Il y a à peine plus d'un an, Monolith Productions sortait F.E.A.R., leur shooter attendu comme le messie par les joueurs. Graphismes splendides, scénarisation au poil, le jeu était un petit régal, aussi bien en multijoueur qu'en solo, malgré quelques lourdeurs du level design qui nous faisaient passer la moitié de l'aventure dans des bureaux.
Et voici qu'arrive, tout droit sorti des studios Timegate, son addon qui reprend l'aventure exactement là où on l'avait laissée, c'est-à-dire au milieu d'un gros bordel.
Et voici qu'arrive, tout droit sorti des studios Timegate, son addon qui reprend l'aventure exactement là où on l'avait laissée, c'est-à-dire au milieu d'un gros bordel.
No one dies forever (attention spoiler)
L'intro d'Extraction Point nous rafraîchit rapidement la mémoire : une explosion nucléaire, on est miraculeusement secouru par deux collègues survivants en hélico. Fettel, le grand vilain, est mort, tout comme une grande partie des personnages. Alors que l'hélicoptère s'éloigne de l'explosion et qu'on se croit sauvé, Alma surgit et fait crasher l'appareil. On se réveille dans les décombres d'un immeuble, il est temps de se sortir de là. Dans les rues, les clones de Fettel sont là, debout, inertes, enfin... inertes jusqu'à ce qu'Alma ressuscite Fettel pour une nouvelle séance de panpan t'es mort avec du bullet time.
Nous voilà donc repartis pour de nouvelles aventures. Première constatation : c'est varié. Dans la première demie heure de jeu, on va tour à tour visiter des décombres, une rue, une église et des catacombes, et ce n'est que le début. Certains niveaux semblent tout droit sortis des anciennes productions de Monolith : l'église qui ressemble fortement à celle de Blood, la station de métro à la Blood 2 ou Condemned... Finis les bureaux ! Place à la variété. Le Jupiter EX, moteur graphique de F.E.A.R., est toujours aussi beau et le tout est assez bien optimisé, ce qui permet au titre de tourner gentiment sur les configurations moyennes. La réalisation est dans la lignée du jeu original : très propre.
Good ? Bad ? I'm the guy with the gun
Bon et il n'y a pas que les niveaux qui sont nouveaux, on trouve aussi quelques flingues : Le fusil-laser-qui-démembre, la mini tourelle de tir déployable, et, bien sûr, la gatling qui fait des dégâts considérables. L'utilisation de cette dernière nous confère un sentiment de puissance très appréciable, tellement qu'on ne peut pas s'empêcher d'activer le bullet-time pour constater au ralenti ses effets dévastateurs sur le décor (qui désormais perd des morceaux) ou les ennemis. Tant qu'on y est, il y a aussi quelques nouveaux vilains, comme l'ED-209 puissance 10, un espèce de gros robot muni d'un lance-roquettes, le CRS à la gatling, et aussi les nouveaux fantômes d'Alma, translucides, tout à fait réussis. L'IA est toujours aussi excellente et les ennemis ont gagné en agressivité.
Pour revenir sur les niveaux, il n'y a pas que leur variété d'appréciable, mais aussi leur taille. Ils sont la plupart du temps assez gigantesques et on passe facilement 30-45 minutes sans le moindre temps de chargement. Au niveau purement design, là où F.E.A.R. privilégiait les espaces fermés, Extraction Point propose des zones beaucoup plus vastes et ouvertes. Ajoutez à ça l'IA plus méchante et les gros flingues qui font boum boum, ça donne des scènes de baston assez mémorables et globalement plus longues et plus difficiles qu'avant. Seul point négatif du jeu : environ 5 ou 6 heures pour en faire le tour, et pas de multijoueur pour rattraper le coup. Oui c'est maigre. Mais putain, qu'est-ce que c'est bon. Pour peu qu'on s'intéresse à l'histoire, on s'éclate à voir souffrir les personnages torturés (scénaristes : fumiers !) tout au long du scénario, jusqu'à la dernière seconde de jeu.
Une extension qui en donne
F.E.A.R. Extraction Point continue l'aventure solo de F.E.A.R. avec brio en reprenant les ingrédients qui avaient fait du jeu original un gros succès critique tout en en améliorant certains aspects. Indispensable pour les fans.