Malgré les propos rassurants des fabricants de carte-mère, il semblerait bien que séparer la tension d'alimentation du Core i7 de celle de la RAM se révèle plus ardu qu'escompté. Avec sa P6T Deluxe, ASUS recommande en effet, via un autocollant apposé sur les connecteurs RAM, de ne pas monter la tension des barrettes au-delà de 1.65V, sous peine de détruire le CPU, rien que ça.
Exit donc les barrettes de compétitions aux fréquences mirobolantes de 2GHz - et plus - promises par Corsair et consort. Seule la DDR3 1066MHz serait pleinement exploitable. Voilà qui ne va pas faciliter la démocratisation de la DDR3. Pour rappel, celle-ci dispose de timings moins agressifs que la DDR2. Pour comparaison, la DDR3 1066 dispose, de base, de timing primaire de 7-7-7-20 contre 5-5-5-15, voir 4-4-4-12, pour la DDR2 8500. Même si le Bloomfield garde l'avantage grâce à son contrôleur triple canal, il n'en n'ira pas de même pour les déclinaisons desktop (Lynnfield et Havendale) et mobile (Clarksfield et Auburndale) qui intègrent tous un contrôleur double canal. Néanmoins, ceux-ci ne devraient pas voir le jour avant mi-2009, gageons qu'Intel et les fabricants de carte-mère auront trouvés une solution au problème d'ici-là.
Autre implication, le Core i7 ne pourrait donc pas être alimenté à moins de 1.5V, la tension minimale de fonctionnement de la DDR3... une limitation qui dégrade le rapport performance/watt, si chère aux serveurs, au profit des Phenom (dont le Vcore est compris entre 1.2V et 1.3V selon la fréquence).
Intel aurait-il présumé de ses force en promettant un rythme d'évolution sur 2 ans ?
Quoiqu'il en soit, c'est le moment pour AMD d'exploiter cette faiblesse avant qu'elle ne soit comblée.