Introduction
Jusqu’à présent on avait eu droit au coté romantique à l’eau de rose de la Guerre des Etoiles, mais rien de strictement militaire. La Guerre des Clones, on en avait beaucoup entendu parlé, mais on y avait encore jamais participé, dans Republic Commando, le joueur pourra la vivre jour après jour et heure par heure.Georges a eu la bonne idée de ranger ses Jedis d’opérette pour les remplacer par de vrais soldats prêts à crever les armes à la main pour leur patrie. Il a ainsi donné un nouvel aspect à la saga en produisant Republic Commando, un FPS légèrement tactique où le joueur peut commander un escadron des forces spéciales de la République en pleine guerre des Clones. Vous l’avez compris, on se retrouve du coté des méchants, mais ça ne se ressent pas trop puisqu’on affronte des ennemis encore plus méchants.
L’escouade est composée de 4 clones différents (parfaitement monsieur) : le sniper psychopathe, l’expert en technologie, l’artificier et puis il y a vous, le type qui commande cette bande de clowns et qui sait tout faire à leur place si l’envie lui en prend....
Fiche
Titre : Star Wars Republic CommandoDéveloppeurs : LucasArts
Editeur : LucasArts
Plate-forme : PC / X Box
Sortie : 1 mars en anglais, 4 mars en français
Version testée : PC 1.0 Textes et voix en français
Configuration de la machine : CPU P IV 2GHz, 512 Mo RAM DDR, carte graphique 400 MHz 256 MB
Site officiel : www.swcommando.com
Gameplay
Quand je dis tactique, ne venez pas imaginer un Rainbow Six ou autre SWAT, le gameplay reste très bourrin, sans marcher sur les plates bandes de Serious Sam non plus. On peut très bien massacrer 3 ennemis à main nue sans mourir, mais ça demande un peu de pratique, on ne se retrouve pas non plus à affronter des dizaines d’ennemis d’un coup.La gameplay reste simple et comparable à celui de Halo : le personnage dispose de 3 armes maximum avec une bonne provision de grenades en tous genres, il est protégé par un bouclier qui se recharge après avoir encaissé des coups, pour le reste c’est clic gauche on tire, clic droit on balance une de ces 20 grenades. Pour la progression, on avance vers le prochain point dont la direction est indiquée à l’écran, vos collègues vous suivent ou vous précèdent, prennent la pose pour vous mettre dans le bain, se lâchent des vannes, ça discute, ça rigole, puis sa pète. L’escouade réagit assez bien en se mettant à couvert et en répliquant avec précision, vous pouvez donner des ordres simples comme Tenir la position, Aller là bas, Avancer, Regrouper, histoire d’organiser un peu tout ça.
L’aspect tactique est un peu limité, chaque porte bloquée donne lieu à une séquence de forçage de serrure à l’aide d’une charge ou du piratage d’un terminal informatique, on peut aussi envoyer un clone prendre position pour exécuter une action prédéfinie, on envoie le type prévu à l’endroit prévu afin de tirer avec l’arme prévue, mais il est impossible de lui dire de prendre position à un autre endroit pour utiliser une autre arme. D’ailleurs, le clone spécialiste d’une action est aussi rapide qu’un des clones qui ne l’est pas. Bref, on a des spécialistes mais tout le monde peut jouer les snipers ou les hackers sans aucun problème, mais alors à quoi bon nous dire que ce sont des spécialistes ?
Comme pour Halo, on retrouve la même progression linéaire, le joueur n’a jamais le choix entre deux chemins. Les scriptes s’enchaînent, mais rassurez-vous, la même action peut être effectuée de plusieurs manières différentes. Même si le jeu reste assez court, à peine 15 heures, on peut très bien recommencer le niveau au moins trois fois grâce à la diversité des armes et l’utilisation des membres de l’équipe.
L’action se situe généralement à courte portée, 100 mètres maximum dans les espaces les plus ouverts. En fait, on est toujours enfermé dans un décor limitant l’exploration, on évolue dans un corridor, on ne peut pratiquement rien escalader ou enjamber et on est régulièrement limité par des murs invisibles, ça rend un peu claustrophobe. De plus les décors ont rarement une fonction, dans une base, on s’attendrait à trouver des armureries, des dortoirs, mais rien de tout ça n’existe.
L’intelligence artificielle des clones n’est pas mal du tout, ils vous suivent sans se perdre, font se qu’on leur dit, prennent des initiatives, renvoient les grenades adverses et crèvent moins souvent que le joueur. Les clones ne se collent pas aux ennemis pour leur tirer dessus et les frappent s’ils se retrouvent au corps à corps. Pour une fois, on n’a pas l’impression de traîner des boulets. D’ailleurs, ils sont tellement efficaces qu’ils rendent la progression un peu trop facile lorsqu’on utilise bien son escouade et ses armes, les professionnels joueront plutôt en mode difficile dès le début.
Par contre, l’IA des ennemis est plutôt moyenne et ils ont tendances à se rapprocher le plus possible de l’escouade tout en continuant à tirer. Lorsqu’on leur tire dessus, ils ont l’air de s’en foutre complètement jusqu’à ce qu’il meurent où on a droit des animations très variées et réussies. Chaque type d’ennemi à un comportement bien distinct des autres, les unités lourdes restent sur place et vous arrosent copieusement la tronche, les unités légères courent dans tous les sens.
Ce qui fait la différence par rapport à la production actuelle de FPS, ce sont tous les petits détails qui donnent une ambiance palpable comme les transmissions radio des ennemis que l’on reçoit en plein combat, vos compagnons qui hurlent, insultent et appellent à l’aide. Si vous mordez la poussière, votre vue sera floue, un de vos collègues hurlera « Le boss est touché ! » et tâchera de venir vous secourir sous le tir de couverture des autres clones. Ou encore quand on lance un ordre la main gauche fait la figure correspondant. Le sang, l’huile, les gouttes de pluies se collent à la visière de votre casque et masque une bonne partie du champ de vision quand ce n’est pas un droïde qui essaie de forer dedans, heureusement la visière est rapidement nettoyée et réparée par un essuie glace, la République pense vraiment à tout.
Un FPS sans humour étant un FPS sans âme, les développeurs ont mis le paquet, que ce soit sur le comique de situation : le mercenaire qui se plante la tête dans le plafond parce que son jet pack vient d’exploser, ou sur les calembours de Nitro : « Y a-t-il une raison pour laquelle on poirote ici ? » « Regardez, un feu d’artifice ! » « Vous ne pourriez pas attendre un peu avant de mourir ? »
Pour terminer, les missions et l’action manquent de variété, on fracture des portes et on blaste tout ce qui bouge dans un couloir plus ou moins large sans aucun véhicules utilisables sauf des tourelles d’armes lourdes ou les vaisseaux de transport mais rien de pilotable soi-même pour venir nous changer les idées.
On aurait aussi apprécié de pouvoir casser du Jedi, puisque c’était la mode durant la Guerre des Clones, mais on aura juste droit aux droides acrobates du Général Greivous pour nous donner du fil à retordre.
Prends ça dans la tronche !
Certaines armes sont inspirées de la réalité actuelle, comme les mitrailleuses fixe ou portable et le fusil à pompe trandoshan, d’autres sont directement reprises des jeux Star Wars précédents comme l’arbalète Wookie ou le fusil à concussion.Le personnage dispose d’un pistolet puissant à munition illimitée qui se recharge tout seul et d’un fusil d’assaut modulable en fusil longue portée et en lance-grenade. Il peut aussi emporter une bonne provision de grenades de différents types qui permettent d’économiser ses munitions : le Détonateur Thermique, le Détonateur Sonique à onde de choc qui peut servir de mine, Flash Bang et la grenade Electromagnétique qui décharge les boucliers ou endommage les droïdes.
Seul le pistolet de base et le fusil d’assaut disposent d’une visée iron sight, mais c’est rarement utile vu la distance d’engagement durant les combats.
Si vous êtes impliqué dans un combat au corps à corps, vous disposez de plusieurs modes d’attaque comme la lame qui sort de votre bras gauche, le classique coup de crosse ou l’électrocution si vous plantez le bout du fusil à concussion dans le corps de votre adversaire.
Les tirs de l’arme principale manquent de puissance, de précision et de vitesse ce qui rend les combats assez pénibles et consomme beaucoup de munitions. Sur ce point, ce n'est pas trop grave puisque des boites de munitions des armes de la République traînent un peu partout, parfois on peut se demander comment elles sont arrivées là.
Crève ordure !
Les ennemis sont variés, tant pour leur apparence que pour leurs tactiques. Il y a 3 classes d’ennemis (reptiliens – insectoïdes - robots) formant chacun des sous catégories ayant leurs propres comportements au combat ce qui demande une certaines adaptation de la part du joueur. On a aussi droit à du ragdoll à gogo, des jet packs qui explosent, des ennemis qui prennent feu. Mais les robots sont les seuls personnages mutilables et encore pas tous.Les corps disparaissent au bout de 10 secondes et ce n’est pas paramétrable comme dans Far Cry, on se retrouve vite dans un niveau tout propre, comme si le service d’entretien vous suivait.
Son
Ambiance sonore très complète, on peut couper la musique pour augmenter le sentiment d’immersion car l’environnement sonore est bien rempli. La musique à la John Williams accompagne l’action, c’est du même style que celle qu’on entend dans Star Wars depuis 20 ans, les instruments classiques et les choeurs côtoient les instruments électroniques pour donner un style un peu plus moderne.D’ailleurs, le son est un élément qui augmente considérablement le sentiment d’immersion, les membres de votre équipe vous parlent, vous appellent à l’aide, insultent les ennemis et on finit par s’y attacher tant et si bien qu’on se surprend à jurer quand l’un deux est à terre sous le feu ennemi. La diversité, la qualité et la quantité des voix sont assez exceptionnelles. Le doublage en français est plutot moyen et ne vaut pas celui en anglais réalisé par de vrais acteurs.
Esthétique
Le moteur est une version modifiée du Unreal Engine 2.5 qui n’est pas très gourmand, les textures sont assez fines et variées, mais les décors restent relativement anguleux bien que l’ensemble soit assez beau sans faire concurrence à Doom³. Il manque quelques effets de lumière comme les ombres portées ou les effets bloom.Les animations des personnages sont très naturelles, surtout celles des clones. Les développeurs ont répétés eux-mêmes les séquences de progression qui se trouvent dans le jeu, en les rendant les plus réaliste possible grâce aux explications d’un instructeur des forces spéciales.
Il faut que je vous dise deux mots à propos du HUD qui est assez «envahissant » : tout est affiché, balisé comme si le joueur était aveugle : d’énormes flèches semblent dire « Passe par ici ! ». On a l’impression d’être constamment tenu par la main. L’objectif de la mission est affiché en caractère 25 sur la visière afin d’être lisible par le joueur sur console. Heureuseement, il y 3 types de HUD : un mode vision nocturne sans infos, la version complète très envahissante et une autre un peu plus dépouillée. Le HUD vous permet de savoir où se trouvent vos compagnons d’arme, quelle action ils accomplissent ou encore qui vous adresse la parole par la radio et ça permet de s’organiser un peu. Il manque une lampe torche qui serait l’intermédiaire entre la vision nocturne et la vision classique afin de fouiller certains recoins obscurs.
Les scènes cinématiques d’excellente qualité sont là pour immerger complètement le joueur dans l’histoire et lui faire oublier son HUD. On voit tout à travers les yeux du personnage, ce qui augmente le sentiment d’immersion.
Scénario
Incarnant des soldats, on nous donne juste ce qu’il faut comme infos pour accomplir la mission, mais les fans de la saga retrouveront certaines allusions aux épisodes II et des références au future épisode III.Technique
Tous les détails à fond sauf l’antialiasing, le jeu reste très fluide, aucune saccade, une fois de plus c’est une programmation propre et bien finie.La programmation a été bien soignée, on ne note pas de bugs flagrants comme un plantage ou un retour bureau.
Les niveaux sont divisés en sous niveaux ce qui rend les temps de chargement très courts, de 5 à 10 secondes, mais casse un peu l’ambiance.
Le moteur physique est présent, mais se limite au ragdoll : pratiquement rien ne peut être détruit sauf les éternels fûts explosifs. Rien n’est manipulable et rien ne bouge lors des explosions, il y a un an on aurait rien dit, mais après Painkiller, Far Cry, Doom³ et Half Life 2, ce genre de détail saute aux yeux.
Multijoueur
RC est principalement orienté solo, les modes multi sont beaucoup trop classiques et sans aucune innovations : on retrouve les éternels death-match, teamdeath-match, assault et capture the flag à 16 joueurs maximum.Mais, chose absolument impardonnable pour un FPS soit disant tactique, aucun mode coopératif n’a été développé alors qu’il était annoncé. De même, le mode Assault était prévu pour ressembler à celui de Wolfenstein basé sur des classes, mais finalement il n’en est rien non plus, c’est une simple variation sur le thème du capture the flag. On sent que le multijoueur a été introduit parce qu’il était stipulé dans le contrat qu’il fallait en mettre un pour être payé.
Conclusion
RC est un doom-like et non pas un shoot tactique puisqu’on évolue dans des corridors avec 3 autres types qui sont utiles mais sans plus. Le défaut de RC est d’avoir été développé pour la console avant tout, ce qui donne un excellent jeu console, mais un jeu assez moyen pour un PC. RC aurait pu être plus orienté tactique avec une interface d’ordre plus complexe et une plus grande liberté dans la prise de décision.L’autre défaut réside dans la durée de vie, en mode normal il faut grand maximum 15h pour le terminer, ce qui est un peu court.
Mais pour une fois qu’on est pas tout seul à progresser dans un couloir (Doom³) et qu’on est pas épaulé par une bande de bras cassés (Half Life 2), on ne va pas dire que RC n’est pas un bon jeu, même s’il a des défauts, il sort de l’ordinaire grâce à toutes ses innovations.
Site officiel
C'est un bon jeux je trouve aussi.