J'aurais dû écrire « ZeDen teste ENFIN ArmA II ». Vous honorables lecteurs, vous êtes certainement demandés ce qu'il se passait depuis le 18 juin dernier, date de sortie du jeu... Non, il n'était pas aux oubliettes, mais les péripéties concernant son test ont fait qu'il est arrivé plus tardivement qu'à l'accoutumée : prise en main fastidieuse, réglages de longue haleine, performances catastrophiques et ce même avec le SLI, avec finalement, un coup de pouce de la providence mercredi... sans compter le fait qu'il est l'antithèse complète de jeux populaires tels que Call of Duty 4 ou Battlefield 2, auxquels je dois confesser, je suis bien plus accommodé. Quoi qu'il en soit, ArmA II, suite officieuse du fameux Operation Flashpoint sorti en 2001 et suite officielle de ArmA est avec ses deux ainés, LA référence en terme de simulation militaire. Je pourrais en rester avec ces éloges, et continuer à dire que les jeux de 2001 et 2007 on été acclamés, mais je finirai la phrase par une note plus terne, comme un succès limité à cause d'une interface pour le moins basique, une mise en scène coupée au couteau et surtout hélas, d'un nombre effrayant de bugs. Mais hauts les cœurs, voyons ce que ce nouvel opus a dans le ventre, cessons les bavardages et jouons un peu à ArmA II !
ArmA II, Shadow of [T]Chernarus :
Il semblerait qu'une certaine récurrence dans le scénario des FPS militaires récents (simulation ou non) soit la condition sine qua non pour faire le scénario. ArmA 2 se déroule dans un futur proche (2009) à Chernarus, un ex-pays soviétique où une guerre civile fait rage. En gros, les méchants communistes nostalgiques de l'ère soviétique essaient de reprendre le pouvoir à l'actuel gouvernement en place qui lui, est pro occidentaux, et c'est un peu le même genre d'histoire merdique qu'il se passe, entre autres dans Call of Duty 4. Alors forcément, les gros bourrins d'américains et l'équipe de reconnaissance Razor qui fait partie de la fictive 27th MEU (27ème unité expéditionnaire de marines) de l'United States Marine Corps vient là-bas pour faire le ménage afin de limiter les pertes civiles et d'assurer la stabilité de la région. Voilà, c'est du lourd et pas du tout racoleur, mais passons, c'est monnaie courante je vous disais avec les FPS militaires.ArmA 2 c'est surtout un FPS tactique dans lequel les véhicules et les aéronefs (hélicoptères, avions) prennent une large part et qui se déroule dans un vaste territoire de 225 Km². Le joueur est capable de commander une équipe dirigée par une intelligence artificielle qui lorsqu'elle n'est pas à la rue, jouera la carte de la tactique. Un autre point fort est comme dans Battlefield 2, le système de commandement qui permet au joueur de diriger de multiples équipes en utilisant la carte. Le Chernarus est largement inspiré de l'actuelle République Tchèque (ancienne Bohème, d'où le nom des développeurs « Bohemia Interactive »). Avec 225 Km² à votre disposition il vous sera possible d'arpenter sans limites les étendues de ce beau pays, de la manière qui vous plaira le mieux puisqu'en fonction des décisions et/ou réussites, le scénario évolue différemment pour aboutir à un total de sept fins, et là, on ne peut s'empêcher de penser à S.T.A.L.K.E.R..
Ca se passe comme ça dans les steppes de Chernarus :
Je pense à S.T.A.L.K.E.R. non pas seulement à cause des sept fins, mais aussi à cause de cette très grande liberté d'action, qui sort des sentiers battus des récentes productions. Cependant, dans ArmA 2, c'est une autre paire de manches : même en étant patient, ça devient vite un bordel sans nom pour se retrouver dans cette immensité, et après peu de temps de jeu, l'équipe doit retrouver la trace de chefs de la rébellion avec pour seules indications, trois croix rouges sur la carte et le nom d'un éventuel indic'. Vous devez chercher les pistes en interrogeant les civils... et tout ceci finira par devenir une course d'orientation capable de faire frémir les instructeurs du GIGN.En surfant à droite et à gauche sur le net, et en lisant les divers tests du jeu qui parlent d'un nid à bugs comme par exemple un type de l'escouade qui se fait plomber le cul alors qu'il n'y a aucun ennemi à la ronde, ou encore le lancement de deux scripts en même temps, moi, je n'y ai pas eu droit, ouf. J'ai rencontré par contre des situations semblables à ce que j'ai vu dans Clear Sky, comme les grenades qui n'explosent pas ou disparaissent, des ordres donnés inutilement à une IA à la limite du débile : si vous vous faites toucher, ne soyez par surpris que le médecin fasse trois petits tours devant vous, derrière, sur le côté, avant de vous soigner, ou encore d'ennemis capables de réussir un headshot à plusieurs centaines de mettre en pleine forêt, encore une fois à l'instar de Clear Sky; sauf que là, c'était avec des grenades... Ce qui m'a paru cependant à la limite du supportable, c'est la narration : pire que sur un répondeur à voix digitalisée ou sur les annonces dans les gares SNCF, mais passons.
Technologie, rendu et immersion :
Finalement, ce n'est peut-être pas un hasard si j'ai comparé ArmA 2 successivement à Shadow of Chernobyl et à Clear Sky. Si mon avis est plutôt mitigé sur le scénario, il ne l'est pas concernant l'aspect visuel et immersif du jeu. C'est tout simplement magnifique, et en tant que simulation, vous en aurez pour votre argent, mais j'y reviendrai après ces quelques sarcasmes. C'est de toute beauté, pour « peu » que vous ayez la machine pour en profiter... Mais il arrive des fois, où, même si vous avez la machine pour en profiter, la crise de nerfs vous guète, parce que le réglage des options graphiques est un véritable casse tête chinois, parce que le constructeurs ne sont pas foutus de sortir en temps et en heures les pilotes adéquats pour les jeux (le SLI exploitable depuis peu). Et les deux jeux de GSC sont dans un sens du même tonneau, magnifiques mais injouables dans de bonnes conditions avant l'arrivée d'une ArmAda de patches, pilotes etc.J'en reviens à l'aspect général. Je ne me souviens pas qu'un autre jeu permette une telle variété d'approche du combat et ne donne accès à un tel arsenal, quoi qu'on ait été bien servi dans les récents FPS militaires. Toutes ces armes sont accessibles en dehors de la campagne via une option dans le menu principal du jeu à côté des scénarios indépendants et du mode multi allant jusqu'à 64 participants. Comme le mode coopératif semble être à la mode, vous pourrez, encore une fois si la providence vous donne un coup de pouce (ce qui ne m'est pas arrivé) jouer la campagne solo à 4. Pour conclure, ArmA II dispose d'un éditeur puissant, et pour avoir bien essayé le mode multi, il y a déjà un florilège de cartes créées par la communauté disponible sur tous les serveurs. Enfin, l'immersion est encore plus grande lorsqu'on monte le son. Un travail absolument exemplaire a été réalisé de ce côté, que ce soit au niveau des bruits corporels (marche, course, bruit de l'arme dans sa manipulation, respiration, essoufflements, gémissements, etc...), du bruit des armes, des véhicules terrestres, des astronefs, etc. On s'y croirait !
Mission accomplie ? :
Je serais tenté de dire oui, surtout depuis 48 heures que le jeu est complètement fluide. Il est fluide, mais ça n'enlève rien aux autres trucs pénibles évoqués dans les précédents paragraphes, et ça, ça risque d'en énerver plus d'un. Bohemia Interactive fera le nécessaire pour corriger les désagréments avec des patchs, ceci ne fait aucun doute. C'est un jeu exigent en bien des points, premièrement avec la configuration requise, semblable à celle de Crysis, mais surtout dans sa prise en main. ArmA 2 est un jeu complexe indiscutablement destiné aux hardcore gamers, qui ne laisse presque pas le droit à l'erreur en faisant tout pour s'approcher de la réalité, et ceci, je n'en doute pas est un pari réussi. Si vous n'êtes pas encore au courant, ArmA 2 avec Call of Pripyat font partie des dernières exclusivités PC. Dans un monde où l'on infantilise de plus en plus les gens, si vous voulez trouver un jeu qui est aux antipodes de toutes les daubes de productions multi-plateformes qui ont vérolé à jamais le monde du FPS, ArmA 2 est définitivement fait pour vous. D'autant plus que vous aurez à votre disposition, une série de tutoriels pour vous faire les dents sur les armes, le terrain, les véhicules, les hélicos, les avions, etc. le tout à la mode des récompenses à débloquer... ils ont pensé à tout.Annexe :
Vous pourrez jeter un œil sur cet excellent article qui vous expliquera comment optimiser le jeu, sur cette vidéo en guise de tutoriel expliquant les différentes actions réalisables par l'infanterie, le guide tactique pour ArmA II de Dslyecxi, un ancien Marine américain et à cette page, tous les correctifs à installer pour faire tourner le jeu dans de bonnes conditions, ajouté à cela, le correctif pour le Crossfire.La configuration recommandée est Windows XP, Vista ou Seven, un CPU Quad Core ou Dual Core à 2.8 GHz, AMD Athlon 64 X2 4400 + ou plus rapide (ce qui est ridicule, puisqu'un simple Core 2 Duo E6600 à 2.4 Ghz explose un 4400+...), 2 Go de ram pour XP, 4 Go pour Vista et Seven et enfin Nvidia Geforce 8800GT, ATI Radeon 4850 ou plus rapide (avec Shader Model 3 et 512 Mo de Ram). Ne vous en faites pas si vous n'avez pas de Core i7 ou de Core 2 Quad o/c à 4 GHz, sur ma configuration avec les détails conseillés ici et depuis que le SLI est fonctionnel (chez moi équivalent à une GTX 285) le jeu est d'une fluidité exemplaire, avoir un Core i7 ou un Core 2 Quad o/c à mort pour ArmA II ne sert à rien du tout.
Configuration de test :
Intel Core 2 Duo E6700 @ 3 GHz - ASUS Striker II Formula - 4Go DDR II - SLI 8800 GTS 512 - Velociraptor 150 Go - Windows 7 Intégrale x64
En plus, tu y a mis un screen perso ( le sixième, avec l'hélico ), et ça, ça fait plaisir!
(tous les screens sont sur : http://www.arma-fr.net/forum/index.php?showtopic=5110 en bas de page).
Concernant le crossfire, le tweak (à cette adresse : http://epichardware.com/index.php?topic=12.0) corrige le tir et le jeu devient parfaitement fluide, permettent une augmentation des détails digne de notre machine, tout comme le SLI.
Pour le reste, tu as raison sur la difficultée du titre et sur la frustration qu'il engendre : au bout de deux semaines de jeu je me cantonne encore au "warfare" en multi et de 10 frags en trois heures de jeu...
Il ne faut surtout pas y jouer seul, car tout l'intérêt du jeu vient de la coopération. Les parties deviennent très prenantes en tombant sur un groupe sympas.
Sinon, il y'a ceux qui ont abandonné et ceux qui restent : les tirs fratricides diminuent, on ne vous pique plus vos véhicules et les essais groupé commencent à faire mouche.
Pour le noob de base : restez discrêt, suivez et observez et surtout : posez des questions sur les objectifs à suivre...La communauté Arma est plutôt acceuillante si ces règles sont suivies.
En abordant un village occupé : si tu tires, t'es repéré. Si t'es repéré, t'es mort. Et si t'es mort, ben tu peux refaire 10 kilomètres pour retourner au village! Donc, abordez le village en groupe, avec une IA en soutient.
"Dans un monde où l'on infantilise de plus en plus les gens" (j'adore cette phrase...)
Bref, ce jeu est réservé aux gamers masochistes qui aprécient d'être désorienté, de se sentir minuscule et terriblement vulnérable (et la comparaison avec Stalker est judicieuse, la vodka en moins!).