Connaissez-vous la Géorgie ? Pas cet état des États-Unis, soyons clairs, il est bien ici question de la Géorgie en tant que pays. Paumée dans le Caucase, une région connue pour… Euh… Ses nationalistes et ses séparatistes ? Bref, aujourd’hui on s’attelle à Sniper : Ghost Warrior 3 de CI Games, enfin sorti après avoir été repoussé plusieurs fois.
Prêts à faire tomber des têtes dans le pays natal de tonton Staline ?
Prêts à faire tomber des têtes dans le pays natal de tonton Staline ?
Un scénario moyen
Qu'on se le dise, le scénario de Sniper : Ghost Warrior 3 est correct, mais pas folichon. Un truc très classique, à la sauce « le gentil héros américain il va tuer des méchants pas américains pour que la paix et la démocratie triomphent (Oh say can you see…), puis les méchants ils prennent un de ses proches en otage et il part à sa rescousse en même temps qu’il sert son pays ». Le tout saupoudré par une histoire d'amour cucul.Bref, un truc plutôt classique, dont la seule originalité est son contexte : séparatisme et résistance dans un pays paumé dont on ne parle jamais sur fond de nettoyages ethniques et autres trucs pas gentils. Ça change des stéréotypes « les méchants Russes » ou « les méchants Chinois » qui causent une troisième guerre mondiale.
Un bon mélange de mécaniques de jeu.
Des missions d’assassinat, d’élimination et d’avant-postes à nettoyer, le tout dans un open-world où il vous faudra mêler infiltration et précision pour survivre, tel est le programme dans SGW3.Le jeu mélange plusieurs mécaniques qu’on retrouve dans d’autres grandes franchises, et le résultat est plutôt sympa : phases d’escalade, repérage au drone, kill-cams (la caméra va suivre votre balle au ralenti jusqu’à l’impact en fonction du tir), avant-postes à nettoyer, arbre de compétences, infiltration… Ça donne de la variété au gameplay, et c’est bien.
Votre matériel se compose d’un fusil de précision, d’une arme secondaire (fusil d’assaut) et d’une arme de poing. Il en existe toute sortes, de différents calibres, proposant des modes de tir différents, et pouvant accueillir divers accessoires en fonction de vos besoins. Vous pouvez également changer le camouflage de vos armes. Fusils à verrou, semi-autos… Vous allez vous éclater.
L’aspect sniper est également bien fichu (encore heureux). Compensation de la hauteur, prise en compte du vent, de la pénétration des différentes balles, variété des équipements, balistique…
Malgré tout, le jeu garde quelques bugs assez désagréables, comme des arbres non solides au travers desquels les ennemis peuvent tirer, voire passer (ce n’est quand même pas de chance quand on s’en sert comme couverture), le fait de mourir instantanément en rechargeant un point de passage de temps à autre…
Et les intelligences artificielles sont un peu trop binaires. En mode normal, vous leur passez devant, vous pouvez vous mettre à tousser dans leur dos comme un pestiféré en phase terminale, ils ne réagissent quasiment pas ; mais dès que vous passez en mode difficile ou en mode défi, ils se transforment radicalement et adoptent des réflexes à la limite du surhumain par moment. Assez déroutant.
Souffrir pour être beau.
Graphiquement parlant, on a un jeu qui est plutôt beau. Les développeurs nous ont même offert le rare, et pourtant si agréable self-awareness (en gros vous pouvez voir vos jambes). Vous n’êtes pas un amputé qui lévite dans le vide avec son fusil. On a également de belles animations quand on monte aux échelles et quand on passe en phase d’escalade, loin du «je glisse verticalement contre l’échelle sans aucune animation» auquel quelques grandes franchises nous ont habitués.C’est donc beau et bien foutu, mais le prix à payer est celui d’un matos plutôt costaud face à l'optimisation pas top du jeu. Même en minimum, le jeu s’avère bien gourmand. Dommage.
Une ambiance sonore contrastée.
Pour ce qui est des bruitages d’armes, n’étant pas expert en fusils de précision, je me contenterai de dire que c’est correct et que rien ne choque. R.A.S.La bande-son, elle, est une véritable surprise, puisqu’elle se compose de musiques géorgiennes (du moins, ça y ressemble). Celle du menu principal, tout particulièrement, est magnifique. Rien à redire, c’est original, ça change. Après, chacun ses goûts.
Là où j’ai grogné, c’est la VF. Je ne sais pas où ils ont bien pu aller chercher leurs doubleurs, mais ils auraient dû s’abstenir. Pas convaincants, mous, dialogues bouchés à grands coups de vulgarités pour faire «regardez-moi, je suis un sniper solitaire qui essaye de se venger, je suis très sombre, renfermé et aigri donc je dis plein de gros-mots». Manquait plus que l’alcoolisme. Désolé, mais non. D’une, ça n’ajoute rien, de deux, ça fait gamin. Contentez-vous de sous-titrer la prochaine fois.
Conclusion
Un seul mot me vient en tête après avoir joué, c’est «dommage». Dommage qu’un jeu au gameplay si génial et varié, et avec une bande-son si bonne soit gâché par sa VF mal-foutue. Dommage que ses graphismes et ses animations coûtent 700 € de carte graphique. Dommage que son IA ne puissent passer que de pantins végétatifs à surhommes enragés. Bref, une VF à refaire de A à Z et une vraie optimisation manquent à ce jeu pourtant prometteur par sa variété de gameplay. Pour son prix, 50 € sans DLC, c’est à vous de voir. Quitte à l’acheter, j’aurais tendance à attendre une promo.
ZedenTV : https://www.youtube.com/channel/UCyNdxVHYbmbInnl8UAjIDdQ