carte est de proposer une sortie casque « amplifiée », stéréo uniquement, pouvant aussi être utilisée en sortie ligne. On trouve enfin deux sorties numériques (S/PDIF), TOSLINK et RCA. Tous les connecteurs audio et vidéo (sauf TOSLINK) sont plaqués or, couramment utilisé en hi-fi pour sa conductibilité et son inoxydabilité. Ceci relève ici autant de l'argument marketing que technique : les connexions numériques sont assez peu sensibles à la qualité du signal et seuls les jacks analogiques peuvent bénéficier d'une meilleure conduction.
La présence des sorties numériques est appréciable pour utiliser un amplificateur externe sans altérer le signal et le connecteur RCA permet de relier des équipements éloignés, quand la fibre optique est limitée à quelques décimètres. Mais compte tenu du positionnement haut de gamme de la partie audio de cette carte, nous aurions apprécié une sortie ligne avec une connectique RCA et un jack ¼" pour la sortie casque.
La Sniper 5 offre également quelques fonctionnalités tout particulièrement destinées aux testeurs de matériel hardware, tel que votre serviteur. En effet, la carte dispose de boutons poussoirs « power » et « reboot », ce qui nécessite habituellement un montage dans un boitier. On peut donc grâce à ces boutons tester la carte à l'air libre et s'épargner ainsi un montage. Et ça, bien que n'intéressant qu'une minorité de personne, c'est très appréciable. De plus, ces 2 boutons sont accompagnés d'un 3e, permettant de faire un clear CMOS facilement, sans cavalier ni retirer la pile. Et pour parachever le tableau, un double afficheur 7 segments est là pour indiquer l'étape du boot, ce qui est pratique pour du diagnostic. Quand tout va bien, c'est « A0 » (on croit que c'est « All OK », mais en fait c'est « IDE initialisation is started ») qui est affiché, sinon, il faut aller voir la documentation, qui liste l'intégralité des valeurs possibles. Il y a même quelques features pensées pour les overclockeurs, comme des points de prise de tension, et bien sûr on retrouve bien évidemment le fameux double BIOS cher à la marque.
Et pour revenir sur le nom de la carte, Gigabyte est passé de la génération 3 à la génération 5, afin de suivre la numérotation de leur technologie dénommée « Ultra Durable », passée en version 5 en fin d'année dernière. Elle regroupe en fait un ensemble d’éléments dont l'objectif est d'assurer une durée de vie exemplaire à la carte mère :
- Condensateurs solide à faible ESR
- Bobines en ferrite
- MOSFETs à faible RSD(on)
- PCB à 2 onces de cuivre
- PCB en fibre de verre
- Puce de gestion de courant : IR3550 PowIRstage
Le message qu'il faut retenir est clair : le constructeur ne fait pas de concession sur la qualité des composants de la carte.
Impossible aussi de ne pas mentionner le design de la solution de refroidissement : Gigabyte a fait fort. Au niveau des VRM, on trouve un radiateur très travaillé, surmonté d'un petit ventilateur. Mais le constructeur sait bien que cela peut être source de bruit, il a donc prévu la possibilité de watercooler ce radiateur. Un heatpipe rejoint ensuite le radiateur posé sur le chipset. Celui-ci est surmonté du nom de la série des cartes « G1 Killer ». On y retrouve également le logo de la série, composé d'un crâne et d'un couteau. Il intègre en plus une LED verte du plus bel effet.
Passons maintenant au montage de l'engin.
Installation
Montage CPU/RAM/Ventirad
L'installation du processeur, de la RAM et du ventirad se sont fait fort simplement sur cette G1 Sniper 5. En effet, rien n'est venu gêner l'installation d'un gros ventirad car il y a plein d'espace libre autour du socket 1150, et aucun connecteur interne n'est dans l'alignement des ports PCI-E, comme on a pu le voir sur des cartes bas de gamme. Gigabyte utilise le bord de la carte pour placer toute la connectique dans le but de faciliter le câblage, notamment celui des périphériques SATA et des prises de façade et c'est très pratique. On note aussi qu'avec 9 connecteurs pour ventilateurs, il y a toujours moyen d'en trouver un proche du ventilo qu'on veut brancher, et cela permet de se passer de rallonges disgracieuses.L'UEFI
Au premier boot, un arrêt dans le « BIOS » de la carte mère est obligatoire afin de faire le tour du propriétaire des options offertes par la carte à ce niveau-là. Mais la première chose qui surprend, c'est l'UEFI de Gigabyte, qui remplace le traditionnel BIOS et son interface bleue et jaune qu'on connait depuis 20 ans. En effet, ici on a droit à une interface graphique résolument moderne, qui se pilote s'il vous plait à la souris et qui est dans une résolution bien supérieure à 640 * 480. Si l'écran est compatible, on peut avoir du full HD.En fait, cette interface est disponible en 2 affichages différents : le normal et le Windows, qui ressemble donc à l'OS de Microsoft. L'interface de base respecte plus ou moins l'organisation classique d'un BIOS. Du coup, on a la modernité tout en gardant une certaine continuité. Si on s'attarde sur les options proposées, on voit notamment que les écrans destinés à l'overclocking sont bien évidemment ultra-complets, et le mot est encore faible. Les fans de la discipline trouveront tous les réglages qu'ils attendent, présentés de manière claire dans ce que Gigabyte appelle le M.I.T, le « Motherboard Intelligent Tweaker », véritable centre névralgique de l'overclocking de la carte mère. Les paramètres actuellement utilisés sont aussi affichés, ce qui permet de bien savoir ce qui a été pris en compte ou pas. En plus, l'interface est multilingue, mais il n'y a malheureusement pas le français, mais nos amis allemands, russes et chinois seront ravis de voir que leur langue est disponible.
La 2e interface est encore plus impressionnante. On se croirait presque sous Windows, puisque le curseur de la souris se change en main quand on passe sur une de ces zones, un encadré vert s'affiche alors en surbrillance pour donner des informations. Un clic fait apparaitre les paramètres associés, ainsi que les informations de monitoring, dans 2 fenêtres séparées qui sont déplaçables à la souris. Dans ce mode, on peut en plus faire ses propres onglets. Du coup, on peut regrouper les informations et les paramètres qui nous intéressent vraiment. Cela est bien pratique pour éviter de tourner en rond dans les menus à la recherche d'une option au nom pas toujours simple à mémoriser.
Il faudra prendre un peu de temps pour lire la documentation et faire quelques essais, au vu de la montagne de réglages proposés. Le monitoring proposé est également très complet.
Carte additionnelle Wifi
Comme indiqué dans la partie consacré au bundle, celui-ci inclus la carte Wifi/Bluethooth du constructeur, dénommée G300D, et proposant les dernières normes : Wifi b/g/n et Bluetooth 4. Elle n'est pour l'instant pas disponible de manière séparée, le constructeur la réservant à l'accompagnement de ses modèles haut de gamme. Elle est livrée avec son propre CD de driver (non présent sur la photo), son manuel et sa connectique.Au format PCI-Express 1X, cette carte requiert également adaptateur USB interne pour fonctionner correctement, ce qui peut paraitre surprenant. Pourquoi utiliser 2 bus de données, et 2 sources d'alimentation ? Tout simplement parce qu'il y a 2 puces Atheros sur la carte, dans le même package : une pour le Wifi-N et une pour le Bluetooth, et qu'elles ne peuvent pas a priori partager ce bus. Concernant l'installation proprement dite, il suffit de l’insérer dans un des connecteurs PCI-E 1x, puis de relier le câble USB 2 à un des ports internes de la carte mère. A l'arrière, la carte est dotée de 2 connecteurs à vis, pour y connecter l'antenne. En effet, alors que sur la carte GC-WIFI, plus ancienne, il y avait 2 antennes, Gigabyte livre désormais une unique antenne capable d’émettre les 2 signaux, ce qui est plus pratique à l'usage. Cette antenne dispose d'un fil assez long et d'une base aimantée, qui permet par exemple de la placer sur le haut de la tour sans qu'elle ne tombe. Une LED indique également que les branchements sont corrects.
Networks Killer E2201
La carte réseau dont est équipée la G1.Assassin 2 n'est pas une énième déclinaison d'une Realtek comme on le voit habituellement, mais est quelque chose de différent. La puce E2201 se veut être un NPU, un « Network Processing Unit ». A ce titre, la puce ressemble un peu plus à ce qui se trouve dans un routeur que ce qu'on voit habituellement dans une carte réseau de PC : toute la gestion TCP/IP est réalisée matériellement, ce qui permet d'en avoir un meilleur contrôle. A noter que cette technologie développée en 2006 a changé plusieurs fois de mains, et a été rachetée en 2011 par un grand nom, Atheros.La partie logicielle est assez sympa, malgré quelques petits soucis de traduction. L'onglet le plus utile est sans nul doute celui nommé « applications ». On peut voir, par applications, la consommation de bande passante et définir un niveau de priorité, et aussi de bloquer le flux le cas échéant. On peut donc mettre son jeu prioritaire par rapport à un téléchargement, par exemple.
Passons maintenant à l'installation sous Windows 7 x64.
Setup d'installation
Le DVD de drivers de la G1.Sniper 5 n'affiche plus le splash screen aux couleurs de la carte, avec le visuel si particulier de la tête de mort coiffée d'un béret militaire et le poignard entre les dents comme on le voyait sur la G1.Sniper, et c'est bien dommage car c'était dans l'esprit de la carte mère. En revanche, il arbore un design plus proche de Windows 8Le DVD propose en fait une interface qui permet de choisir les drivers et les applications Gigabyte à installer. Au vu de la très longue liste d'items à installer, Gigabyte a prévu un gros bouton « Xpress Install » qui installe tout, sans se poser de question, ni en poser à l'utilisateur. Pour une première installation, c'est ce qu'on va faire. On pourra toujours réinstaller de manière plus sélective, en faisant l’opération manuellement par la suite.
Le DVD de 3,5 Go propose également le minimum vital pour installer un PC tout neuf : une version de Firefox, un winzip et un antivirus. De quoi aller sur le net et finir son installation tranquillement. Gigabyte a donc réalisé un quasi-sans faute sur le package logiciel fourni.
Maintenant que tout est installé, on va faire le tour des utilitaires proposés par le constructeur.
Utilitaires
Le DVD d'installation déploie également un ensemble d'utilitaires bien faits et qui sont pour la majorité intéressants. Il faudra prendre le temps de se familiariser avec eux, au risque de passer à côté de fonctionnalités pratiques et donc de ne pas profiter pleinement de la carte. Pour les habitués de la marque, il y a 2 logiciels habituels qui manquent à l'appel, à savoir Smart 6 et Touchbios, que le constructeur a arrêté de maintenir depuis l'introduction du chipset Z77.App center
La marque n'a pas ménagé ses efforts de développement pour cette Sniper 5, et les logiciels autrefois disparates se trouvent maintenant regroupé dans un hub, dénommé simplement Appcenter. Lui aussi reprend le flat design utilisé sur pour le setup d'installation.Il permet de lancer toutes les applications une par une, mais permet également leur mise à jour ainsi que celles des pilotes. C'est bien plus pratique qu'avant. Malheureusement, nous n'avons pas réussi à lancer l'application Easy Tune, pourtant bien pratique pour Overclocker. Mais avec un UEFI aussi facile d'usage, on peut tout à fait s'en passer.
@BIOS
Cet autre outil permet de mettre à jour le BIOS de la carte mère directement sous Windows. Il est générique à toutes les cartes mères du constructeur, et lui aussi dispose désormais du nouveau look. On peut ainsi mettre à jour le BIOS directement depuis un serveur en ligne, ou depuis un fichier, ou faire une sauvegarde du BIOS actuel.Notre G1.Sniper 5 est arrivée avec le BIOS en version F3h, mais des BIOS plus récents sont disponibles. Les premiers BIOS pouvant avoir de petits défaut de jeunesse, c'est toujours une bonne chose que de mettre à jour, et @BIOS est particulièrement bien pensé. On clique sur le bouton de mise à jour. Il demande à ce qu'on choisisse le serveur, et propose ensuite le BIOS le plus récent à jour, dans notre cas F5. Il suffit ensuite de confirmer, et la procédure de flashage du BIOS est lancée. Une fois terminée, il n'y a plus qu'à rebooter le PC.
A noter que l'opération est sans risque, la carte mère étant équipée d'un double BIOS qui permet justement de récupérer la carte dans les rares fois où l'upgrade échoue (ex : coupure de courant), sans avoir à la retourner au SAV ou la mettre à la benne. Après le reboot, le BIOS principal, qui vient d'être mis à jour, est ainsi recopié dans le BIOS de secours.
On remarquera également au passage la taille du BIOS. Alors que la normale était encore récemment d'utiliser des puces de 16 Mbits (2 Mo), la Sniper 5 utilise des puces de 128 Mbits (16 Mo). L'UEFI 3D n'est sans doute pas étranger à cette prise de poids.
EZ-Setup
Comme son nom l'indique, ce logiciel a pour but de configurer les technologies qui sont parfois un peu compliquées d'accès. Pour chacune, on retrouve un onglet spécifique.On peut ainsi plus facilement passer de l'AHCI au RAID ou activer l'Intel Smart Response par exemple.
Partie audio
La section audio s'articule autour d'un chipset Creative Labs Sound Core 3D, que l'on retrouve dans les cartes Creative Labs Recon3D ou ZXR, mais aussi sur la Sniper 3. Contrairement à une ZXR qui utilise une pléthore d'amplificateurs, de DAC et d'ADC externes, la Sniper 5 fait porter tous le traitement du signal à son chipset à l'exception de l'amplification de la sortie casque signalée plus haut, qui est réalisée par un amplificateur opérationnel interchangeable. Ce composant est chargé d'amplifier le signal produit par le chipset à un niveau exploitable par un casque ou des enceintes actives. Son remplacement est très simple : il suffit de l'extraire de son support avec la pince fournie et d'enficher le nouvel amplificateur à la place. Gigabyte fournit deux modèles dans le bundle et annonce l'arrivée d'une gamme plus étendue. Ces composants sont également disponibles au détail pour quelques euros dans toute bonne boutique d'électronique. Le chipset est protégé par un blindage électronique mais le reste du circuit n'est pas protégé. Gigabyte a tout de même regroupé l'ensemble du circuit sur un bord de la carte pour éviter le croisement des pistes du PCB et a matérialisé cette démarcation par une ligne lumineuse du plus bel effet.Les deux amplificateurs opérationnels du bundle sont le Texas Instruments LM4562 et le Burr-Brown OPA2134. Le LM4562 est couramment utilisé dans les équipements audio de milieu de gamme alors que l'OPA2134 a un positionnement plus haut de gamme. Sans entrer dans la gamme audiophile, Gigabyte propose donc en standard des composants de qualité.
Côté logiciel, Creative a surtout travaillé à retirer le superflu, plus qu'à apporter des innovations dans cette nouvelle génération de Sound Blaster. Au niveau du driver, on a donc maintenant une interface plus légère et un peu plus compréhensible. Notons également que tout ce qui est accélération matérielle a disparu, n'étant plus supporté par les changements architecturaux introduits par Microsoft dans Windows 7. Adieu donc effets EAX, et adieu aussi X-Ram qui n'avait été de toute façon supportée que par une poignée de jeux, dont S.T.A.L.K.E.R. : Shadow of Chernobyl. Au vu de la puissance des PC aujourd'hui, cette accélération n'avait de toute façon que peu d’intérêt.
Dans la 2eme capture d'écran, on peut voir qu'un mode « scout » est présent. Supposé « donner un avantage tactique », il agit en fait de manière différente suivant les jeux, et a plutôt tendance à déformer les sons qu'autre chose. Cela pourra bien marcher sur certains titres, mais donner un résultat désastreux sur d'autres, il faudra donc tester au cas par cas.
Partie graphique
Une des nouveautés du Z87/Haswell est la présence d'un cœur graphique embarqué amélioré par rapport à la gamme Z77 : il s'agit du HD 4600.L'outil GPU-Z nous en apprend plus sur cette partie graphique. Elle supporte les dernières technologies, notamment DirectX 11.1, tourne à 650 Mhz et dispose d'une interface mémoire 128 bits. Coté mémoire, elle utilise en fait la RAM du PC — par défaut 64 Mo — mais cela peut monter jusqu'à 512 Mo après paramétrage dans le BIOS. Il s'agit principalement d'une remise au gout du jour de la HD 4000 embarquée sur les Ivy Bridge, mais aussi d'une montée en puissance. En effet, on le nombre d'unités de calcul, tout comme la fréquence, ont augmenté. On passe ainsi de 16 à 20 Execution Units.
Reste à savoir si on peut jouer avec ça : quelques benchmarks graphiques permettront d'en savoir un peu plus.
Si on regarde un peu le pilote fourni par Intel, on voit qu'il est présenté de manière très claire, mais le nombre d'options est relativement limité. Autant sur la gestion des moniteurs c'est suffisant, autant la 3D est clairement le parent pauvre de cette solution. Le panneau 3D est en effet quasiment vide.
CPU de test
Afin de tester la carte mère et le CPU, nous allons faire tourner plusieurs benchmarks. Nous allons utiliser le plus gros core i7 Haswell disponible à ce jour : le 4770 K, avec un coefficient débloqué. Le logiciel CPU-Z — habillé spécialement par Gigabyte aux couleurs de la G1 — nous donne des informations intéressantes le concernant.Ce processeur est donc un QuadCore et équipé de la technologie Hyper Threading (HT). On a donc au final 8 cœurs logiques, qui tournent à la vitesse de 3,50 GHz en sortie d'usine, lorsque le mode Turbo n'est pas activé. En effet, ce mode a pour but d'augmenter la fréquence quand seul l'un des cores est activé. Dans ce cas, la fréquence est portée à 3,9 GHz. A noter également la présence on die de pas moins de 8 Mo de cache L3. Son dégagement thermique sera aussi modéré puisque son TDP est annoncé à 84 W.
Maintenant que le tour du propriétaire est terminé sur les nombreuses fonctionnalités offertes par la carte, attaquons-nous maintenant aux performances.
Protocole de test
On va faire tourner nos différentes benchmarks à la fréquence nominale du processeur ainsi qu'à une fréquence plus élevée, obtenue via l'overclocking. On va également s’intéresser au comportement de la partie graphique embarquée, et bien évidemment à la partie audio !Benchmarks CPU
Nos benchmarks utiliseront plusieurs logiciels :- Sandra 2011 : Cet outil rassemble de nombreux benchmarks synthétiques. On va en choisir 3 :
- Performances arithmétiques
- Performances multi-cœurs : bande passante intercœurs.
- Performances cryptographiques
- Performances arithmétiques
- LinX 0.64 : dernier venu dans les outils de benchs populaires, LinX est particulièrement utilisé pour tester la stabilité des systèmes overclockés. Il utilise un moteur de résolution de systèmes d'équations géants, lancé en boucle. Si les résultats ne sont pas toujours identiques, c'est qu'il y a une instabilité.
- Super PI mod 1.5 XS : ce logiciel, commençant à dater mais toujours utilisé, permet de calculer notamment 1 million de décimales de PI. C'est le temps de calcul qui nous intéressera, et contrairement aux 2 autres logiciels, c'est un test pratique.
Benchmarks graphiques
3D mark 2011On ne présente plus 3Dmark 2011, ce benchmark sorti fin 2010, made in FutureMark. On utilise le mode « Performance », qui est le mode par défaut. Les résultats 3Dmark comportent une note principale, qui est composée d'une formule de calcul agrégeant plusieurs sous-notes, correspondant en fait à différents aspects du rendu d'un jeu : moteur graphique et moteur physique. Le CPU n'ayant que très peu d'impact sur le score global, il n'y a plus de test uniquement CPU comme dans les précédentes versions de cet outil de benchmarking, il est désormais intégré aux calculs physiques.
Stalker Clear Sky
Le jeu S.T.A.L.K.E.R. : Call of Pripyat et son moteur propriétaire X-Ray Engine ont toujours mis les machines à rude épreuve. Son successeur, Clear Sky, utilisait une version améliorée de ce moteur, qu'on peut donc utiliser pour pousser une carte graphique dans ses retranchements. Il est à noter que l'outil de benchmark est un stand alone, il permet donc de mesurer les performances d'une configuration matérielle sans posséder le jeu original, ce qui est très appréciable. L'outil utilise 4 fois la même scène, dans des conditions climatiques différentes, ce qui a un net impact sur le résultat. On utilisera les même paramètres de qualité que lorsqu'on teste des cartes graphiques AMD ou nVidia : High et Dynamic Lighting, avec une résolution de 1920 *1200.
Audio
Pour juger de l'intérêt de cette partie audio qui se démarque des ennuyeux chipsets Realtek, nous avons passé quelques soirées à écouter et comparer son rendu. Ce genre de test est toujours subjectif et se base sur un ressenti plutôt que sur des mesures objectives. Nous avons utilisé le matériel suivant pour l'écoute:- un casque ouvert Sennheiser HD595 : un des meilleurs casques de ces dernières années, nettement de classe audiophile
- un casque intra-auriculaire Shure SE310 : un excellent modèle de casque adapté à la « petite » hi-fi
- un amplificateur home-cinema Marantz SR4200 et des enceintes Elipson Horus 5 : avec ses entrées numérique et analogique et sa prise casque, il sert de référence pour ce test
- une carte son externe Sound Blaster MP3+ : sans être d'une qualité extraordinaire, cette carte son externe embarque un amplificateur casque et sonne très correctement tout en étant totalement isolée des interférences de l'ordinateur.
La playlist comprend :
- Father to son de Queen sur l'album Queen II : ce morceau de glam rock des années 1970 alterne des passages feutrés avec des attaques de guitare saturée et quelques effets de stéréo comme on n'en fait plus. Parfait pour tester le comportement sur les medium et les aigus.
- O Fortuna de Carl Orff par le London Symphony Orchestra conduit par André Prévin : les chants très doux du début explosent soudain avec une puissante section de cuivres, de quoi éprouver la dynamique de la carte et sa capacité à restituer les détails.
- Bachelorette de Björk sur Homogenic : ici aussi, le trip-hop de Björk fait le grand écart entre des basses saturées et des violons cristallins.
- What's going on de Marvin Gaye sur l'album éponyme : un morceau tout en douceur et en groovitude avec une basse moëlleuse.
- Snowblind de Black Sabbath sur Vol. 4 et l'album Lovedrive de Scorpions : là aussi du bon gros rock des années 70 !
Résultats et analyse
Sandra - performances CPU
CPU | Arithmétique (GOPS) | Débit Multicoeur (Go/s) | Débits cryptographiques (Go/s) |
---|---|---|---|
Core i7 4470K @ 3,5 GHz | 115 | 3,52 | 27,82 |
Core i7 4470K @ 4,5 Ghz | 132 | 3,81 | 31,01 |
Gain (%) : 28,5 | 14,7 | 8,2 | 11,1 |
On peut déjà commencer par souligner la bonne propension du core i7 4770 K à l'overclocking : on a ainsi pu augmenter la fréquence de fonctionnement de 28 % de manière simple, juste en modifiant le multiplicateur dans le BIOS, et il y en a encore de la marge pour OC plus encore. Si on regarde les résultats, on voit que l'augmentation de performances dans les différents benchmarks varie de 8 à 15 %, ce qui montre bien l’intérêt de cet overclocking.
Les scores pris individuellement sont quant à eux très bons. Les performances de ce CPU sont de premier ordre, et on fait de gros progrès par rapport à la première génération de core i7. La diminution de la taille de gravure permettant ainsi l'augmentation de la fréquence de fonctionnement font ici des merveilles.
LinX et SuperPI
CPU | LinX (GFlops) | Super PI (s) |
---|---|---|
Core i7 4470K @ 3,5 GHz | 56,06 | 9,37 |
Core i7 4470K @ 4,5 GHz | 64,1 | 8,14 |
Gain (%) : 28,5 | 14,3 | 15.1 |
Après avoir regardé les scores issus de benchmarks très synthétiques avec Sandra, on regarde maintenant des résultats de tests plus proches de la réalité. Les gains sont un peu moindres que dans les tests Sandra, mais ils sont tout de même à 2 chiffres, preuve de l'impact réel de l'overclocking sur l'ensemble des performances de la machine.
Graphiques
3D mark
Carte | Score |
---|---|
Chipset Z77 / HD 4000 / Sniper M3 | 973 |
Chipset Z77 / HD 4600 / Sniper 5 | 1494 |
GTS 450 | 2582 |
Pas besoin de faire de longs discours à la vue de ses résultats. La HD 4600 se fait atomiser contre la GTS 450, une carte milieu-bas de gamme en retard de 3 génération, qui n'est pas la plus grosse carte disponible — loin s'en faut. Il n'empêche que le benchmark tourne correctement, grâce au support de Direct X 11 de ce cœur graphique. Et il faut surtout noter le progrès par rapport à la HD 4000, embarquée dans la précédente génération de processeurs intel : le gain est d'un peu plus de 50 % !
Stalker ClearSky
Scène | Nb FPS moyen Sniper 5 / HD 4600 | Nb FPS moyen Sniper 5 / GTS 450 |
---|---|---|
Day | 30 | 63 |
Night | 36 | 81 |
Rain | 39 | 88 |
Sunshaft | 29 | 63 |
On voit au travers de ces chiffres que toutes scènes ont des valeurs moyennes égales ou supérieures à 30 FPS, et on peut donc les considérer comme jouables. Globalement, en réduisant la qualité, on obtiendra des jeux un peu âgés qu'ils soient jouables. Bien sûr, là encore, il n'est pas question de rivaliser avec une, ou des cartes graphiques.
Audio
Avant même la première écoute, le bruit de fond reste assez présent. Quand aucun son n'est produit par le système, on entend un chuintement continu discret, accompagné de parasites plus forts et plus aigus quand on sollicite la machine. L'isolation du circuit audio n'est donc pas totalement efficace : en comparaison, la carte son externe ne produit, elle, aucun parasite. Ce constat est tout de même à modérer : sur des cartes mères d'entrée de gamme, ces parasites sont nettement plus forts et gênants.Par défaut, on remarque que le niveau de sortie est très élevé. À 100 % du volume avec un casque, c'est l'explosion de tympan garantie. Pour les écoutes au casque, nous avons descendu le volume général à 30 % et à 50 % dans foobar. En sortie ligne, le niveau de sortie est convenable à 100 %.
Sans réelle surprise, le changement d'amplificateur opérationnel n'apporte pas une grosse différence dans le rendu sonore. Les deux modèles fournis sont de bonne qualité et réputés pour être transparents et ne pas dénaturer le son. Tout au plus le Burr-Brown offre-t-il un rendu légèrement plus clair et détaillé. Globalement, on peut donc estimer que le rendu dépend surtout du chip SoundCore3D. Et si les cartes Creative Labs ZXR embarquent un arsenal de DAC et d'amplificateurs complémentaires, ce sont ici les circuits internes du chip qui sont utilisés. L'ensemble produit un son assez fidèle dans les mediums et les aigus mais au rendu assez sec et métallique ; mais surtout, les basses manquent franchement d'ampleur, tant au casque qu'en sortie ligne. Quand, à volume équivalent, l'amplificateur de salon relié en numérique et dans une moindre mesure la Sound Blaster MP3+ faisaient clairement vrombir nos casques, on devait tendre l'oreille pour distinguer les basses sortant de la carte Gigabyte. Sans être désagréable, il manque quelque chose dans la restitution globale et l'écoute de musique devient rapidement fatigante. En revanche, on peut s'attendre à une bonne dynamique dans les jeux avec un son percussif et dynamique.
Note : nous n'avons pas testé les autres sorties analogiques de la carte, non câblées sur l'amplificateur opérationnel, pas plus que les entrées.
A l'usage
Après plusieurs semaines passées en compagnie de cette carte mère, le verdict est sans appel : c'est du tout bon ! Le design militaire tape dans l’œil des gamers que nous sommes et la présence de goodies montre que Gigabyte soigne sa cible marketing avec attention.Physiquement, le layout de la carte est très bien pensé, et rien n'a été laissé au hasard dans sa conception électrique, et ce sans nuire au design ! Les condensateurs ont par exemple été choisis avec soin et pas sous-dimensionnés pour faire des économies comme on l'a déjà vu. Le concept Ultra Durable 5 est donc un réel atout. La garantie 5 ans est là pour nous le rappeler si besoin est : cette Sniper 5 ne vous laissera pas tomber. L'UEFI 3D nous a également bluffés. C'est du très grand art, et il est sans doute grand temps que le BIOS tel qu'on le connait disparaisse enfin au profit de solutions à jour technologiquement. Gigabyte nous montre que c'est réalisable, et qu'on peut enfin avoir une interface pratique et esthétique pour régler les paramètres de la carte mère.
Côté graphique, on ne doit pas attendre des merveilles du HD4600 intégré au CPU. Disons que pour les FPS datant de quelques années, ça peut aller à condition de ne pas être regardant sur les options graphiques et la résolution, mais pour les derniers titres, il faut oublier. Rien ne remplace encore une bonne carte graphique estampillée AMD ou nVidia pour jouer. Cependant, la situation évolue, et Intel montre qu'il suit une voie intéressante, mais la mise à jour des drivers, nerf de la guerre entre les rouges et les verts, n'est pas non plus un point fort du fondeur californien. En usage bureautique, ou pour des petits jeux, la HD4600 serait parfaite, mais est-ce vraiment le but d'une carte mère comme cette Sniper 5 ?
Et du côté audio, pour une écoute ponctuelle ou une utilisation gamer, Gigabyte a largement relevé le niveau avec sa solution innovante, ce qui lui permet de se distinguer de la concurrence avec une qualité audio très honorable pour une section intégrée. Nous conseillerons cependant à ceux qui cherchent la meilleure restitution sonore pour de la musique de s'orienter tout de même vers une carte dédiée ou d'utiliser un amplificateur externe avec une liaison numérique.
Pour finir, un petit mot sur la carte WIFI/Bluetooth. On peut se demander l’intérêt d'un tel dispositif sur une carte mère qui embarque 2 ports Ethernet Gigabit. Il suffit de voir la déferlante des appareils mobiles pour voir que cela peut avoir des avantages. Les interactions entre devices sont de plus en plus omniprésentes, et certains usages gaming commencent à lier les écrans entre eux, et cette carte mère est prête pour ça. La solution technique est élégante, avec notamment l'antenne unique et aimantée qui est nettement plus pratique que dans le modèle précédent.
Autres déclinaisons
Cette Sniper 5 n'arrive pas seule, elle sera bientôt accompagnée de 3 autres déclinaisons, au tarif plus abordable :- Sniper M5 : C'est la déclinaison Micro ATX. Elle garde le même chipset Z87 et la majorité des features, et elle est déjà disponible à un prix aux alentours des 200 euros !
- Sniper B5 : Au format ATX comme la Sniper 5, elle est architecturée autour d'un chipset B85, le plus petit de la série 8 intel. Elle se contente de l'Ultra Durable 4 Plus et dispose d'un contrôleur réseau intel.
- Sniper A85X : Celle-là est pour les fans d'AMD, puisqu'elle dispose d'un socket AM3/FM2. Elle doit cependant se contenter de puces Realtek pour le son et le réseau
Il y en a donc pour tous les gouts !
Conclusion
Difficile de trouver des défauts à cette Sniper 5 de Gigabyte. Le constructeur repousse encore plus loin les fonctionnalités déjà étendues de sa précédente Sniper, et en offre de nouvelles, autour d'un chipset intel Z87 convaincant. La partie audio est réussie, par rapport à ce qu'on trouve habituellement en intégré, et la carte wifi/bluetooth additionnelle rend l'ensemble encore plus futureproof. Reste le prix, à la hauteur de la prestation, qui la réservera à un public d'amateurs fortunés. Les autres pourront se tourner vers les autres déclinaisons, plus abordables à condition de faire quelques concessions.