J'avoue : dès l'instant où j'ai eu la boîte de Rainbow Six Vegas entre les mains, j'ai appréhendé. Le souvenir douloureux de Lockdown, sous-jeu complètement édulcoré, le raté de la famille, est encore bien frais dans mon esprit. Et alors là, Vegas, l'épisode taillé pour la Xbox 360, bloomé jusqu'aux yeux à en croire les screenshots derrière la boîte, me tend les bras. Mes mains tremblent, les gouttes de sueur perlent à mon front. Et Juliette qui n'est pas là pour prendre le relais des fois que le jeu soit raté...
Allez, mon gars, courage.
Allez, mon gars, courage.
Vivaaaaaaaaa Las Vegas pouet pouet
Ah ouais quand même. Quand on arrive, c'est vrai que ça fait un choc : le jeu est en effet bloomé à fond les ballons, c'est littéralement affreux. Bon, on acclimate un peu ses yeux (comprendre : on trifouille le .ini pour réduire un peu le tout) pour découvrir un jeu pas dégueu graphiquement, agréable, même. Les décors sont vraiment chouettes, on s'y croirait. Les rues mexicaines un peu ternes du début du jeu laissent rapidement place aux grandes allées et aux casinos de Las Vegas qui ne manqueront pas de nous rappeler "Ocean's Eleven" et autres hollywooderies. Les musiques qu'on peut y entendre, complètement décalées avec la violence des combats, renforcent l'immersion et l'ambiance unique du titre.
Techniquement, on pouvait attendre mieux de l'Unreal Engine 3 visiblement sous-exploité. De plus, sur PC, le jeu est affreusement mal optimisé et dépasse rarement les 30 FPS. Oui, oui, "OUTCH". Oubliez le jeu si votre carte graphique ne supporte pas les SM 3.0, bah oui c'est comme ça ma bonne dame. On ressent bien le syndrome "portage XBox 360 => PC fait à l'arrache parce que bon, hein, faudrait quand même qu'on sorte une version sur PC". Dommage, tout simplement.
Rainbow quoi ?
J'aurais pu passer mes 8 heures de jeu qu'offre le titre à maugréer sur le fait que Vegas, à l'image de Lockdown, n'a absolument rien à voir avec les 3 premiers jeux de la série. Oui j'aurais pu. Mais au bout de 15 minutes de jeu, je me suis dit qu'il fallait mieux essayer d'en profiter un peu et de considérer ce nouveau Rainbow Six comme ce qu'il est : un gros jeu d'action qui tâche. En jouant à Rainbow Six Vegas, j'ai eu parfois l'impression de me retrouver devant un simili-Call of Duty tant le gameplay a été simplifié pour éviter au joueur d'être trop frustré par des phases de planifications ou trop intellectuellement sollicité par l'élaboration d'une tactique d'approche.
En tant que jeu d'action, donc, Rainbow Six Vegas est un jeu correct : on entre dans des grandes zones pleines de mecs, on les pougne, y'en a 5 autres qui se ramènent, multipliez ça par trois ou quatre par zone de combat et vous avez une idée du truc. D'une pression de clic droit, on peut se couvrir en s'adossant à un mur, on passe alors à la 3ème personne, ce qui permet de mieux voir ce qui se passe autour de soi. Quand on est touché, exactement comme dans COD 2, la vue se trouble et il suffit de se reposer 5 secondes pour que, par une bénédiction divine, on retrouve toute sa santé. Il est quand même possible de donner des ordres aux deux grouillots qui nous accompagnent constamment, mais c'est quand même très léger.
Donc, Rainbow Six Vegas est un jeu d'action sympathique, soit. Mais ça aurait pu être bien mieux. Déjà, l'IA des ennemis est vraiment primaire, ils sont affreusement prévisibles et ne tentent que rarement de nous faire la nique et ce en dépit des remarques constantes de nos fiers coéquipiers "Ils nous contournent ! Ils nous prennent à revers ! Ils sont trop forts !", ne les croyez pas, ils charrient. Les ennemis spawnent un peu n'importe comment, j'en ai même vu apparaître devant moi. On a droit aussi à quelques inepties, comme le fait que si un de vos coéquipiers est descendu, on peut le soigner, mais si c'est vous qui êtes buté, on ne peut plus rien pour vous. De la même façon, si un ennemi descend un de vos coéquipiers, il n'est que blessé, mais si c'est vous qui tirez dessus, il meurt et la partie est finie. Ahum.
Sympa mais pas inoubliable
Le jeu se finit en moins de dix heures en mode normal. On y campe tout le long un super membre de l'équipe Rainbow qui déchire vraiment tout. Il y a un semblant de scénario, avec de l'émotion "Oh non, Bill, mais pourquoi t'ont-ils tué, bouhouhou", de l'action "Ils me croient mort mais je reviens pour tous les zigouiller, gninhinhinhinhin", comme dans un bon nanard de seconde zone, le mot "terroriste" est prononcé environ 2786 fois durant le jeu. Tout comme dans Call of Duty, le mode solo vous fera passer quelques heures divertissantes, pas transcendantes mais amusantes, pour peu que vous arriviez à oublier que le jeu s'appelle "Rainbow Six".
J'aurais voulu vous parler plus longuement des modes multijoueur, du coop sympathique, et des autres modes de jeu archiclassiques, mais Ubi.com ne m'aime pas et me connecter à un serveur relevait de l'exploit. Cependant, j'ai pu faire quelques parties qui se sont révélées, à l'image du jeu solo, très arcade, mais pas inoubliables. On préfèrera largement dépoussièrer son bon vieux SWAT 4 pour tâter à un vrai jeu tactique pour les hommes qui en ont.
Merci pour ce test donc.