ROCCAT est un constructeur allemand spécialisé, comme plusieurs autres, dans les périphériques pour joueurs. A son catalogue, on trouve des souris, comme la Kone[+] déjà testée dans nos colonnes, mais aussi des claviers. Le constructeur nous a fait parvenir une de ses dernières créations. Le Isku, c'est son nom, est un clavier retroéclairé pour gamers, tout de noir vêtu. Orienté assez haut de gamme, voyons si ce tout nouveau modèle fera chavirer les cœurs.
Caractéristiques techniques et fonctionnalités
Le site officiel de ROCCAT nous présente les informations suivantes concernant son clavier :- Clavier rétro-éclairé bleu de 123 touches, avec 6 niveaux de réglage
- Touches mi-hautes avec frappe & point de pression optimisés
- Fonction anti-ghosting avancé
- Touche d'enregistrement Macro Live! avec bouton M-Rec correspondant; possibilité d'enregistrer jusqu'à 180 macros dans 5 profils
- 3 touches programmables pour le pouce (T1-T3)
- 5 touches macros programmables (M1-M5)
- 3 zones Easy-Shift[+]™ pour une double programmation facile des touches
- 20 touches macros supplémentaires (EasyZone)
- 5 voyants d'état indiquant le profil activé
- 3 voyants d'état (Verr Maj, Easy-Shift[+], Verr Num)
- 8 touches multimédia configurables avec plus de 25 fonctions paramétrables
- Taux de polling de 1000 Hz, temps de réponse de 1 ms
- Support du protocole ROCCAT Talk, entre périphériques compatibles de la marque
- Repose-poignets extra-large à texture spéciale
- Passe-câbles intégré pour une organisation optimale des câbles
- Dessous antidérapant avec pieds lock-on
- Technologie des touches : membranes caoutchouc
- Câble USB de 2 m
- Prix : 79,90 € chez notre partenaire materiel.net
Déballage
La première chose qui surprend est la taille de la boite de l'Isku : elle tout simplement énorme ! Elle mesure en effet plus de 50 cm de long sur 30 de large. L'aspect visuel est typique du design ROCCAT : tout noir, avec des inscriptions bleues, présentant le clavier sous son meilleur jour. Comme à l'accoutumée, on retrouve au dos le témoignage d'un gamer professionnel gage du public visé par ce produit. Cette fois, c'est un allemand qui s'y colle. Oliver "Hossa" Keller précise qu'il apprécie surtout les fonctionnalités de macro du Isku ainsi que le Talk, sur lesquels nous reviendrons bien évidemment dans la suite de cet article.Forcement, tout cela motive à ouvrir la boite et à découvrir enfin ce nouveau clavier de près. Sa taille est vraiment impressionnante. Il y a de nombreuses touches spécifiques à l'Isku, et il a une large zone repose poignet qui n'est, hélas, pas amovible. L'ensemble inspire la confiance, les finitions sont très bonnes. Les plastiques ont l'air de qualité, mais la présence de plastique brillant au niveau de la zone de saisie n'est peut être pas la meilleure idée que ROCCAT ait eue.
Le bundle est quant à lui composé des éléments suivants :
- Un cd d'installation et de goodies
- Un guide d'installation rapide
- Une carte ROCCAT ID
- Divers fonds d'écrans consacrés au clavier et à la marque. Au total près de 40 wallpapers, dans plusieurs résolutions sont disponibles. Certains sont adaptés au 24 pouces, d'autres aux écrans de téléphones
- Des trailers de présentation commerciale de produits, au format wmv et en anglais, réalisés par des « ROCCstars » comme ils disent. Un des ces films est en fait une petite fiction, un journal de bord d'une expédition scientifique découvrant une technologie « alien » émettant des lumières bleutées...
Présentation détaillée
C'est maintenant l'heure de faire plus ample connaissance avec le Isku.Dimensions et poids
On peut sans difficulté comparer la taille et le poids du clavier à d'autres produits similaires :Nom | Poids (g) | Largeur (mm) | Hauteur (mm) |
---|---|---|---|
Clavier basique | 981 | 460 | 168 |
Clavier multimédia | 1045 | 483 | 220 |
Logitech G15 | 1015 | 490 | 220 |
ROCCAT Isku | 960 | 509 | 247 |
Le Isku est donc encore plus volumineux que l'imposant G15, pourtant doté de son écran LCD. Il faudra donc bien prendre en compte cet élément lors de l'achat : l'Isku est encombrant et il sera plus que nécessaire de faire de la place sur son bureau. Son poids est quant à lui normal par rapport aux autres références.
Rétroéclairage
Avec 6 niveaux de luminosité bleutée différents, paramétrables via le driver mais aussi directement via une touche dédiée, l'Isku dispose d'un rétroeclairage flexible. Au vu du public visé et de la concurrence, c'est un minimum vital pour permettre aux gamers de jouer dans le noir ou par faible lumière. La police de caractère des touches utilisée est épaisse et laisse bien passer la lumière, mais le haut des touches est un peu plus sombre que le bas. Cet effet dépendant de l'angle de vue, un peu à la manière des écrans LCD qui ont des zones sombres quand on les regarde de biais.En revanche, on regrettera vivement que les touches multimédia ne soient pas rétro-éclairées, alors que c'est le cas sur le Logitech G510 ou sur le Razer Marauder. Il sera ainsi assez difficile de baisser le son dans le noir sans tâtonner, ce qui peut avoir des effets dommageables en pleine partie par exemple.
Touches Macro, Touches Multimédia et Touches Fonctions
On compte 8 touches macro : 5 sur la gauche du clavier, au même emplacement que ce fait Logitech notamment, et 3 sous la barre d'espace, ce qui est une spécialité de l'allemand ROCCAT.Les touches Multimedia sont quant à elles au nombre de 8 et sont complètement indiscernables au toucher. On trouve 3 touches pour le volume, 3 pour la lecture multimédia et une pour lancer le navigateur. La dernière permet d'ouvrir l'explorateur Windows. Il est possible, via le driver qu'on présente dans la partie suivante de l'article, de changer les fonctions attribuées à ces touches de raccourcis, ce qui peut être pratique mais déroutant au vu de la sérigraphie. Les touches F1..F12 ont également les mêmes capacités de programmation.
Mais ce n'est pas tout. ROCCAT a intégré ce qui s'appelle l'EasyZone. L'image ci-contre permet de mieux comprendre le principe. Tout ce qui se situe autour du classique ZQSD est également programmable, ce qui fait 20 touches de plus !
Toutes ces touches couplées avec la gestion de profils aboutissent à un nombre de combinaisons disponibles assez impressionnant ! Et la fonctionnalité EasyShift[+], qui fait un « Shift » sur l'intégralité des touches programmables, multiplie par 2 les possibilités ! Il faut juste avoir une bonne mémoire pour se souvenir quelle touche fait quelle macro dans quelle configuration, car le constructeur annonce un total de 180 macros supportées par profils. De quoi donner le vertige.
Il est maintenant temps de passer à l'installation du clavier, compatible uniquement Windows.
Partie logicielle
Le driver Isku
Le driver est dans le plus pur esprit ROCCAT, toujours aussi high-tech et classe, mais en anglais. Pour les réfractaire à la langue de Shakespeare, seules les informations contextuelles sont en français. Le manuel, qu'il soit papier ou au format PDF, est aussi en anglais.Main Control : Cet écran permet de configurer les touches de Macro principales.
EasyZone Control : Il permet de gérer cette zone particulière de touches autour de ZQSD.
MediaKeys/F_Keys : Cet onglet est utilisé pour les touches Media et de Fonctions.
Advanced control : Ce panneau regroupe la high-tech ROCCAT : réglages Windows, réglage du rétroéclairage ou du volume de la voix qui annonce les changements de configuration.
Update/support : On a, avec cet onglet, un accès direct au site du constructeur, soit pour télécharger le dernier driver en date, soit pour demander du support.
On peut aussi accéder à l'éditeur avancé de macros depuis plusieurs de ces onglets. Cet outil est toujours aussi performant, c'est celui qu'on retrouve dans les produits de la marque. On pourra grâce à lui créer un nombre illimité de macros, avec une gestion précise de l'intervalle de temps entre chaque appui, pour un contrôle optimal. Le driver embarque également quelques presets, correspondant à plusieurs jeux dont quelques FPS. Battlefield : Bad Company 2, BioShock 2, Counter Strike, Crysis et Left 4 Dead sont notamment de la partie.
La partie du bas de l'interface est quant à elle toujours visible, quel que soit l'onglet sélectionné, et permet de gérer les profils du clavier. Ces profils mémorisent toute la configuration de l'Isku. La mémoire interne du clavier peut contenir jusqu'à 5 profils différents, et ces profils peuvent être activés à la volée suivant l'exécutable lancé. On peut également sauvegarder sur le disque dur une infinité de profils, à charger dans le clavier quand le besoin se fait sentir. Les possibilités sont vraiment nombreuses, et encore une fois, c'est bien pensé et la prise en main est très facile.
Le driver Talk
Sur le CD, outre le driver propre au Isku, on trouve également un autre pilote spécifique pour le Talk, une fonctionnalité propriétaire de ROCCAT. Une fois installé, l’icône de ce driver remplace celui du Isku dans la barre des taches de Windows. En fait, l'interface du driver Talk qu'on peut voir sur la capture ci-contre est en fait un launcher des interfaces graphiques du pilote du clavier.Le Talk permet de faire communiquer 2 périphériques ROCCAT entre eux, à savoir la souris Kone[+] testée précédemment dans nos colonnes, et le clavier Isku. Pour le moment, ceux sont les seuls périphériques de la marque à le proposer, en natif pour le clavier, après une upgrade de driver et de firmware pour la souris. Tant que cette dernière n'est pas branchée et son driver installé, le Talk est inutile, et ce statut est indiqué par une couleur rouge sur l’icône de celui-ci. Il passe au vert quand tout va bien et que la fonctionnalité Talk est activée. Ce protocole permet en fait aux drivers des 2 périphériques de communiquer, notamment d’échanger l'état des touches et boutons spéciaux comme l'Easy Shift[+]. Une fois paramétrée, la touche EasyShift du clavier (remplaçant intelligemment la touche CAPS LOCK) peut aussi activer celle de la souris au même moment. Cela permet de shifter les 2 périphériques simultanément, pour un accès encore plus pratique à tous les raccourcis.
A l'usage
Après plusieurs jours passés en compagnie de ce clavier, on peut brosser un tableau des points forts et des axes d'améliorations du dernier né ROCCAT.Tout d'abord, en jeu, il sera difficile de prendre en défaut ce clavier : il est parfaitement stable, et parfaitement réactif, un régal.
Le rétroéclairage et ses nombreuses possibilités de personnalisation sont plaisants sur l'Isku. La couleur bleutée de la marque rend très bien dans le noir, les touches sont bien visibles, mais on regrette vraiment que les touches multimédia aient été oubliées. Ce n'est pas du tout pratique dans le noir de changer de piste sous Winamp ou de baisser le volume par exemple.
Le driver est aux petits oignons, avec beaucoup de choses paramétrables simplement. La première version du pilote semble exempte de tout bug, preuve de la qualité des équipes de développement ROCCAT, comme d'habitude. Mention spéciale à la partie Talk, également. Si la fonctionnalité d'EasyShift[+] de la Kone[+] ne nous avait pas du tout paru pertinente à l'époque, le fait de pouvoir l'activer depuis le clavier, via ce nouveau protocole, change radicalement la donne. Le duo Kone[+]/Isku devient donc un véritable couple de périphériques, aisément customisables et passés maitres dans la gestion des macros. Les fans de MMO se reconnaitront ici, et la mention "MMO approved" inscrite sur la boite prends ici tout son sens. D'ailleurs, ROCCAT présente le Talk comme un « bonus de set » pour ceux qui possèdent les 2 produits ROCCAT compatibles.
En revanche au chapitre des grosses déceptions, la frappe est particulièrement bruyante, avec pas moins de 2 dB supplémentaires que notre G15 V2 qui est déjà à classer parmi les moins silencieux de cette catégorie. Cela n’empêche pas la frappe d'être agréable : le revêtement lisse des touches est combiné à un retour bien calibré des touches.
Become a ROCCATeer
La carte ROCCAT ID fournie ne peut qu'attirer le regard lors du déballage, et on se demande à quoi elle sert. Il suffit en fait d'aller sur le site officiel du constructeur pour pouvoir s'inscrire avec le numéro à 16 chiffres façon carte bleue. Sans ce numéro, pas d'inscription possible, il faut donc vraiment avoir acheté un produit pour pouvoir rentrer dans le club et devenir un « ROCCATeer » à part entière. On notera le jeu de mot ROCCATeer / Rocketeer, le super-héros de comics, bien dans l'esprit du gamer pouvant « voler » dans les niveaux de son FPS préféré.Une fois le compte créée, on peut accéder au ROCCAT World, une zone spécifique du site, qui propose à la fois du contenu — dédié plus particulièrement aux joueurs de Counter-Strike : Source — et une zone communautaire : profils, messagerie et autres galeries sont de la partie.
ROCCAT mise donc aussi sur l'aspect communautaire de ses produits, et c'est une initiative qui est intéressante. A l'heure actuelle, près de 20 000 heureux possesseurs de périphériques se sont inscrites. Mais comme bien souvent avec ce genre de fonctionnalité, les usagers réguliers sont rare : seulement une vingtaine sur les coups de 21H en semaine. De plus, il semble impossible de supprimer son compte, comme sur un certain nombre de réseaux sociaux d'ailleurs...
Conclusion
Ce nouveau clavier ROCCAT intègre plein de bonnes choses, que ce soit le Talk, son rétroéclairage et ses touches de macro nombreuses, mais il a aussi des lacunes. Le repose poignet fixe est un choix discutable, et la frappe est malheureusement bruyante. L'Isku, au final, propose une possibilité de customisation sans pareil pour un prix maitrisé et un design travaillé, ce qui ravira bien des joueurs.
Mais le reste, je préfère mon Cyborg V7 ^^