Le marché des joueurs est très spécifique, et les constructeurs de périphériques le savent bien. Clavier, souris, casques, tous ces périphériques classiques se trouvent en déclinaisons gaming dans de nombreux catalogues, et parfois à des prix tellement élevés qu'on voit bien qu'ils sont réservés à une niche de hardcore gamers. Pour ceux-là, il existe également des produits uniques, et en bonne place figure le keypad, qu'on pourrait traduire par « clavier de main gauche ». Le Razer Orbweaver appartient à cette catégorie de produit. Avec une conception entièrement mécanique et des possibilités de paramétrages importantes, cet étrange clavier, remplaçant le Nostromo au catalogue du constructeur, peut-il faire la différence face à vos adversaires ? La réponse dans notre test !
Déballage
Le packaging est bien évidemment à dominante verte, la couleur de la marque Razer. Au premier abord, le carton ne laisse rien entrevoir de l'Orbweaver, car il n'y a pas de fenêtre transparente, mais il se contente d'afficher une belle photo à l'avant et les caractéristiques techniques à l'arrière. Cependant, à bien y regarder, un velcro retient la face avant, qui s'ouvre et révèle enfin cet atypique produit.Une fois la boite ouverte, on découvre enfin la bête. Elle est en fait composée de 3 « parties » :
- Un ensemble de 20 touches disposées en carré, et numérotées de de 01 à 20.
- Un repose poignet
- Un ensemble de 3 LEDs et de 3 boutons ergonomiques
A noter que sur notre version de test, une partie du bundle était manquant, mais il n'est composé en fait que d'un guide d'utilisation — que l'on trouve en ligne, et de 2 autocollants parfaitement dispensables.
Passons maintenant à l'installation.
Installation
L'installation se fait en plusieurs étapes. D'abord, il faut trouver une place sur le bureau pour placer le keypad. Pas d'alternatives possible, l'Orbweaver se positionnera à la gauche de votre clavier : il est en effet prévu pour une utilisation de la main gauche, alors que votre main droite pilotera la souris. Vous avez donc au final 3 périphériques alignés devant vous au lieu de 2 comme habituellement. Le branchement au PC se fait par l'intermédiaire d'une simple prise USB, dont le connecteur est plaqué or, ce qui ne sert à rien, rappelons-le. Le fil est assez long et ne devrait donc pas poser de problème. Une fois branché, le rétroéclairage se met en marche : le clavier s'illumine alors en vert au niveau du pavé des 20 touches, mais les 3 gros boutons à droite sont quant à eux non illuminés.Ensuite, on ajuste les différentes parties de l'Orbweaver à sa convenance. Il faut un peu tâtonner avant de trouver le bon ajustement, mais cela est facile, une fois les petits loquets repérés. Le nombre de positions différentes est très important, ce qui permet ainsi de toujours trouver son bonheur. Il faudra plusieurs essais avant d'être vraiment à l'aise, mais une fois fait, ça ne bouge plus et on peut enfin commencer à profiter de l'engin.
On découvre que le « clavier » est déjà pré configuré, avec le layout suivant :
` | 1 | 2 | 3 | 4 |
Tab | Q | W | E | R |
Caps Lock | A | S | D | F |
Shift | Z | X | C | V |
Ces touches par défaut sont relativement bien choisies, et le classique WASD est de la partie. A noter que les touches situées au milieu de l'Orbweaver disposent d'une sérigraphie de flèches directionnelles, avec une toute petite encoche sur la touche S, qui permet de tout de suite savoir où ces touches sont situées.
Mais pour configurer tout cela à son goût, il faut ensuite installer le pilote de la maison, à savoir Synapse 2.0.
Logiciel Synapse 2.0
Le logiciel se télécharge simplement depuis le site du constructeur, et ne pèse que 12 Mo. Après l'avoir installé, on a la surprise de devoir se créer un compte. En effet, avoir un compte est obligatoire, il a pour but notamment de permettre de sauvegarder les paramètres du keypad dans le cloud, suivant l'expression consacrée. Le keypad dispose également d'une mémoire intégrée comme on le voit sur certaines souris — notamment chez ROCCAT — pour sauvegarder les paramètres.On active ensuite classiquement son compte après avoir reçu un mail de confirmation, et à ce moment-là, le logiciel peut être lancé. Il détecte alors le (ou les) produit Razer connectés au PC, et procède au téléchargement du pilote proprement dit, et de l'interface de configuration adaptée à l'Orbweaver.
Sur l'onglet principal dénommé « Clavier », on a la gestion des profils sur la partie gauche, et une vue de dessus du keypad. Il suffit de cliquer sur chacune des touches pour que le panneau de configuration apparaisse. On peut ainsi lui affecter un rôle parmi une liste importante de possibilités :
- Par défaut (Cf. le tableau plus haut dans cet article
- Fonction clavier : une touche du clavier, n'importe laquelle
- Fonction souris : une action souris, comme le clic ou le défilement de la molette
- Macro : lancement d'une macro
- Partagée entre plusieurs périphériques
- Changer de profil : pour naviguer dans parmi les 8 dispositions disponibles, repérées par une combinaison des 3 Leds de couleurs.
- Lancement d'un programme : pour exécuter une application
- Manette : une action d'un joystick
On peut facilement passer de la vue de dessus à la vue de côté, afin de gérer les 3 gros boutons. On peut notamment indiquer si on veut que la molette dispose de 4 ou de 8 commandes, correspondant à autant de directions, et donc d'actions. Il sera également judicieux de réserver une touche au changement de profil.
Le paramétrage du rétroéclairage se fait quant à lui sur un panneau dédié. On peut ainsi le régler sur 4 niveaux de luminosité — il est global à toutes les touches — et idée bienvenue, il peut se couper automatiquement quand le PC est en veille. Certains regretteront qu'il n'y ait qu'une seule couleur, mais Razer a, a priori, décidé de se focaliser sur sa couleur fétiche.
Le gestionnaire de macro est quant à lui bien complet, et même si les joueurs de FPS ne seront pas spécialement intéressés par cette fonctionnalité, les autres trouveront ici leur bonheur. D'ailleurs, le dernier onglet du pilote, dénommé Extension, ne sait pour le moment gérer qu'un module pour WoW.
Dernier détail qui a son importance, le logiciel est capable de se mettre à jour tout seul, ce qui est bien pratique. Ainsi, on peut profiter rapidement de toutes les nouveautés apportées par le constructeur, comme par exemple l'ajout de la gestion des touches multimédia, qui n'étaient pas de base dans le produit. La mise à jour concerne aussi bien les éléments communs de Synapse, que les éléments spécifiques à l'Orbweaver. Et même si l'outil demande à redémarrer le PC après la mise à jour, ce qui est toujours pénible, on peut complètement passer outre.
A l'usage
Après plusieurs jours d'utilisation, il est temps de faire le bilan de ce keypad, et il globalement positif.On sent tout de suite que l'Orbweaver est robuste : avec sa construction mécanique, il survivra aux parties de FPS les plus tumultueuses. Grâce à son poids, il est également bien stable. La prise en main est relativement intuitive, les différents réglages permettent d'adapter l'outil à l'utilisateur plutôt que le contraire, ce qui est toujours appréciable. Et de nuit, le rétroéclairage est à la fois très classe et très efficace.
Le choix des switchs MX Blue est assez bien vu, pour ce type de clavier. La frappe est ultra précise, mais certains la trouveront bruyante, car il y a cliquettement très caractéristique lors de l'appui de la touche. En effet, les switchs MX Blue sont les plus bruyants des switchs MX, mais les vrais gamers jouant tout le temps au casque, ils ne seront donc pas vraiment concernés par cette gêne sonore — ce qui ne sera pas forcément le cas de leur entourage.
L'interface du pilote Synapse 2.0 est bien pensée, passée la première surprise de la nécessité de s'enregistrer pour en profiter. On n'est pas noyé sous les réglages inutiles, c'est bien organisé et le tout est en français bien traduit. Le nombre de profils disponibles est confortable, et les possibilités de paramétrages vraiment importante, rien ne nous en manqué lors de nos tests. C'est donc un modèle du genre, certains constructeurs devraient s'en inspirer !
Mais le plus important, bien évidemment, c'est le comportement en jeu, et il faut avouer que l'Orbweaver est vraiment à l'aise dans ce domaine. Il faut du temps pour vraiment dompter l'animal, et du temps pour bien paramétrer les différents profils et les différentes dispositions. On a aussi tendance à oublier au début certaines touches, comme les QuickSave/QuickLoad ou la touche Esc pour passer les cinématiques, et on se retrouve à utiliser le clavier normal, avant de faire l'aller retour dans Synapse.
Mais une fois tout en place, c'est un plaisir. Nous avons ainsi pu jouer à plusieurs FPS — ZeDen.net oblige — à savoir Battlefield 3, Left 4 Dead 2 et Crysis 2. Dans tous ces titres, on a senti une moindre fatigue que lors de l'utilisation d'un clavier classique sur de longues sessions de jeux, et cela est en bonne partie due au confort du keypad. La posture est moins agressive, comme tout est sous les doigts, on fait moins de mouvements parasites, ce qui permet d'être vraiment concentré sur l'action à l'écran. Du tout bon !
Les jeux comme les RTS et les MMO profitent bien évidemment de l'ensemble des avantages déjà mentionnés, et tirent aussi partie de tout ce qui est macro, mais pas seulement. Les logiciels disposant de bon nombre de raccourcis claviers, comme les outils de retouches d'images par exemple, seront eux aussi à la fête avec ce genre d'équipement. On a donc au final un clavier plus polyvalent que ce qu'on pourrait croire au début !
Conclusion
Avec son nom d'araignée, ce keypad annonce clairement la couleur : faire de votre main gauche une arme mortelle pour vos adversaires. Si le temps d'adaptation n'est pas négligeable il faut avouer que le cocktail concocté par Razer est efficace. Il mêle habilement ergonomie poussée et possibilités nombreuses de paramétrage, le tout dans une structure bien solide et au design bien sympa. Seul point noir au tableau, un prix totalement démesuré qui restreindra, malheureusement, l'Orbweaver à la niche des riches hardcore gamers. Un prix qui est en plus handicapant face à la concurrence, notamment le clavier Logitech G13 qui est une fois et demie moins cher alors qu'il propose des caractéristiques similaires, ou encore les ensembles claviers et souris gamers que l'on trouve pour moins de 150€.