Cabela's est une marque bien connue des chasseurs d'Amérique du Nord qui aiment y faire leurs emplettes quand il s'agit d'acheter du matériel pour la chasse et la pêche. En France, elle est bien évidemment beaucoup plus confidentielle, mais elle arrive tout de moins à s'exporter via les jeux vidéo estampillés Cabela's, pourtant destinés prioritairement au marché nord-américain. Nous allons nous intéresser à Cabela's Dangerous Hunts 2013, que nous avons reçu sur Xbox 360 accompagné du « Top Shot Fearmaster », un fusil qui possède son propre capteur de rythme cardiaque qui permet d’intégrer la fréquence cardiaque du joueur dans le jeu.
Ceci n'est pas un jeu de chasse
Dans Cabela's Dangerous Hunts 2013, il ne s'agit pas simplement de chasser des animaux dans la forêt, puisque le jeu propose une campagne solo scénarisée dans laquelle vous incarnez l'un des deux fils d'un chasseur se faisant tuer par un Grizzly lors d'une partie de chasse en famille. Après cet évènement tragique, votre frère va s'éloigner de vous et passer sa vie d'adulte à parcourir le monde en chassant les plus grands prédateurs dans un souci de vengeance. Ce n'est que bien plus tard que vous le retrouverez pour une chasse au lion noir (?) à travers l'Afrique. Le jeu débute alors que vous êtes un adolescent aux côté de votre père qui vous initie à la chasse. Ce dernier vous indique une cible en vous chuchotant à l'oreille, et muni de votre « Top Shot Fearmaster » vous devez vous concentrer, ce qui a pour effet de déclencher une musique stressante et bien sentie, réduire votre rythme cardiaque, stabiliser votre fusil et ensuite tirer. Et au fil des instructions, il faut bien avouer que l'on se prend vite au jeu. Malheureusement, il ne s'agit là que d'une phase tutoriel et une fois celle-ci passée, c'est là que ça va se gâter...Génocide animalier
Au lieu d'exploiter à fond le côté immersion apporté par le fusil, Cauldron Ltd. a totalement raté le gameplay du titre en passant totalement à côté de son objectif. Car CDH 2013 n'est pas un jeu de chasse mais bel et bien un jeu de génocide animalier. Oubliez tout de suite les grands espaces, dans Cabela's Dangerous Hunts 2013, vous n'aurez à faire qu'à des couloirs, menant sur des petites arènes, menant sur des couloirs, et ainsi de suite. Et dans cette succession de niveaux linéaires, vous aurez à affronter des vagues incessantes d'animaux qui vous sautent dessus de tous les côtés. C'en est même insupportable tant le nombre d'animaux est élevé. Ce n'est jamais 3 ou 4 lionnes qui vous feront face, mais des flux incessants de dizaines et dizaines d'animaux. De fait, on se trouve facilement submergé avec notre fusil à reconnaissance de mouvements qui demande quand même un petit temps d'adaptation et surtout un temps de réaction assez élevé. Vous l'aurez compris, le jeu n'est absolument pas taillé pour le « Top Shot Fearmaster », puisqu'au lieu de proposer des scènes de chasse au caribou dans les forêts enneigées du nord, vous aurez plutôt à déglinguer la moitié de la savane africaine, dont une dizaine d'espèces menacées d'extinction. Pour se faire vous aurez à votre disposition le parfait arsenal du braconnier, puisque tout bon chasseur rêve de dézinguer de l'éléphant à bout portant au fusil à pompe et au Desert Eagle. Bien évidemment, vous trouverez des packs de soins et de munitions à peu près tous les 10 mètres, ce qui vient encore (si il y avait besoin) abaisser la crédibilité du jeu.Couloir de chasse
Le jeu alterne entre scènes en Afrique et flashback en Alaska, ce qui permettra d'augmenter la variété des environnements et casser la monotonie. On trouve trois types d'environnements, la montagne enneigée, la savane et la forêt tropicale (qui possède d'ailleurs de superbes vestiges Mayas. Faudrait arrêter la drogue au bout d'un moment) qui sont tous trois aussi étriqués. Graphiquement le jeu est correct, sans non plus faire des miracles, mais heureusement que les animaux sont bien modélisés. Malgré ça, l'IA est extrêmement limitée, puisque le comportement des animaux est toujours le même et très peu réaliste. Il arrivent en nombre, ils s'approchent, attendent, puis vous foncent droit dessus. Ce qui veut dire que l'on peut les esquiver tous de la même manière (roulade sur le côté), qu'il s'agisse d'un lion, d'un hippopotame ou d'une hyène. Les combats sont donc très peu palpitants, on fait des roulades dans tous les sens et on shoot à très courte distance au fusil à pompe. Les corps disparaissent immédiatement quand les animaux sont tués pour pas que vous voyiez une montagne de corps ensanglantés devant vous.Un mode coop au secours de la campagne
Vous l'aurez compris, la campagne solo du jeu est un désastre. Mais heureusement, les développeurs ont ajouté deux modes de jeux coopératifs et compétitifs, qui viennent hausser le niveau. Le premier est un mode survie dans des arènes. Vous devrez affronter, seul ou en coopération, des vagues successives d'animaux féroces dans des arènes issues du mode solo. Chose intéressante, vous aurez également des objectifs secondaires à remplir dans chaque manche, comme par exemple réparer des radios qui se trouvent disséminées dans le niveau. Ces objectifs viennent donner un peu de piment dans ce mode de jeu. Le deuxième est paradoxalement le mode le plus réussi du jeu. Il s'agit d'un rail-shooter dans lequel il faut battre les scores de ses amis. Ce mode de jeu pourra amuser dans des soirées entre amis (même avec des filles) et il est correctement réalisé. Entre chaque checkpoint, vous aurez un score de base à battre pour progresser. Une fois arrivé au checpoint, vous aurez à choisir entre deux chemins, le parcours de santé et la voie avec des prédateurs qui vous sautent dessus. En fin de partie, il est possible de comparer les scores pour voir quel est le meilleur exterminateur d'animaux.Un mot du Top Shot Fearmaster
Nous ne pouvions pas tester cette version spécifique du jeu en passant sous silence le Top Shot Fearmaster. Il s'agit d'un fusil blanc et orange, qui possède deux capteurs de fréquence cardiaque (un au niveau de la poignée et l'autre au niveau du canon). Sa couleur est d'un ridicule blanc et orange, du plus mauvais goût. Il faudra d'ailleurs qu'on m'explique un jour pourquoi le moindre pistolet en plastique destiné à un enfant de moins de dix ans est une réplique parfaite d'une arme de guerre alors qu'un fusil qui accompagne un jeu de chasse classé Pegi 16 est de couleur orange et blanche. WTF ? Est-ce qu'on doit se sentir immergé dans le jeu avec un accessoire ignoble en face des yeux ? Il faudra vous équiper de deux piles (non fournies) pour le fusil et deux autres (toujours pas fournies) pour la barre qui sert de capteur de mouvements. Le fusil est sans fil, tout comme le capteur, ce qui est assez appréciable. La reconnaissance est d'ailleurs plutôt bonne et le fusil possède un outil de calibrage pour le régler selon vos désirs. Le capteur cardiaque fonctionne assez bien, mais il est totalement sous-exploité dans le jeu. Un dernier mot sur la croix directionnelle qui se trouve au-dessus du canon est qui est donc difficilement accessible en plein jeu, ce qui est assez dommage.Conclusion
Cabela's Dangerous Hunts 2013 n'a rien d'un jeu de chasse, malgré ce que pourrait faire penser l'accessoire qui l'accompagne dans la version Xbox 360 que nous avons testée. Il s'agit d'un jeu de massacre animalier où l'on doit éliminer la moitié de la savane africaine pour arriver au bout d'un scénario poussif et très peu inspiré. Heureusement, le niveau est rehaussé par des modes de jeux coopératifs qui sont rigolos pour une soirée entre amis, mais que se rapprochent plus du Duck Hunt que de The Hunter.