Sorti à la fin de l’année 2015, Warhammer : End Times — Vermintide a été un succès aussi bien critique (retrouvez notre test complet) que commercial (2 millions de copies vendues). Il aura fallu attendre trois ans pour que le studio suédois Fatshark se décide à proposer une suite. Malgré son titre raccourci, Warhammer : Vermintide 2 propose la même expérience que son aîné, à savoir un FPS coopératif à quatre joueurs dans l’univers médiéval fantastique de Warhammer. Voyons voir si la recette est réussie dans ce nouvel opus.
Le royaume des mortels entier est au bord du gouffre
Ce deuxième opus prend la suite naturelle du premier épisode et débute où celui-ci s’était arrêté, à savoir dans un monde envahi de toutes parts, prêt à sombrer définitivement dans l’abîme face aux hordes démoniaques qui s’y déversent pour l’annihiler. On sent bien que les développeurs ont pris un malin plaisir dans la reconstitution de cet univers qu’ils commencent à maîtriser, mais qu’ils ont poussé d’un cran, avec des villes à feu et à sang. Si le jeu ne propose pas une histoire linéaire, les campagnes s’inscrivent néanmoins dans un récit scénarisé. Le jeu débute sur une cinématique qui introduit un court tutoriel en solo expliquant les bases du jeu pour les novices et plantant le décor avec les 5 personnages principaux : Markus, le mercenaire, Bardin, le nain, Kerillian l’elfe sylvain, Victor le chasseur de sorcières et Sienna la sorcière de bataille.Entre chaque mission, vous rejoindrez un fort, qui fait office de hub pour la sélection des missions, des personnages et de l’équipement. On regrette que cette zone, par ailleurs particulièrement grande et travaillée soit totalement sous-exploitée. J’y aurais bien vu un mode solo d’entrainement avec des hordes d’ennemis qui envahissent les lieux et les héros devant lutter pour sa sauvegarde. C’est donc un beau gâchis, même si l’on imagine aisément qu’il s’agit pour les développeurs de planter les bases pour de futurs contenus téléchargeables. Mais en l’état, le jeu de base propose 13 campagnes (nombre identique au précédent opus), sachant que chacune d’entre elles prend entre 20 et 60 minutes pour être parcourue.
Un gameplay simple et efficace
Dans cet épisode, chaque personnage bénéficie de trois spécialisations qui se déverrouillent aux niveaux 7 et 12. En tout, cela donne donc 15 classes (les personnalisations étant souvent si différentes qu’on peut considérer qu’il s’agit de classes à part). Ainsi, Markus, dans sa première itération est plutôt un gros bourrin à la hallebarde, tandis qu’il se transforme en chasseur dans sa deuxième itération, changeant totalement le style de jeu du personnage pour une approche très furtive (particulièrement utile contre les boss dans les niveaux de difficulté avancés). De plus, chaque personnage possède une capacité active et une capacité passive, dont il faudra savoir tirer parti pour une bonne cohésion d’équipe, vitale pour espérer demeurer en vie. Chacune des classes débloquera en prime des talents supplémentaires, conférant jusqu’à 5 aptitudes à choisir selon votre style de jeu parmi un total de 15 (sachant qu’il faudra arriver au niveau 25 avec les 5 protagonistes pour débloquer tous les talents de chacun).Le principe de base de Warhammer : Vermintide 2 est identique à l’épisode précédent : exploser des ennemis par dizaines dans un gameplay pas très finaud, mais particulièrement jouissif et viscéral. Attentions néanmoins, si en mode de difficulté faible il est tout à fait possible de martyriser son bouton gauche de souris pour s’en sortir, il faudra jouer plus finement dans les modes de difficulté avancés en gérant son placement (ne jamais se faire encercler, porter des coups à la tête, notamment), pratiquant les esquives et les contres et bien utiliser ses capacités spéciales, dont une mauvaise utilisation peut mettre en danger toute l’équipe.
Avec ce nouvel opus, les développeurs ont ajouté les guerriers nordiques, en plus des rats, comme ennemis à affronter. Cette variété est salutaire, notamment grâce à la génération aléatoire du jeu qui fait que chaque partie est unique (ennemis et bonus étant généré aléatoirement). On retrouve les ennemis spéciaux : le rat ogre qui est une éponge à balles, le chasseur qui surgit de nulle part et met un joueur à terre, le poison rat qui envoie des boules puantes, le clan moulder qui peut isoler un joueur en l’attrapant avec sa lance, le rattling, etc. À ces ennemis viennent s’ajouter les guerriers du chaos, équipés d’armures lourdes et qui sont donc naturellement bien plus coriaces. On apprécie également que les développeurs aient apporté un peu de variété à la construction des niveaux et aux objectifs (ouf, on ne retrouve plus les sempiternels sacs de grain à transporter d’un endroit à l’autre du niveau).
L’arsenal et conséquent et personnalisable
De, plus, le système de création d’armes permet désormais (et sans tambouille alambiquée) de créer un type d’arme précis — grâce à des plans que l’on débloque à certains niveaux — en rapport avec votre niveau (du moins jusqu’au niveau 30) et non plus de manière totalement aléatoire. On retrouve en plus le code couleur pour la rareté des armes et des bonus qu’elles confèrent (vert bleu et orange), mais cette fois-ci chaque arme et bibelot, possède en sus un score de puissance. L’addition de vos 5 objets équipés détermine un total contribuant à votre efficacité globale. On peut ainsi récupérer des armes de qualité verte à orange dès le mode recrue, au fur et à mesure de la progression de niveaux et globalement, chaque partie aboutie est agréablement rémunératrice : la puissance de vos armes monte régulièrement au début, même en végétant quelques temps en facile (ce qui rend donc Vermintide 2 plus accessible aux débutants que le 1er).Pour les joueurs les plus attentifs, les développeurs ont disséminé dans les niveaux trois tomes et trois grimoires qui donnent des malus au cours de la partie pour un joueur ou toute l’équipe (un emplacement de potion en moins dans le premier cas et la baisse de la barre de vie dans le second cas). La recherche des tomes et grimoires pourra prendre du temps et sera difficile, mais leur collecte pourra conférer un vrai bonus à la fin de la partie permettant d’améliorer les armes obtenues. En effet, les coffres obtenus à chaque fin de mission donnent du butin exclusif à votre personnage équipé, ce qui évite d’obtenir des armes inutiles pour un héros que vous ne jouez pas (mais du coup, petite astuce, on peut aussi les économiser et les ouvrir avec un autre personnage). Cependant, ces armes peuvent nécessiter d’obtenir une des 3 classes dudit héros pour être utilisées, comme l’arc de Kruber.
Une direction artistique maîtrisée
Quand on lance une partie, on est immédiatement saisi par l’ambiance et l’univers, tant le jeu transpire d’un véritable amour pour la licence de la part des développeurs. La direction artistique est maîtrisée de bout en bout sans aucune faute dans cet univers glauque à souhait. Les treize niveaux proposent une grande variété de paysages : forêts majestueuses, campagne, petite bourgade, vile impériale, grottes, montagnes, etc. On se prend souvent, malgré la frénésie de l’action, à admirer les alentours et apprécier le travail artistique des développeurs. La modélisation n’est pas en reste, avec des armes très réalistes et des ennemis hideux. On apprécie également la localisation des dégâts qui permet de découper des têtes à la hallebarde. Si l’aspect artistique est impeccable, il n’en est pas de même de l’aspect technique, ou certaines choses sont perfectibles. La première chose qui vient à l’esprit est bien entendu la traduction française, et les gros problèmes de typographie liés. Si le HUD en jeu est correct et lisible, l’interface au Fort (inventaire, forge, craft etc) est peu intuitive et globalement mal foutue (où sont les options de tri d’inventaire ?). On regrette également que la réduction du HUD dans les menus réduise également la taille des interfaces dans le fort, ce qui est ridicule, puisqu’elles deviennent illisibles. Enfin, les joueurs qui apprécient le mode solo regretteront l’impossibilité de choisir les classes de bots qui composeront son équipe.Conclusion
Avec Vermintide 2, Fatshark se place bien entendu dans la continuité du premier opus. Si vous avez apprécié son univers et son gameplay, vous serez conquis par ce nouvel épisode, qui en est le prolongement. Par contre, si vous recherchez un titre où il faut faire dans la finesse, passez votre chemin, car Warhammer : Vermintide 2 déversera des litres d’hémoglobine sur votre armure et votre bouclier. Si vous avez envie de passer quelques soirées sympa avec des potes en mode coopératif, n’hésitez pas une seule seconde et plongez avec délectation dans l'enfer sanglant des combats de Vermintide 2.