Un scénario banal, mais qui fait le taffe
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’histoire est banale. Cela commence par une bagarre mémorable pendant laquelle Max plante une tronçonneuse dans le crâne de Scrotus, le chef des Warboys de Pétroville, avant de tomber du camion sur lequel ils s’affrontaient. Laissé pour mort par cette bande, cette dernière se permet de lui faucher sa précieuse Interceptor. Il se relève alors avec une seule idée en tête : récupérer sa caisse et faire sa fête au vilain Scrotus – qui semble avoir survécu à sa terrible blessure.Difficile de faire plus classique, pour un western des temps modernes. Mais au fond, cela s’inscrit assez bien dans l’univers créé par George Miller, et au moins cela ne trahit pas la licence. Pour quelqu’un qui connait, cela passe bien, mais pour quelqu’un qui ne connait pas la série et qui n’a pas d’affinité pour le genre, c’est peut-être un peu léger.
Très rapidement, Max croisera un PNJ qui deviendra son compagnon de route. Il s’appelle Chumbucket et il ne paie pas de mine. En effet, notre nouveau copain semble être le fruit d’un croisement contre nature entre un Gollum et un bossu, et manifestement, il n’a pas la lumière à tous les étages. Aussi voit-il en Max « l’Élu » qui conduira son chef-d’œuvre ultime, la Magnum Opus, la voiture ultime dont la conception lui a été soufflée par les Dieux de la Combustion. De là à dire qu’il a grillé un fusible, oui, on se pose quand même la question.
Bref, pour en revenir à la Magnum Opus, il faudra rapporter à Chumbucket les pièces nécessaires à sa construction. Et en retour, notre bossu illuminé assistera Max pour réparer la voiture et l’équiper de diverses améliorations et armes. Accessoirement, si on utilise un lance-fusée en plein désert, il pourra même nous amener la voiture sur place. Que demander de plus ? Non, il ne fait pas le café – faut pas abuser non plus.
Nous voilà donc partis pour une histoire de vengeance où il faudra jouer des poings et conduire des bolides improbables, entre deux cinématiques assez bien réalisées.
Le scénario démarre de manière un peu plate, prend son envol sur le dernier tiers, mais finit un peu bêtement, avec un combat loin d’être épique et qui semble avoir été expédié à la va-vite. Quelques heures suffisent pour venir à bout de l’histoire, mais cela ne signifie pas la fin du jeu pour autant puisque Mad Max est un open world avec tout un tas de choses à faire pour compléter le classique 100 % – nous y reviendrons plus loin.
Le désert post-apocalyptique, ça en jette
Techniquement Mad Max n’explose pas les rétines et ne fait pas souffler la PS4. Toutefois, cela n’empêche pas le jeu d’être beau, propre et avec un framerate plutôt stable.Mad Max se distingue surtout par le design de ses environnements, fidèles à la licence, avec un horizon à perte de vue et des ruines dispersées un peu partout dans un vaste désert. Qu’il est agréable de se balader pied au plancher, de brûler l’asphalte ou d’escalader des pentes rocailleuses et se projeter au-dessus du vide à bord d’un V6 ou V8 surboosté !
Et puis, les ruines de la civilisation ont quand même un attrait fou. On saluera l’imagination des concepteurs qui nous ont proposé ici des structures recherchées, avec une utilisation ingénieuse de carcasses d’avion, de conteneurs ou d’autres objets recyclés en habitation de fortune ou en barrages.
Ces constructions bricolées sont disséminées de manière éparse sur une très grande carte. Cela renforce l’impression d’être perdu en plein désert, au milieu d’une civilisation effondrée. Ce sentiment est renforcé par un cycle jour/nuit, du sable qui vole et des conditions météorologiques qui peuvent tourner au vinaigre.
Si les paysages magnifiques peuvent nous faire oublier que la survie est primordiale, n’ayez crainte ! Le jeu vous rappellera régulièrement que vous n’êtes pas là pour vous promener et que la survie n’est pas une affaire de tourisme. L’exemple le plus éloquent reste ces fameuses tempêtes particulièrement dangereuses qui peuvent se déclencher n’importe quand. On n’y voit alors plus rien et, pour tout dire, on en prend plein la tronche tant sur le plan littéral que sur le plan figuré, avec des éclairs, du sable partout et des débris qui mettent à mal notre ami Max et sa caisse. Mortel !
Un autre bon point est la présence de factions rivales, dotées d’un design différent même si les patterns ne varient pas beaucoup. Il y a bien une exception et l’on pense ici aux « vautours », que l’on croise principalement pendant la nuit à bord de leurs véhicules à pointes et que l’on remarque à leurs lunettes infrarouges.
Bref, Mad Max a su capter l’univers graphique de la licence de George Miller, et là-dessus, il n’y a pas grand-chose à dire. Sauf peut-être reconnaître que c’est du bon travail, n’en déplaise aux amateurs de graphismes artificiellement hypés sur d’autres jeux, jolis, mais sans âme.