Alors... Pâle copie, ou réinvention d'un mythe ?
Au Commencement...
Parlons tout d'abord de ces principes qui ont fait le succès de la saga. Les couloirs sombres, les bruits oppressants, la petite Alma qui vous glace le sang, les apparitions fantômatiques soudaines...Tout ceci, dans Perseus Mandate, reste toujours présent, mais l'utilisation qui en est faite se révèle assez différente, puisque nous avons, tout au long du jeu, à faire avec des sortes de revenants venus d'autres dimensions, ou matérialisés par l'esprit d'Alma, qui ne vous voudront bien évidemment, que du mal.
Paxton Fettel et Alma restent néanmoins très présents dans cet opus, puisque malgré leur relative absence au cours des premiers chapitres du jeu, vous les verrez de plus en plus présents au fur et à mesure que le jeu progresse. Et c'est tant mieux, puisque l'ambiance prend donc une dimension autrement plus effrayante, sans pour autant égaler celle de F.E.A.R.. Bien tenté, en tout cas.
Moins de bureaux, mais des bureaux quand même
C'était l'un des problème majeurs dans F.E.A.R. : le peu de variété qu'offrait le level design. La très grande majorité des combats se déroulaient dans des bureaux exigus, ou des entrepôts, ce qui pouvait parfois lasser.Ici, dans Perseus Mandate, les développeurs de chez TimeGate Studios ont tenté, tout comme dans Extraction Point, d'offrir aux joueurs une plus grande variété de décors. Et le pari semble assez réussi, dans l'ensemble.
En effet, ce ne sont plus seulement des bureaux et des grandes salles, mais également des lieux ravagés comme des appartements, une station de métro désaffectée depuis des années, des combats de rue, ou encore des randonnées archéologiques dans des grottes.
Seulement, le studio en charge de Perseus Mendate n'a pas oublié de laisser une part assez conséquente de l'aventure dans des bureaux, puisque F.E.A.R. sans ses bureaux, ce n'est plus F.E.A.R.. Et ces endroits vides de personnel, avec des attaques pouvant provenir de n'importe quel côté font sensiblement augmenter la tension qui règne lorsque vous jouez seul, dans votre chambre, dans la pénombre, avec un casque.
Un Moteur graphique qui commence à prendre un coup
Nul ne pourra reprocher à Perseus Mandate d'être gourmand, même si l'activation de tous les jolis petits effets peuvent se révéler catastrophiques pour votre framerate.Malgré ceci, il est judicieux de remarquer que le moteur du jeu, le Jupiter Extended (Jupiter EX), commence à montrer quelques signes de faiblesse, par rapport à un Unreal Engine 3 ou un CryEngine 2, puisqu'on assiste parfois, malgré un niveau de détail poussé au maximum, à des visions cauchemardesques, non pas à cause des monstres, mais plutôt à cause de certaines modèles et textures « coupées au hachoir » sur les personnages et les objets du décor.
Reste que les effets de distorsion, les étincelles, le bullet-time les dégâts sur le décor, les (énormes) effusions de sang, ou encore les reflets à tout va permettent de remonter la pente au niveau de la physique et de l'aspect visuel, tout en montrant que le jeu possède réellement sa propre identité graphique.
Mention spéciale au chapitre se déroulant dans le métro désaffecté, qui reste une perle d'ambiance, de par les décors sombres (presque monochromiques), la musique opressante, les fantômes, la peur de voir surgir quelque créature d'un recoin sombre, et Alma qui vient s'ajouter à tout ceci, pour la gloire de la trace de pneu dans votre slibard.
Des armes et des ennemis
Passons maintenant au contenu du jeu en lui-même, avec tout d'abord un mot sur les ennemis : Ils sont assez nombreux, non pas par leur nombre, mais plutôt par leur variété, ce qui apporte un brin de fraîcheur. Exit donc les masses de clones du début à la fin, et bienvenue aux monstres, fantômes et machines venues d'ailleurs.Enfin, me direz-vous. Surtout que ces races de monstres et fantômes sont très bien intégrés à l'extension, puisque ces dernières s'avèrent être vos ennemis, mais également les ennemis de l'ATC (la sécurité du complexe d'Armacham, vilaine multinationale qui fait des expériences sur les humains), étant donné qu'elles sont dirigées par Alma, qui a elle-même une dent contre l'ATC. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Ou pas.
Définitivement pas.
Quel bonheur donc de se retrouver au beau milieu d'une fusillade entre ces deux factions, afin d'économiser points de vie et munitions, tout en se cachant derrière un objet quelconque, afin de se frayer un chemin sans trop de difficulté, et terminer d'achever les ramassis d'ennemis survivants.
Côté armes, TimeGate Studios a également mis ses neurones en route, afin de ne pas nous lasser des habituelles armes. Parmi les nouveaux joujous, notons la présence d'un laser ultra-puissant, tranchant vos ennemis en deux en moins de temps qu'il n'en faut.
Un nouveau fusil d'assaut muni d'un viseur infra-rouge, des tourelles déployables, un genre de Tesla (souvenez-vous, dans Return to Castle Wolfenstein), ainsi qu'une sulfateuse dévastatrice sont également ajoutées à votre attirail. De quoi faire fuir la pire des vermines, même votre belle-mère.
Vous avez dit « court » ?
Vous l'aurez compris, l'un des points noirs de F.E.A.R. : Perseus Mandate réside dans sa durée de vie : pas plus de cinq heures en difficulté élevée, et quatre en difficulté normale. Mais quelles heures ! Même si l'action est parfois ponctuée de temps morts, le scénario, qui se déroule en parrallèle à celui de F.E.A.R. (l'explosion du complexe d'Armacham a lieu également dans Perseus Mandate), tient la route, sans pour autant casser trois pattes à un canard, et nous plonge dans une histoire qui rejoint les grandes idées de complot gouvernemental, mensonge, scientifiques fous, sans vouloir vous révéler ce qui se cache derrière ce sombre nom qu'est « Perseus Mandate ».Mais, parce qu'il y a un « Mais », afin de prolonger l'aventure le plus possible, les développeurs vous permettent de débloquer trois missions supplémentaires lorsque vous aurez-fini le jeu. Ces missions n'ont aucun scénario, et vous devez simplement défourailler leur race à des ennemis, et survivre le plus longtemps possible dans divers environnements. Une sorte de mode « escarmouche », en fait.
Une expérience partagée
Alors bien-sûr, si vous n'accrochez plus à F.E.A.R. parce que le level design parfois peu original et le bullet-time à outrance ça vous les casse, cette extension n'est pas pour vous.Cependant, si vous restez un fan inconditionnel, que vous avez de bonnes couches-culottes (prévoyez-en tout de même moins que pour F.E.A.R. premier du nom), et que les nouveautés présentes dans le jeu vous intéressent, c'est le moment de courir dans la grande surface la plus proche avec l'argent que vos aïeux vous ont refilé à Noël par manque d'idée de cadeaux, et d'acheter, pour la modique somme de 30€, ce soft qui a tout pour vous plaire.
Et en cadeau (de Noël), parce que chez nous, on est ultra-top-cool-sympa-de-la-mort-qui-tue, voici une vidéo du frag le-plus-hardcore-trop-trop-sanglant-inhumain, réalisé par le rédacteur de ce test :
Configuration de test :
- Carte mère : Asus
- Processeur : Intel Core2Duo T7500 2,2GHz
- Carte graphique : nVidia GeForce 8600M GS
- Mémoire vive : 2x1Go G.Skill 667MHz DDRII
- Écran : Asus 15,4
- Souris : Microsoft Basic Optical Mouse (Oui, tout le monde s'en fout...)
Sinon excellent test qui me donne envie d'acheter le jeu en tant qu'adorateur de F.E.A.R.
Par contre 5 heures ça fait court