Splash Damage est un studio de développement indépendant basé à Londres, fondé par un membre de la communauté de Quake III Arena. Force est d'avouer que les trois précédents jeux du studio, à savoir Wolfenstein : Enemy Territory, Enemy Territory : Quake Wars et Brink étaient tous trois des réussites. Entièrement multijoueurs, Dirty Bomb, le nouveau titre du studio, se place naturellement dans cette filiation en puisant l'essence même de ces trois titres pour en délivrer un nouveau, plus abouti.
Je fais partie de ceux qui avaient trouvé Brink extrêmement bon, malgré ses quelques défauts de-ci de-là que nous avions alors mentionné dans notre test du jeu. Et justement, Dirty Bomb est une sort de BRINK 2.0, ce qui n'est pas pour me déplaire. Niveau gameplay, il s'agit d'un shooter ultra rapide et nerveux, presque plus que les Call of Duty dans le sens où les balles reçues font très mal. Et autant vous prévenir tout de suite, les débutants meurent vite et beaucoup. Il faudra vous armer de patience au début pour bien dompter toutes les ficelles du jeu et notamment tous les éléments concernant le HUD.
A l'heure actuelle, le jeu est en bêta fermée (la bêta ouverte est pour très bientôt) et propose deux modes de jeux jouables sur trois niveaux. Le premier mode de jeu est intéressant, puisqu'il est évolutif au cours du jeu. Par exemple, il s'agit d'escorter un véhicule jusqu’à un endroit pour ensuite prendre la drogue qu'il y a à l’intérieur. Mais cela ne sera pas aussi facile, puisque bien évidemment l'adversaire aura pour mission de vous en empêcher. Le résultat donne un gameplay nécessitant un bon travail d’équipe comparable à Team Fortress 2 – on trouve pire comme référence. Le deuxième mode de jeu est tout a fait identique, sauf que les équipes change de rôle à la mi-temps du jeu, d'attaque à défense.
Le jeu possède un système de classes de personnages sur lesquels repose également le modèle économique du jeu. En effet, jouer vous permet d’accumuler des crédits qui vous permettront de d'acheter des cartes à la loterie. Ces cartes sont tout simplement des équipements différents pour vos personnages et sont réparties en fonction de leur rareté. Elles peuvent également s’acquérir en jouant un certain moment, ce qui vous permet d'économiser pour acheter des classes de personnages bien plus chères. De fait, on achète des personnages auxquels on peut attribuer des cartes permettant d'avoir de nouveaux équipements basés sur une loterie. Par défaut, les classes gratuites sont disponibles quelques semaines et ensuite tournent. De fait, toutes les deux ou trois semaines les classes gratuites ont changé, permettant aux joueurs radins de pouvoir les jouer sans payer, mais pour une durée limitée.
Le jeu est assez fun à jouer, notamment grâce à sa prise en main rapide (les joueurs de Counter-Strike ne seront pas dépaysés) et ses bonnes sensations de shoot (si l'on excepte le son des armes). Le problème du titre à l'heure actuelle est qu'il favorise trop les exploits individuels au détriment de la coopération au sein de l'équipe, ce qui mène bon nombre de joueurs à jouer en DM au lieu de faire les objectifs, ce qui est bien dommage. En gros, des incitations à jouer ensemble plus qu' à regarder un ratio de tués/morts (qui ne devrait même pas apparaître dans les statistiques) ne seraient pas un mal. Par ailleurs, contrairement à Brink qui avait une vraie identité, Dirty Bombe est assez générique dans son univers, à tel point que l'on ne sais pas vraiment si l'on joue en 2050 ou 3150, et aucune indication scénaristique n'est présente pour nous aiguiller sur le sujet.