Deux ans après la sortie du Playstation VR, il manquait au casque virtuel de la PlayStation 4 (PS4) un jeu de tir fort, capable de retenir les gens sur la durée. Les précédents titres sortis sur ce support, à savoir Bravo Team ou Farpoint étaient sympathiques, mais leur durée de vie était plutôt chiche. Comme pionniers du support, ils assuraient le « waow effect » mais au bout de quelques heures seulement, ils finissaient par reposer dans un coin de votre ludothèque. La raison en est simple : l'absence d'un multijoueur solide, capable de fidéliser une communauté. Et c'est fort de ce diagnostic que First Contact Entertainment a développé Firewall Zero Hour, un jeu de tir tactique dont les mécaniques rappellent la saga Rainbow Six, dépouillé de campagne solo et totalement articulé autour d'un compétitif online à 4 vs 4.
Un seul mode de jeu intéressant
Le concept du jeu est des plus classiques : les attaquants doivent d'abord accéder à l'un des deux systèmes informatiques, lequel leur indiquera la voie vers un ordinateur à pirater. Pendant ce temps, les défenseurs doivent les empêcher. L'équipe qui remplit l'objectif ou qui anéantit ses adversaires remporte la manche.Le mode principal, intitulé Contrats, occupera 99 % de votre temps de jeu. Grosso modo, il repose sur un matchmaking en ligne, vous regroupant avec trois alliés humains face à 4 adversaires humains.
A côté, on évoquera pour la forme, la présence de modes Entraînement et Solo, vous opposant à une IA réapparaissant à l'infini. Mais on comprend vite que là n'est pas l'intérêt du jeu. L'IA étant d'un niveau assez risible, en plus.
Tout pour la coop'
Dans ses mécaniques et au niveau de son arsenal, le jeu est classique et propose une expérience plus tactique que bourrine. Il n'y a qu'une petite dizaine de cartes à se mettre sous la dent, mais leur design est plutôt bien pensé, et chacune focalise les combats à des points stratégiques.D'une manière générale, on note que nos avatars sont assez fragiles et il est recommandé de se coordonner et de tirer à couvert. Jouer en groupe permet aussi de faire du teamshot, mais également de jouer la carte de la réanimation. En effet, lorsque l'on met un adversaire au sol, celui-ci est immobilisé à terre en attendant soit qu'un allié le réanime, soit que vous l’acheviez. Évidemment cela laisse aussi la possibilité de laisser un ennemi au sol, en espérant qu'un bon samaritain en face vienne s'offrir à vous, sadique que vous êtes ! Notez qu'après votre mort, vous aurez accès à un réseau de caméra, vous permettant de donner des informations cruciales pour vos collègues.
Après, libre à vous d'évoluer en solitaire et de vous la jouer à la « one again », mais à moins d'être un sacré « PGM », vous serez surtout le maillon faible de votre équipe et vous verrez bien vite vos alliés vous quitter à la manche suivante.
L'idée est donc de communiquer et, les matchmakings ayant tendance à vous regrouper avec des anglophones, je conseille à ceux d'entre vous qui ne sont pas à l'aise avec la langue de Shakespeare de vous inscrire à une communauté francophone. Vous constaterez qu'il y a pas mal de frenchies qui squattent le jeu. L'ambiance est bonne, le coût d'accès à la réalité virtuelle destinant plus cette expérience à des adultes. Avec un peu de recherche, vous devriez facilement vous faire des camarades réguliers et participer à des parties intéressantes.
S'agissant d'un jeu de tir tactique, les déplacements des joueurs sont lents. Pour de la réalité virtuelle, c'est plutôt bienvenu parce que cela limite fortement le risque de motion sickness. J'ajoute que l'on peut recourir à un déplacement naturel sans avoir la nausée, c'est-à-dire que l'on n'est pas obligé de se téléporter d'une position à une autre, comme c'était le cas sur Bravo Team par exemple. Donc en termes d'immersion, c'est plutôt cool.
Mitraillettes, pompes, revolvers, grenades létales, flashs, fumées ou mines répondent présents et offrent un feeling intéressant. Vous pouvez aussi débloquer et incarner une douzaine d'avatars ayant chacun des compétences propres : grenades supplémentaires, résistance améliorée ou indétectable par les mines ennemies.
Sur le plan technique
Sans surprise, le titre est compatible Dualshock 4 et Aim Controller. Dans les deux cas, le schéma de commandes est classique pour un jeu de tir VR, avec une visée qui repose sur une reconnaissance de mouvements. Le Aim Controller est plus adapté à ce type de gameplay et procure de meilleures sensations, en renforçant l'immersion. A défaut, la Dualshock 4 fait également le boulot, mais le trip n'est pas tout à fait le même.Le bilan technique n'est pas parfait, mais il reste acceptable – faute de concurrence, il est vrai. Les graphismes sont dans la moyenne des jeux PS VR, avec un certain flou à distance et plus ou moins de crénelages. D'une certaine façon, les textures et la relative pauvreté des décors nous ramènent 10 ans en arrière. On ne peut pas non plus détruire d'éléments du décor. Bref, ce n'est pas trop surprenant par rapport aux capacités du matériel, mais l'immersion compense ces lacunes.
A côté d'autres points sont plus agaçants. Le matchmaking n'est pas des plus exemplaires. Il faut parfois attendre un bon moment pour que le jeu nous trouve des adversaires. Quelques déconnexions sont aussi à noter.
Conclusion
Firewall Zero Hour propose une expérience immersive très prenante et prouve que les jeux de tir multijoueur peuvent tirer parti de la réalité virtuelle. Certes, il n'est pas parfait, et on peut lui reprocher une certaine flemmardise au niveau des modes de jeu, ou un matchmaking qui traîne parfois en longueur. Cependant, à l'heure actuelle, c'est clairement un des titres que devrait se procurer tout possesseur de casque PS VR qui aime les shooters et qui recherche un titre avec une bonne durée de vie. Espérons également qu'il inspire et rassure d'autres développeurs et que ceux-ci perfectionnent le concept.