Le Festival du Jeu Vidéo a débuté sa cinquième édition ce matin à Paris, Porte de Versailles. Depuis la création de cet évènement (alors qu'il était encore situé à Montreuil), ZeDen se rend sur place pour vous faire vivre cette grande aventure. Sauf que cette année, le FJV a perdu de sa superbe, étant totalement boudé par les éditeurs et les constructeurs de jeux vidéo. Seuls des revendeurs sont présents sur le salon, et, forcément, cette omniprésence est carrément monotone. Fini les projection Behind Closed Doors, les émeutes sur les stands, les bousculades pour atteindre les consoles. Des consoles, d'ailleurs, vous n'en verrez que sur le stand de la Fnac, dernier bastion du jeu vidéo sur le salon définitivement envahi par... des jeux de société (la majorité du salon leur est consacrée).
Mais alors comment se fait-il que ce salon qui avait pu se hisser au rang de deuxième salon européen après la GamesCom et premier évènement français soit tombé si bas ?
La réponse est simple et tient en trois mots : Paris Games Week. Qu'est-ce ? Le Paris Games Week est un salon annoncé l'an dernier juste après le FJV par le SELL, le Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs, devant se tenir dans le Hall 1 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles les 27, 28, 29, 30 et 31 octobre 2010. Le Hall 1, c'est le plus grand hall avec 20 000 m² et une fréquentation attendue à 100 000 personnes sur cette petite semaine. Il faut savoir qu'aux États-Unis ou au Japon, ce sont les éditeurs qui organisent respectivement l'E3 et le TGS, alors qu'en France notre FJV était organisé par ... une société privée. Les éditeurs ont pensé qu'il était temps d'en finir avec cette situation et qu'on était jamais mieux servi que par soi-même. En effet, qui mieux que le syndicat professionnel peut fédérer l’industrie ? Les éditeurs et les constructeurs ont donc abandonné cette année le FJV pour se concentrer sur le Paris Games Week, qui dure plus longtemps et qui devrait réunir plus de monde.
On aurait pu quand même imaginer que certains éditeurs désirent profiter du FJV pour montrer une partie de leur catalogue de fin d'année, mais il n'en est rien. Ont-ils eu des directives du syndicat ? C'est fort probable. Mais force est de constater que le PGW a définitivement achevé le FJV qui fait désormais office de coquille vide.
Les organisateurs, qui bénéficient toujours de soutiens institutionnels comme la Région île-de-France, ont donc poussé sur la création (avec une quinzaine d'école représentées) et les petits développeurs indépendant. Assurément trop peu pour attirer la foule et assurer le show dans ce genre d'évènement. Et pour la suite ? Difficile de prévoir l'avenir, mais force est de constater que sans une profonde remise en question, le FJV ne tiendra pas une année de plus (d'autant que pour la journée du samedi, il faudra débourser 9.50€ pour l'entrée). Aux organisateurs de se réinventer, de se réorienter vers un salon plus indépendant et underground, ou tout simplement de mettre la clé sous la porte.