Dans la série des survival-horror du mois d'avril, après le test d'Overcast : Walden and the Werewolf, c'est au tour de Daylight d'être passé au crible. Sauf qu'à la différence du premier, Daylight est un titre bien plus ambitieux, ne serait-ce parce que le studio a une longue expérience de développement derrière lui (et notamment des shooters). Ajoutons également que le titre sort en simultané sur PC et PS4 et, enfin, qu'il est le premier jeu à sortir exploitant le tout nouveau moteur graphique d'Epic Games, l'Unreal Engine 4. Avec tous ces atouts en mains, le studio pourrait livrer un titre intéressant, et d'autant plus si vous aimez déambuler dans un dédale de couloirs d’hôpital psychiatrique poursuivi par des fantômes...
Une atmosphère oppressante
Clairement, le gros point fort de Daylight est son ambiance : vous incarnez une certaine Sarah qui se réveille dans un hôpital à l'abandon sans aucun souvenir de ce qu'elle peut bien faire dans un tel endroit. Dès les premières secondes, la voix d'un homme mystérieux vous encourage, à travers votre smartphone, à parcourir le bâtiment afin de trouver une sortie au plus vite. A partir de là, vous pénétrez dans un dédale de couloirs, de chambres d'hôpital et autre salles de bain crasseuses, parsemé d'objets se mettant à bouger frénétiquement à votre approche, et le tout généré aléatoirement. Heureusement, pour vous aider à vous repérer, votre téléphone vous servira de carte et de lampe de poche. Etre plongé dans la pénombre de la sorte favorise grandement l'immersion dans le jeu, surtout si vous y jouez seul et dans le noir. Niveau ambiance sonore, là aussi c'est une réussite : pleurs, cris, chuchotements ou encore bruits de pas derrière vous, en plus de ceux de l'héroïne et de ses sanglots pleins de frayeur, vous donneront envie de trouver la sortie dare-dare. En plus de cela, vous n'êtes pas totalement seuls dans les couloirs : si l'écran de votre téléphone se met à déconner, ce n'est pas qu'il est temps de le changer, mais c'est pour vous avertir de l'approche imminente d'un spectre venu pour vous faire la peau. D'ailleurs, voir son écran grésiller, regarder partout pour voir où est le fantôme et voir sa tête à quelque centimètres de la vôtre en vous retournant vous fera faire de magnifiques sursauts. Entre les apparitions, les objets qui s'animent et autres portes qui claquent, le jeu use et abuse de ces jump scares, au point même que cela en devient lassant. Dommage... Toutefois, le jeu est compatible avec l'Oculus Rift et j'imagine assez bien le potentiel horrifique de ce genre de procédés. Côté graphisme, Daylight pèche un peu, on a beaucoup de mal à croire que le jeu a été développé avec l'Unreal Engine 4, encore une fois dommage que ceci n'ait pas été mieux exploité.Un Gameplay simpliste, peut-être même trop...
Afin de progresser dans les niveaux, vous devrez dénicher dans le labyrinthe la porte de sortie, marquée d'un pentacle. Mais pour l'ouvrir, vous devrez préalablement trouver un objet spécial qui n’apparaîtra que dans une salle, elle aussi décorée de signes ésotériques, qu'une fois que vous aurez ramassé un certain nombre de documents dans les couloirs. Ceux-ci sont assez nombreux et prennent la forme d'articles de journaux, de notes de services ou encore de photos qui vous permettront par la même occasion de vous éclairer un peu sur l'histoire du jeu. Vous trouverez aussi de temps en temps des tubes fluorescents qui, une fois allumés, mettront en évidence les collectables et les meubles avec lesquels vous pouvez interagir. Les derniers objets que vous êtes susceptibles de trouver sont des feux de Bengale qui pourront vous éclairer un temps et accessoirement sont la seule et unique arme que vous pourrez utiliser pour vous défendre contre les ombres qui en veulent à votre vie. En effet, ces saletés disparaîtront dans les flammes si vous en pointez un dans leur direction. Autant dire qu'il ne faut pas les gâcher pour éviter de se retrouver à court quand l'écran du téléphone se met à grésiller. Voilà, c'est tout : le principe reste le même et se répète tout au long du jeu, comme les salles qui se suivent et se ressemblent. Seul le décors changera au fil des niveaux, avec au total quatre environnements différents : en plus de l'hôpital, vous traverserez grottes, égouts et forêts. Bref, le jeu devient vite lassant et il faudra du courage pour le finir d'une traite, même si la durée de vie n'est pas exceptionnelle : il vous faudra un peu moins de 5 heures pour en venir à bout, un peu plus si vous voulez absolument récupérer tous les documents des niveaux.Soucis, problèmes et tracas
Outre la répétitivité et la faible durée de vie, Daylight souffre de quelques problèmes notables : il est impossible de reconfigurer les touches du clavier, attribuées par défaut pour un clavier QWERTY, vous devrez donc obligatoirement faire un petit ALT+MAJ pour jouer normalement. Il est aussi possible de jouer à la manette, mais cela rend les mouvements de caméra beaucoup plus rigide qu'avec la souris. Autre soucis du jeu, les checkpoints mal placés qui vous ferons rager si vous avez le malheur de quitter le jeu un peu trop tôt dans votre progression, lassé de voir les mêmes pièces encore et encore. Dernier point perfectible du jeu, l'intelligence artificielle des fantômes et à revoir : il est parfois possible d'éviter la confrontation simplement en regardant vos pieds, l'ennemi attendra patiemment que vous releviez la tête pour vous attaquer.Conclusion
Même si l'idée de base qu'avait Zombie Studios en créant Daylight était intéressante, le jeu souffre trop de ses imperfections pour concurrencer d'autres titres comme Amnesia. Le jeu de Zombie Studios dispose d'une ambiance effrayante et angoissante assez réussie, hélas de nombreux problèmes feront que Daylight ne restera pas dans les mémoires comme une perle du genre. Néanmoins, et malgré son côté répétitif, ce mélange d'Outlast et de Slender est à conseiller aux fans du genre qui seront conquis par l'ambiance très présente. Pour les autres par contre, n'achetez-le uniquement s'il est en solde : les quelques heures de jeu ne valent pas ses 14€ sur Steam.