Après deux épisodes plutôt réussis, proposant une ambiance particulièrement travaillée, Dead Space revient dans un nouvel épisode sobrement intitulé Dead Space 3. Après un premier épisode qui a imposé l'horreur comme standard et un deuxième épisode un peu plus porté vers l'action, ce troisième opus a été présenté comme une sorte de croisement entre Gears of War et Lost Planet. Va-t-il réussir à s'imposer face aux ténors de l'action tout en conservant son ADN de jeu d'horreur ?
Isaac Clarke : retour de la vengeance
Dead Space 3 se déroule majoritairement sur la planète de glace Tau Volantis. Mais au début de la campagne, Dead Space 3 se déroule sur la planète Terre. Isaac vit reclus, il pense à Ellie, vit tel un Max Payne du futur dans les détritus et l'alcool. Alors que la planète va être victime d'une invasion des fidèles du monolithe, vous allez être embrigadé par un commando afin de libérer l'univers. Notre bon Isaac ne va pas hésiter bien longtemps avant de se retrouver dans un nouveau voyage qui l’emmènera aux confins de l'univers. Paradoxalement, le début de cette aventure vous entrainera à 100 à l'heure dans des fusillades urbaines face à des hordes d'ennemis humains pas spécialement malins. Explosions, couloirs et caisses vous accompagneront dans ces premières minutes, en guise de prologue malhabile pour une aventure résolument plus orientée vers l'action que l'horreur. Les développeurs vont d'ailleurs vite se calmer sur le côté TPS pop-corn pour faire revenir assez rapidement divers monstres belliqueux. Mais le mal et fait et l'on est loin de l'ambiance du premier opus : vous aurez en effet à affronter un nombre bien plus considérable d'ennemis. Alors bien sûr, il y a toujours quelques monstres pour nous attendre derrière une porte, mais clairement, ces rencontres deviennent tellement fréquentes qu'elles perdent en intensité, et ce, dans les deux parties que composent le jeu.Au fait, dans l'espace, on entend tirer ?
Dead Space 3 est en effet scindé en deux grosses parties : l’une dans l’espace et l’autre sur la planète glacée. Les parties dans l'espace vous donneront l'occasion d'explorer un peu et d'en prendre plein les yeux (pour ne pas dire plus) tandis que les parties sur la planète seront plus confinées. Mais que ce soit l'un ou l'autre des environnements, jamais (ou rarement) on ne ressent la peur ou la claustrophobie. D'autant plus que le scénario est finalement digne de toutes les séries B, ne s'épargnant aucun poncif du genre à base de héros amoureux d'une même femme, de méchants très méchants, etc. Le jeu propose par ailleurs une progression qui s'écarte un peu des classiques du genre en proposant des quêtes annexes. Malheureusement, ces dernières n'arrivent pas vraiment à imposer une marque et le schéma sera souvent identique : nettoyer un zone de ses ennemis pour du loot. Les missions secondaires sont plutôt nombreuses et durent en général 30 minutes.The deadly art of crafting
Pour dézinguer les dizaines de monstres en tout genre que vous rencontrerez, les développeurs ont mis au point un système de craft particulièrement riche qui permet de fabriquer ses propres armes. Une bonne idée sur le fond, mais qui est finalement assez mal exploitée. Ainsi, je n'ai pas trouvé le système de fabrication particulièrement intuitif, ce qui fait que l'on se retrouve souvent à créer des armes à l'aveugle sans savoir réellement quel sera leur effet sur les ennemis. De fait, souvent on trouve en théorie un truc qui doit déchirer grave, mais une fois devant un ennemi, il s'avère que ce n'est pas tellement adapté. Il faudra alors (dans le meilleur des cas) revenir en arrière pour retransformer son arme. Mais là où le bât blesse, c'est que la fabrication des armes vous coutera cher en ressources et pièces détachées... Et ces dernières devront se trouver à la force du loot. Le système n'étant pas spécialement bien équilibré, vous serez frustré une bonne partie de l'aventure de ne jamais avoir les ressources adéquates pour fabriquer l'objet qu'il vous manque avant de crouler sous les ressources quelques heures plus tard.Explorer l'espace en couple
Le jeu nous fait découvrir aussi un nouveau protagoniste : John Carver. C’est un soldat au passé assez flou qui vient prêter main forte à Isaac (enfin, au début du jeu il vient surtout lui forcer la main si vous avez suivi). En mode coopératif, le joueur qui héberge la partie incarne Isaac et celui qui le rejoint prend le rôle de John Carver. Si le jeu a été pensé pour le solo, il prend toutefois toute sa substance dans le mode coopératif. En effet, certains passages du jeux ont été repensés pour le coop. Par exemple, pendant que l'un des deux joueurs est occupé à résoudre une énigme, l’autre se retrouve obligé de le couvrir. Par ailleurs, certains message audios, conversations ou visions sont propres à un seul jouer, ce qui ajoute un peu de piquant à certaines situations, mais je ne vous en dirait pas plus pour ne pas vous gâcher l'expérience. Pourtant, j’ai trouvé ces passages très largement sous-exploités, puisqu'il aurait été possible de pousser bien plus loin la coopération dans ce sens. Sachez enfin que le loot est partagé, ce qui évitera de vous étriper pour des matières premières et des pièces mécaniques lors de la fouille des corps.La beauté de l'espace
Il faut bien avouer que Dead Space 3 arrive facilement à en mettre plein la vue. Les graphismes sont vraiment de très bonne facture et tout particulièrement les environnements qui sont exceptionnels. Les passages dans l'espaces sont tout simplement magnifiques, avec des débris de vaisseaux, des effets de lumière, etc. qui viennent renforcer une ambiance déjà travaillée. L'ambiance sonore est du même acabit, et que ce soit les effets ou les musiques, tout est du très bon travail. Un mot enfin sur les doublages français, qui sont dans la moyenne du genre, sans pour autant briller particulièrement, mais il faut dire que dans leur majorité, les dialogues ne sont pas spécialement creusés.Conclusion
Dead Space 3 continue son évolution d'un titre survival à un titre plus orienté action. Le titre propose quelques nouveautés qui sont bienvenues, à condition d'aimer le shoot (c'est notre cas chez ZN). La durée de vie conséquente du titre sera allongée par sa campagne coopérative de bonne facture. Ajoutez à cela que les graphismes sont de toute beauté, avec notamment des environnements particulièrement travaillés, et vous frôlez une très bonne note. Malheureusement, le titre souffre de son scénario qui fait très nanar avec un histoire d'amour particulièrement plate et mal insérée dans le jeu (avec une mention spéciale aux héros avec des réflexions de collégiens) et son gameplay parfois brouillon dans les scènes d'action impliquant de nombreux ennemis.
Je trouve ça un peu étrange de prendre un jeu comme Dead Space, qui a été connu pour son genre horreur, et le transformer en quelque chose de très différent.
Ça me rappel un peu qu'à l'époque, id Software avec pris Doom 3 et l'avait transformé en horreur / suspense bien plus que les jeux originaux. Ils ont par la suite annoncé que le 4 serait tourné vers l'action. À un moment, plus personne n'est satisfait puisque tout le monde aura des attentes différentes. Pas facile alors de rendre tout le monde content.