Attention, bouse en vue ! Hélas, et il m'est difficile de commencer cet article autrement, tant le désarroi est la seule et unique ligne directrice de cet ignoble jeu. Même s'il n'a pas été la révélation du siècle en matière de FPS, mon dernier test traitait de F.E.A.R. 2 : Project Origin dans lequel, malgré ses défauts évidents, je me suis amusé comme un fou. Si seulement je pouvais en dire autant pour Shellshock 2... Pourtant, il aurait pu en ressortir quelque chose d'intéressant avec un mélange de guerre du Vietnam, de zombies, de menaces biochimiques terroristes et d'une touche larmoyante d'un conflit entre frères. MAIS NON ! Alors, vous croyiez avoir tout vu avec Soldier of Fortune III dans la nullité la plus totale ? Attendez un peu de lire le test de Shellshock 2 : Blood Trails...
On raconte le scénario avec les pieds
Nate Walker, un jeune engagé dans l’armée des États Unis part à la poursuite de son frère qui est atteint d’une maladie extrêmement contagieuse transformant n'importe qui en zombie et bien entendu, du responsable de la propagation du méchant virus, sans oublier la la pouf de service qui vous accompagne à quelques moments du jeu, encore un autre cliché cette fois pour se rincer l'œil (vu qu'il n'y a à peu près que ça de « beau » dans le jeu). Jusque là, pourquoi pas, on a bien fait le scénario de Call of Duty 4 avec les méchants Russes et méchants Arabes contres les gentils Anglais et les gentils américains, mais passons. C'est là que ça se corse, la trame de l’histoire est à mourir de rire (au sens figuré) avec une série de plans régulièrement coupés, des voyages dans le temps complètement saugrenus et les évanouissements systématiques du héros à la fin de chaque niveau qui sont en quelques sortes, LE passage obligé pour passer au niveau suivant, ce qui m'a fait de véritables nœuds au cerveau pour y comprendre quelque chose, et le pire, c'est que ça dure un peu plus de sept heures (le temps qu'il ma fallu pour en venir à bout). Voilà, une histoire qui au départ fait rire jaune (ça n'a rien à voir avec le fait que ça se passe au Vietnam) et qui a de plus le défaut d'être racontée n'importe comment. Mais ce n'est pas tout, attendez de lire la suite.Technologie... ou pas :
Je pourrais m'en tenir simplement à ceci : c'est abjecte. Mais c'est encore plus laid que Soldier of Fortune 3, avec des textures vomitives dans des tons extrêmement ternes (pour une jungle, vive le réalisme), des objets modélisés à pleurer de rire (encore) et il n'y a qu'à regarder l'arme que l'on porte pour s'en rendre compte tout de suite. Les personnages sont animés avec la même grâce qu'une représentation des marionnettes de Guignol, leurs déplacements font davantage penser à des pantins qu'à des être humains à peu près correctement animés. Vous aurez l'impression de voir un pétard du 14 juillet exploser en guise des grenades de Shellshock 2. Et ce n'est pas fini, la pire réside à mon sens dans la bande son qui est d'un ridicule absolument chevronné avec des bruitages dignes d'un vieux séquenceur midi et des musiques bateau de chez bateau, pas forcément en rapport avec la scènes dans laquelle vous vous trouvez.Y-a-t-il un gameplay dans la salle ?
Les armes, malgré leur laideur et leur imprécision, à savoir AK-47, M16, fusil à pompe, lance-roquette, etc... aussi banales soit-elles, sont la seule chose qui m'ont aidé (au sens figuré) à me donner la motivation de terminer cette chose. On pourrait leur reprocher tout, sauf ce que moi j'apprécie assez sans un certain masochisme, cette « imprécision » qui peut rendre assez "réalistes" les scènes de combat. Souvenez vous de la précision « exemplaire » des armes dans les deux S.T.A.L.K.E.R..... Par contre, encore une étrangeté : la visée à l'épaule (!), sommes-nous dans un FPS ou pas ?Côté méchants, parce qu'on incarne le gentil quand même, c'est très simple parce qu'il n'y en a que deux sortes : les zombies et les vietnamiens, d'une intelligence artificielle supérieurement pourrie, incapable d'entreprendre la moindre initiative pour vous foutre les jetons dans un coin sombre, et la, je parle particulièrement des zombies (c'est sensé faire peur quand même), mais après tout, n'étant pas quelqu'un qui s'émeut facilement, j'ai sans doute raté quelque chose.
Dans la lignée daubesque de SOF 3 et de son gameplay minable, la dizaine de niveaux de ShellShock 2 est une suite de scripts et de respawns infinis d'ennemis complètement débiles que l'on rencontre dans un couloir qui jamais ne semble se terminer, et je reprends ce que je disais l'an dernier, puisque les deux jeux semblent être issus du même tonneau : Les niveaux ne sont qu'une succession de couloirs, de portes verrouillées, de murs invisibles et de culs-de-sac, le tout habité par des hordes d'ennemis à l'IA inexistante, obéissant à des scripts ridicules puisqu'il leur est impossible d'entreprendre la moindre initiative. Vous trouverez donc chaque groupe de méchants vous sautant dessus de la même manière, au même endroit et dans le même déroulement temporel, c'est dire si à la longue la chose devient lourdingue.
Les maux de la fin
Est-ce vraiment utile de donner son avis sur un jeu aux graphismes pitoyables, au gameplay et à l'intelligence artificielle inexistants et à un scénario minable qui tient sur un timbre poste ? Et dire qu'on vend cette chose plus de 59 € sur XBOX 360 et plus de 69 € sur PS3 !!! Il est vendu à moins de 50€ chez notre partenaire DLGamer, si vous êtes un testeur de l'extrême. Quand on voit ce que font certains de génial avec le thème des zombies, on se demande vraiment d'où furent parachutés les développeurs de Shellshock 2.Configuration de test :
Intel Core 2 Duo E6700 @ 3.3 GHz - ASUS Striker II Formula - 4Go Ram - SLI 8800 GTS 512 - Raptor 74 Go - Vista Intégrale x64