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V4 : la déclinaison entrée de gamme du m4 ?
Pendant longtemps, le disque dur a été l'élément le plus lent d'un PC, et celui qui progressait le moins vite technologiquement parlant. Il fallait trouver autre chose, et c'est là que les SSD sont arrivés. Après avoir testé des modèles haut de gamme comme le l'Extreme de Verbatim, le Samsung 830, ou encore le SSD m4 de Crucial, nous allons nous intéresser à une produit d'entrée de gamme sur ce secteur, pour une fois. Le constructeur l'a dénommé sobrement V4. Nous avons reçu pour test la version 256 Go, capacité qui devient de plus en plus la norme cette année. Mérite-t-il donc sa place dans votre machine ?


Déballage

Vu la faible taille et la légèreté d'un SSD, il n'y a pas de surprise à recevoir une petite boite toute simple.


Un packaging minimaliste

Cette version est totalement dénuée de bundle, il n'y a rien à part un petit feuillet. Il existe deux autres versions du V4, qui sont accompagnées d'accessoires. La première, à destination des PC portables, est dotée d'un kit de transfert, similaire à celui qu'on avait rencontré lors du test du SSD haut de gamme de la marque, le M4. La seconde, destinée aux PC fixes, propose un câble SATA bleu et un adaptateur 2,5 vers 3,5 pouces, similaire à celui vu dans le bundle du Corsair Force GS.

On peut maintenant regarder ce produit d'un peu plus près :


Le V4 recto et verso

Si le dessus du Crucial ne nous apprend rien, le dos est plus intéressant. En effet, l'étiquette présente 3 informations importantes :
  • Le modèle et la capacité du SSD, qui confirme bien ce qu'il y a sur l'emballage
  • La tension et l'intensité de fonctionnement : 2 A sous 5 V, ce qui représente une consommation de 10 W
  • La limitation au SATA 2 est confirmée : SATA 3 GB/s
Techniquement, le v4 est équipé d'un contrôleur Phison PS3105-S5, très peu répandu, et des puces MLC gravées en 25nm et fabriquées par Micron, la maison mère de Crucial. Le cache, d'une capacité de 128 Mo, est de type DDR SDRAM à 166 Mhz, lui aussi fabriqué par Micron.

Il est temps de passer maintenant à la mise en place, dans notre configuration de test.

Installation

La mise en place d'un tel produit à l’intérieur de la tour est simple, à la condition d'avoir un emplacement 2,5" disponible, ce qui n'est le cas que dans les boitiers récents. Notre boitier Corsair C70 dispose bien entendu de tels emplacements. Pour les tours moins bien pourvues à ce niveau, l’acquisition d'un adaptateur 3,5" permettra d'y remédier facilement, moyennant une petite dizaine d'euros. Il serait vraiment dommage de laisser trainer au fond du boitier un tel produit.

Électriquement, rien ne distingue un SSD d'un disque dur SATA. Il faudra donc brancher un câble d'alimentation SATA ainsi qu'un câble SATA, bien évidemment sur du SATA 3.
Passons maintenant à la partie la plus importante, les tests !

Protocole de tests


Configuration de test

La configuration de test est désormais up-to-date :
La carte mère Gigabyte Z68X-UD3H est équipée de ports SATA 2 et 3 gérés par le chipset Intel Z68.

Performances théoriques

Un outil de benchmark spécialisé SSD
Nous allons nous intéresser dans un premier temps aux chiffres basiques d'un SSD, à savoir ses performances en lecture et écriture. Pour ce faire, le logiciel AS SSD Benchmark est tout indiqué : il réalise les mesures rapidement, en lecture et en écriture en une seule fois et est, comme son nom le suggère, spécifiquement destiné aux benchmarks de SSD. Le Force GS sera branché sur un port SATA 3, en mode AHCI, driver Microsoft sur la carte mère de test. Pour chacun des benchmarks, on lance le test 3 fois de suite, et on présente les moyennes de ces 3 passes.

Indice de performance Windows

5,9 en indice DD = 5,9 indice PC...
Une fois la meilleure configuration déterminée, on va cloner Windows sur le SSD, on va regarder l'indice de performance Windows, qui est une valeur comprise entre 1,0 et 7,9. Il est composé en fait de plusieurs sous indices, dont un spécifiquement calculé sur les performances du « disque dur principal ». En général, sur tous les PC équipés de disques durs classiques, il est entre 5 et 6, alors que la valeur maximale possible est 7,9. Hors, Windows aligne l'indice global de performance sur valeur du sous-indice le plus faible. Comme bien souvent, c'est le disque dur qui est l’élément le plus lent, l'indicateur de performance du PC est en fait celui du disque dur. Le Crucial v4 va-t-il permettre d'améliorer significativement les choses ?

Temps de boot

A l'aide d'un petit script vbs, on va mesurer le temps de reboot de la machine. Cela donne une bonne idée du temps d'extinction et de boot de la machine avec ce SSD. On comparera avec un Corsair Force GS 240 Go, fonctionnant en SATA 3.

Temps de chargement

On va également étudier le temps de chargement de niveaux ou de sauvegardes de plusieurs jeux, avec un chronomètre. Cela induit forcément un biais dans la mesure, car le début et la fin de celle-ci sont définies par l'appui d'un humain sur le bouton, mais il n'y a pas vraiment de moyen de faire autrement, et il existe très peu de benchmarks pratiques se concentrant sur cet aspect des performances. On fera les mesures plusieurs fois, en quittant le jeu à chaque fois, et on présente la moyenne.
Passons maintenant aux résultats.

Résultats

Tests théoriques SATA


ConfigurationLect. séq. (Mo/) Lect. 4K (Mo/) Lect. 4K 64 threads (Mo/)temps d'accès Lect (ms)Ecr. séq. (Mo/) Ecr. 4K (Mo/) Ecr. 4K 64 threads (Mo/)temps d'accès Ecr (ms) Score global
Corsair Force GS / Gigabyte Z68 /SATA 3 419,27 17,52 202,59 0,173 170,61 44,3 162,25 0,283 613
Crucial V4 / Gigabyte Z68 / SATA 2 200,7313,4755,510,1572,5520,5821,15 0,355 183

La logique est ici respectée. Les 2 SSD sont situés dans des gammes différentes, et il n'y a pas de miracle. Le V4 se fait atomiser, au niveau des performances théoriques. Le bridage au SATA 2 est forcément un goulet d'étranglement manifeste. Cependant, tout n'est pas si mauvais. Les temps d'accès sont dans la norme, et le débit maximal de 200 Mo/s continue à être largement au-dessus de ce que propose un disque dur.

Les tests pratiques vont nous permettre d'y voir plus clair.

Tests pratiques : temps de boot


SSDTemps (secondes)
Corsair Force GS65
Crucial V4115

La différence est flagrante, avec presque un temps de boot double en défaveur du V4. Les 2 installations de Windows sont rigoureusement identiques sur les 2 SSD, car l'une est le clone de l'autre, réalisée à l'aide de l'outil Acronis True Image.

Tests pratiques : indicateur de performance

Il suffit de lancer l'indicateur de performances pour que le résultat parle de lui-même, comme on peut le voir sur la capture ci-contre. On passe de 5,9 pour un disque dur mécanique à 6,9 pour ce SSD. C'est donc un très net gain, même si cela ne permet pas d'atteindre la note ultime de 7,9, que décroche le M4 du même constructeur.

Voyons maintenant ce que ça donne dans les jeux.

Tests pratiques : temps de chargements des jeux

Les résultats sont synthétisés dans le tableau suivant :

Jeu HDD (s) SDD (s) Gain (%)
S.T.A.L.K.E.R. : Call of Pripyat 12,6 12,2 3,1
Metro 2033 3,5 3,4 2,85
Portal 2 12,8 1,5 25,7

Les chargements ne sont, au final, plus rapides que de quelques %, et cela ne se ressent pas réellement dans le jeu. Ces gains sont variables suivant le jeu, car il ne faut pas oublier que lors du chargement, les données viennent certes de l'espace de stockage, mais il faut aussi les traiter : le CPU et le GPU ainsi que la RAM sont aussi mis à contribution, et certaines opérations sont donc incompressibles en terme de temps d’exécution, peu importe les débits.

A l'usage

Après plusieurs semaines de tests du Crucial v4, autant dire que ce produit ne restera pas dans les mémoires. Globalement, les performances sont très justes dans l’intégralité des benchmarks utilisés dans notre panel, la faute à un contrôleur peu performant et à une limite au SATA II assumées par le constructeur. Cette stratégie — parfaitement compréhensible au vu du parc de machines SATA 2 en activité — n'est au final que peu payante, puisqu'on a un SSD peu intéressant par rapport à la concurrence, notamment à cause de son prix trop élevé. Si vous avez une machine dotée uniquement de ports SATA II, prendre un modèle SATA III — comme un crucial m4 sur lequel nous sommes toujours dithyrambique — se révélera être une bien meilleure opération pour quelques euros de plus.


Zeden.net tient à remercier son partenaire Gigabyte pour la mise à disposition du matériel


Conclusion

L'objectif initial de Crucial était de proposer un produit très abordable, destiné aux machines un peu âgées, et proposant des performances limitées. Le constructeur a en fait volontairement proposé un produit aux performances d'entrée de gamme, pour ne conserver que l'aspect silencieux et peu fragile du SSD, ce qui aurait pu être gagnant si le prix demandé n'était pas trop élevé par rapport à la concurrence. Malheureusement, les prix pratiqués pour ce V4 sont tout sauf intéressants : pour 5 Euros de plus on a un Samsung 840 performant et au bundle complet, et doté d'une capacité proche. En revanche, la version 32 Go est vraiment pas chère, mais cette capacité n'est plus vraiment la norme aujourd'hui et aura du mal à trouver sa place. Pour Crucial comme pour les gamers, le v4 est un produit à oublier : le m4 reste le fer de lance de cette marque, en attendant le m500 qui se profile à l'horizon.


par Xpierrot Commenter
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Fiche technique

Le V4 affiche les caractéristiques techniques suivantes :
  • Référence constructeur : CT256V4SSD2
  • Format : 2,5"
  • Capacité : 256 Go
  • Type de mémoire : MLC (Multi-Level Cell)
  • Interface : SATA II 3 Gb/s
  • Temps d'accès moyen : 0,1 ms
  • Taux de transfert maximal en lecture : 230 Mo/sec (SATA III 6 Gb/s)
  • Taux de transfert maximal en écriture: 175 Mo/sec (SATA III 6 Gb/s)
  • Nombre max d'opérations par sec (IOPS) en écriture : 10 000 (aléatoire sur fichiers de 4 Ko)
  • Garantie : 3 ans
  • Prix : 164,89 €uros chez notre partenaire materiel.net

Un peu de technique

Il y a de nombreux acronymes qui gravitent autour du terme SSD. Que ce soit SATA, AHCI, mais aussi IDE et un faux ami, TRIM. Pour partir du bon pied, voyons un peu ce que ces différents termes veulent dire, afin de lever toute confusion.
  • ATA : Advanced Technology Attachment. Cette technologie est en fait apparue en 1986, inventée par Western Digital pour gérer les disques durs sous le nom d'IDE (Integrated Drive Electronics), avant d'être normalisée sous le nom ATA. Pas moins de 9 révisions de cette norme se sont succédé, numérotées de ATA 0 (IDE) à ATA 8 (à peine implémentée). Les plus notables sont l'ATA 3, qui a introduit les fonctionnalités SMART de diagnostic de disque dur, l'ATA 5, qui a permis d'obtenir des débits théoriques de 66 Mo/s grâce à des câbles de 80 broches, et bien sûr l'ATA 7, qui a introduit sa remplaçante, le SATA. L'ATA utilisant un bus parallèle, contrairement au SATA, qui utilise un bus série, elle a été renommée en PATA pour éviter les mélanges.
  • SATA : Serial Advanced Technology Attachment. Cette norme, apparue en 2003 pour permettre des débits plus importants que la norme PATA, via l'utilisation d'un bus de données série, est maintenant ultra répandue. Cette norme spécifie 2 choses :
    • La forme des connecteurs d'alimentation, ainsi que leur brochage. Exemple : le 12 V est distribué sur les broches n° 13, 14 et 15.
    • La forme des connecteurs de données, ainsi que leur brochage. Les broches 2 et 3 sont utilisées pour l’émission de données depuis le disque, tandis que les broches
      5 et 6 sont utilisées pour la réception de données depuis la carte mère.
    IDE Vs AHCI
  • AHCI : Advanced Host Controller Interface. Cela concerne les contrôleurs SATA, placés sur les cartes mères ou intégrés aux chipsets, qui fonctionnent soit en mode "IDE", pour être compatible, soit dans ce nouveau mode plus moderne, seul moyen d'obtenir les performances présentées sur les fiches techniques des constructeurs de SSD. Ce mode, à paramétrer dans le BIOS de la carte mère, permet en fait d'utiliser des fonctionnalités avancées du SATA, comme notamment le NCQ et le TRIM. Il faut aussi des drivers et un OS adapté. Windows 7 gère ça très bien, tout comme les autres systèmes récents.
  • NCQ : Native Command Queue. Plutôt que de laisser le système d'exploitation décider dans quel ordre le HDD/SDD doit faire ses opérations, c'est le périphérique lui-même qui décide de l'ordre dans laquelle la file de commande (Command Queue) va être exécutée. Cela a notamment un impact très positif quand les demandes d'accès en parallèle sont nombreuses
  • TRIM : ce n'est pas un acronyme, mais le nom de la commande qui permet d'indiquer à un SSD quels sont les blocs à effacer. Cela permet un maintien des performances pour toute la durée de vie de ce type de support de stockage. Il faut que l'AHCI soit activé, mais qu'en plus le firmware du SSD le supporte, ce qui est maintenant quasiment toujours le cas. Il y a cependant des situations particulières, notamment lors de l'utilisation en RAID où cette commande n'est parfois pas gérée