Après deux opus en vue subjective, Volition Inc nous propose un nouveau Red Faction, avec cette fois une approche à la troisième personne et un gameplay totalement revu. Exit donc les petites cartes et les couloirs du deuxième opus pour faire place à un bouleversement dans les acquis de la série, en gardant néanmoins la caractéristique principale du jeu, à savoir l'interaction avec les décors. Alors, ce Red Faction 3, ça casse tout ?
Un scénar qui se tient... mais une mise en scène à chier
Le scénario de Red Faction : Guerrilla prend habilement la suite du deuxième opus. Dans ce dernier vous deviez lutter contre l'Ultor Corporation quiavait mis la main sur Mars et c'est les forces de l'EDF (pour Earth Defense Force) qui étaient venues vous prêter main forte. Après cette victoire, l'EDF s'est imposé comme une force protectrice des colons. Mais l'EDF a pris la place d'Ultor dans le contrôle de la planète, de ses ressources et de ses habitants en moins d'un demi-siècle. Avec la main-mise sur toute les activités économiques de Mars, et en particulier les ressources minières, l'EDF a vite oublié la Terre et son économie pour s'implanter sur Mars et tenir la planète d'une main de fer. De protecteur, l'EDF est devenu dominateur et une petite faction armée s'est donnée pour mission de repousser l'EDF hors de Mars. Ce qui n'est pas une mince affaire quand on sait que la corporation est planétaire, très bien armée et très méchante.Mais qui veut creuser un peu et trouver des références historiques y arrivera sans aucun problème. Le jeu semble faire écho à la résistance communiste pendant la Seconde Guerre mondiale. Le logo de la résistance (la « Faction Rouge » en bon français) n’est autre qu’un bon vieux marteau tenu à plein poing et levé vers le ciel. Tous les attributs du communisme sont là, n’en déplaise aux capitalistes… Certains personnages dans le jeu feront d’ailleurs référence à l’idée révolutionnaire, notamment Jenkins qui appellera de ses vœux une révolution martienne pour s’affranchir de la Terre et de ses productions, même le dentifrice martèle-il.
Vous l’aurez compris, le scénario du jeu n’est pas une tare, mais il est mis en place par des cinématiques plates mettant en scène des personnages pas très charismatiques (oh Mon Dieu, quelle huître ce Mason).
GTA de l’espace
Si vous avez déjà joué à Grand Theft Auto IV, le gameplay de Red Faction : Guerrilla vous semblera étrangement familier. Le principe du jeu et son déroulement sont en effet similaires. Vous évoluez dans un monde immense, totalement ouvert (mais dont toutes les parties se débloquent au fur et à mesure de la progression) où vous alternez entre missions faisant progresser le scénar et missions facultatives mais terriblement utiles pour faire progresser le personnage.La monnaie locale est le fer, mais tout bon mineur que vous soyez, ce n’est pas au fond du puits de mine que vous trouverez le précieux minerai mais dans la destruction de bâtiments et dans l’accomplissement de missions. Ces dernières couvriront à peu près tout l’éventail des activités de résistance classique : de l’attaque de convoi blindé à la libération d’otages en passant par l’interception de documents précieux ou encore l’assaut sur des positions avancées.
Mais la comparaison avec GTA ne s'arrête pas là puisque vous aurez aussi la possibilité d'emprunter des véhicules (dans Red Faction on ne les vole pas, puisque les colons sont tous très heureux d'aider un résistant en lui cédant son véhicule) de toutes catégories (petites voitures rapides, 4x4 blindé, camion etc.) pour partir explorer Mars.
Demolition Man
La carte du jeu est découpée en sept zones possédant chacune son identité propre et sa palette de couleurs. On aurait pu penser de prime abord que la surface de Mars serait totalement monotone, il n’en est rien ! Les développeurs ont réussi à rendre à la planète rouge tout son charme par des variations de couleurs subtiles mais aussi par une identité propre à chaque partie de la planète. Les larges plaines sableuses du début du jeu n’ont rien à voir avec les terres torturées des Badlands ou des vertes prairies d'Oasis.Si les développeurs ont réussi le pari de rendre Mars visuellement attrayante, ils ont aussi réussi leur second pari : la gestion de la physique dans le jeu. C’est en effet l’une de ses caractéristiques principales, mais aussi un élément de gameplay assez bien utilisé. Le problème des deux épisodes précédents du jeu était de sous-exploiter le Geo-Mod, le moteur qui permettait de gérer la physique. Red Faction : Guerrilla corrige totalement le coche avec une gestion irréprochable de la physique. Certes, l’élément n’est pas nouveau – surtout sur PC avec un certain Crysis – mais ici totalement intégré au jeu et poussé à son paroxysme. L’issue d’un assaut frontal sur un bâtiment ennemi fortement défendu sera inévitablement la mort. Vous êtes donc constamment encouragé à contourner pour attaquer les points faibles des fortifications à coup d’explosifs. Pareillement, l’attaque d’un pont de l’EDF, crucial pour le passage de convois, ne pourra se mener que par le dynamitage des fondations, jouissif. Que ce soit au marteau ou au missile thermonucléaire, tous les bâtiments peuvent se raser entièrement d’une manière remarquablement réaliste – notamment l’armature métallique des constructions en béton armé. La physique est très impressionnante, bien gérée, mais ne concerne malheureusement que les bâtiments. Alors que les précédents opus permettaient de prendre une pelle et de creuser n'importe où, Red Faction : Guerrilla reste plus timide de ce côté là : vous n'affligez aucun dommage au sol et à la – maigre – végétation du jeu.