F.E.A.R. : un nom qui a pris un tout autre sens dans ma tête lorsque j'ai vu les premières vidéos de la GDC de 2004. Ces dernières figuraient des séquences de combat d'une rare violence et d'une grande intensité, le tout sous fond de cinéma d'horreur japonais et de science fiction américain. Le fameux jeu est sorti l'année d'après et est devenu rapidement l'une des références du genre. Voici aujourd'hui son successeur : F.E.A.R. 2 : Project Origin accompagné d'une description de mes impressions sur cet agrément que j'ai attendu presque autant que la sortie du premier opus.
C'est l'histoire d'une fille...
Il est bien évident qu'une suite, d'aussi bonne qualité soit-elle, ne peut pas réinventer ce qui a été fait précédemment. Je fais cette remarque parce que lorsque j'en lis se plaindre du manque d'originalité du scénario de F.E.A.R 2, je me mets à rire jaune. En effet, l'histoire n'a rien de transcendental, mais elle a pour elle (quand même, c'est une suite) de commencer quelques minutes après la fin de F.E.A.R. Oui, c'est une vérité de La Palice, mais je me demande toujours ce qu'une certaine presse « bien pensante » semble reprocher à ce qu'une suite soit synonyme de continuité. C'est comme si l'on reprochait à John Tolkien de ne pas avoir mis en scène Darth Vader et Spiderman dans « Les Deux Tours » après « La Communauté de l'anneau » et qu'au « Retour du Roi », il ait eu l'idée géniale de remplacer Aragorn par Nicolas Sarkozy et de transformer Arwen en Mimi Cracra. S'il avait fait ça, il en aurait certainement surpris plus d'un, mais il serait vite passé pour un cinglé de première.Dans Project origin, le scénario ne se déroule plus au travers des différents répondeurs téléphoniques que vous rencontrez, mais sur votre PDA qui sera alimenté par les divers dossiers ou disques que vous trouverez ça et là, et qui feront je n'en doute pas, faire moins de fautes à certains après les avoir tous parcourus, et croyez-moi, la liste est longue. En ce sens, la narration est semblable dans les deux jeux.
Sur cette histoire qui est découpée en un nombre impair d'intervalles et dont le temps est compté, Monolith y sont allés avec une réelle franchise : comprenez que le rythme est presque aussi effréné que dans Call of Duty 4 : Modern Warfare. Entendez bien PRESQUE : il vous faudra (si vous n'êtes pas trop empotés) peut-être une demi heure de plus pour terminer F.E.A.R. 2. Vous ne risquerez pas de passer du temps à courir après l'action, c'est elle qui au contraire vous rattrapera et vous laissera rarement le temps de souffler, quand ce ne sera pas Alma qui viendra vous saluer pour vous rappeler que tout de même, c'est elle la star du jeu.
Technologie, rendu & immersion
Le moteur graphique Jupiter EX est à nouveau de la partie, avec un level design bien plus recherché que dans F.E.A.R.. Les niveaux sont très détaillés, plus flashys. Aussi loin que je me souvienne, l'austérité des décors du premier opus en avait lassé plus d'un, et, sans retourner ma veste d'objectiviste convaincu, il est vrai que moi aussi. Ici ce n'est plus le cas et à maintes reprises j'ai eu l'impression d'être retourné dans Condemned : Criminal Origins. Les effets spéciaux de distorsion, de ralenti, la brutalité des combats, le démembrement des corps etc. sont carrément jubilatoires et à mon sens, encore inégalés. La physique est sous la tutelle du fameux Havok, avec la possibilité cette fois de détruire les bâtiments.Monolith ont ajouté une sorte de grain sur l'image, comme c'est le cas dans le fameux Left 4 Dead. A quoi ça sert ? A rendre la chose plus immersive : il ne faut pas oublier que l'on est dans le cinéma d'horreur/fantastique/science fiction. Le jeu est bien plus sombre et glauque de cette manière. Pourquoi F.E.A.R. 2 est en 16/9 ? Au risque de me faire insulter parce que j'ai apprécié particulièrement la chose, c'est encore une fois pour mettre l'emphase sur le côté cinéma. Les bandes noires sont évidement caractéristiques de n'importe quel film... à tel point que, parfois, l'ambiance est tellement réussie, on a l'impression d'être dans un long métrage d'horreur interactif, et je pense à la mise en scène extrêmement soignée de chaque apparition plus ou moins intense d'Alma, et je ne crois pas pourtant qu'Industrial Light & Magic ait été de la partie.
Le jeu est d'une simplicité presque enfantine, même dans son mode « difficile ». Pour peu que vous soyez habitué à jouer aux FPS sur PC, F.E.A.R. 2 risquera de vous laisser sur votre faim, et ce, malgré une intelligence artificielle somme toute très cohérente. Pourquoi un tel choix de la part des développeurs ? Pour se rapprocher du niveau minable des FPS sur consoles ? Je ne me souvenais pas que F.E.A.R. fut aussi simple, et pour en avoir le cœur net je l'ai réinstallé et ai terminé les 4 premiers intervalles. Le résultat est le même, donc le jeu n'a presque pas évolué en ce sens. Cependant il y a, comme c'est à la mode, une liste assez conséquente d'achèvements, ce sera toujours sympa de vous refaire les niveaux pour les réaliser.
Et pour conclure avec ce paragraphe, moi qui suis musicien j'ai été particulièrement charmé par la bande son, tant au niveau des musiques que des bruitages. Je pense notamment aux séquences frénétiques avec l'arme dévastatrice sur une tourelle, ou encore la globalité des séquences mélodiques, encore une fois très inspirées de Hans Zimmer, Alan Sylvestri ou encore Danny Elfman. Vous ai-je déjà dit que beaucoup d'ingrédients du cinéma moderne étaient présents dans F.E.A.R.2 ?
A plusieurs
Le mode multijoueur n'est bien évidement pas la point fort du jeu. Vous aurez droit à six modes assez peu originaux, mais toujours funs :- Armored Front : cinq points à contrôler, chaque équipe en contrôle deux et doit tout faire pour capturer le point central
- Blitz : une équipe défend deux barils qui sont menacés par l'équipe adverse. Le rôle de chaque équipe est inversé à chaque nouveau round
- Control : trois points à contrôler
- Deathmatch
- Failsafe : comme dans Counter Strike, les joueurs ne respawnent pas, le même que « recherche est destruction » de CoD 4.
- Team Deathmatch
Finalement, c'est bon ou pas ?
Mis à part la frustration de la difficulté quasi inexistante, j'avoue avoir pris mon pied comme rarement. F.E.A.R.2 est brutal, violent, taché de sang, spectaculaire, sombre et superbement réalisé. Je tendais le dos côté visuel cependant après mon expérience récente sur Far Cry 2 : en effet, étant donné que Project Origin est multi plateformes, les développeurs étaient tenus de faire des concessions niveau graphismes pour ne pas faire chuter les performances sur XBOX360 et Playstation 3. Pourtant, pour avoir vu tourner le jeu sur la console de Sony, c'est presque un désastre ; ça rame, c'est mou, lent, les ennemis sont débiles et quant à la jouabilité à la manette, je vous laisse deviner mon effroi. Enfin, quoi qu'il en soit, si les arguments que j'ai déballés tout au long de ce plaidoyer vous ont charmés, convaincus ou je ne sais quoi d'autre, économisez l'argent que vous seriez susceptibles de dépenser dans n'importe quelle bouse au ciné, dans un repas au MacDo, dans une cartouche de clopes, dans les services d'une péripatéticienne et employez-le pour acheter F.E.A.R. 2 : Project Origin, croyez-moi vous ne serez pas déçus.Configuration de test :
Intel Core 2 Duo E6700 - ASUS Striker II Formula - 4Go Ram - SLI 8800 GTS 512 - Raptor 74 Go - Vista Intégrale x64