Développé dans le plus grand secret jusqu'à ce qu'il fuite dans toute la presse vidéoludique, Far Cry 3 : Blood Dragon est un OVNI qui s'annonçait comme une grosse blague. Annoncé un premier avril, sorti un mois plus tard, Blood Dragon est pourtant un spin-off parodique de Far Cry 3 sorti en mai 2013 sur PC et consoles en téléchargement. Le titre d'Ubisoft Montréal peut-il imposer son style 80's face à la concurrence des FPS actuels ? Réponse dans notre test.
Retour vers le passé du futur
L'esthétique de Far Cry 3 Blood Dragon emprunte allègrement les codes des films d'action des années 80
L'action se déroule dans le "futur" - en 2007 - et on incarne Rex Colt, un cyber-soldat bien burné. Capable de sauter de 50 mètres et d'atterrir sans même se faire mal, il bénéficie d'un arsenal de guerre qui ne devrait pas dépayser les fans de Far Cry 3. Même si les mouvements du héros ont visiblement été ralentis (pour coller au côté robot ?), on est en terrain conquis. Enfin... presque. Puisque Far Cry 3 : Blood Dragon se permet de revoir totalement le look du jeu original et nous explose la rétine avec un ciel rouge sang et une nuit permanente qui font tout le charme du jeu, mais posent de véritables problèmes de lisibilité. On se retrouve donc régulièrement à plisser les yeux au milieu des couloirs sombres, pour localiser les soldats clones de Daft Punk qu'on dessoudera tout au long de l'aventure. Heureusement, les missions principales sont, comme dans Far Cry 3, fort bien menées et comportent leur lot de dialogues hilarants, remplis de références aux films des années 1980 comme Predator, Rambo ou Robocop. Génération 80
Le jeu a été profondément remanié et demeure globalement plus facile que Far Cry 3. Avis donc aux habitués de FPS, qui seront donc obligés de régler directement la difficulté sur le mode le plus élevé sous peine de s'endormir. Il est en effet dur d'être à court de munitions ou de soins, tant les bornes de ventes d'objets pullulent sur l'île. L'île, parlons-en justement. Les avant-postes ont été remplacés par des garnisons entièrement fortifiées. Vous pourrez toutefois vous aider d’alliés précieux pour prendre ces dernières puisque chaque garnison dispose d’un système de bouclier afin d’éviter que les fameux dragons ne puissent pénétrer dans celle-ci. En le désactivant et en s’arrangeant pour appâter le dit dragon, il est possible de libérer une garnison les doigts dans le nez. Vous pouvez également utiliser votre arc, la seule arme silencieuse de votre arsenal de brute, pour éliminer discrètement certains de vos adversaires et vous faufiler jusqu’à l’alarme afin de la désactiver. Mais vous pouvez très bien foncer dans le tas en balançant la sauce, qui reste une bonne vieille méthode toujours efficace. Comme on dit, c'est dans les vieux lance-roquettes qu'on fait les meilleurs carnages.Néons et Synthétiseurs
Le monde post-apocalyptique de Blood Dragon est sombre, très sombre, et cela nuit un peu à la lisibilité du jeu. Pour autant, ce dernier n'est pas désagréable à l'oeil, malgré ses néons qui risquent de vous brûler la rétine si vous n'y faites pas attention. L'île paraît peu variée, répétitive, et donc, ennuyeuse… Pourtant, il est possible de s'y déplacer librement pour chasser quelques animaux dont les skins ont été modifiés pour l'occasion, ou simplement de remplir les quêtes secondaires que Far Cry 3 : Blood Dragon a évidemment eu l'intelligence de piquer à son grand frère. Et l'humour du titre vient régulièrement rompre la monotonie, tout comme ces affrontement épiques contre les Blood Dragons, sortes de T-Rex cracheurs de rayons lasers. Et si on traverse le jeu en seulement 7 à 8 heures, ce retour vers le futur vaut largement les 15 euros demandés.Conclusion
Sorti de nulle part, Far Cry 3 : Blood Dragon arrive à sortir son épingle du jeu en touchant la corde sensible des joueurs les moins jeunes élevés dans les années 1980. Exit les îles tropicales, et bonjour aux cyborgs. Ce Far Cry 3 moddé conserve toutes les qualités de son modèle, même s'il est sacrément moins long et moins complet. On apprécie toutefois son humour omniprésent, qui même s'il est potache, fait souvent mouche.