La carte mère est la colonne vertébrale de n'importe quelle configuration de PC. Gigabyte le sait bien, et propose un très vaste catalogue de C.M, de la plus simple à la plus complexe, pour que chacun y trouve son compte suivant ses besoins et son budget. Mais les joueurs ne sont pas des utilisateurs comme les autres, et le constructeur Taiwanais a sorti le grand jeu pour leur proposer la quintessence de son savoir faire et de sa maitrise technique. Après avoir testé une G1 Sniper, basée sur un chipset intel X58, et qui était simplement époustouflante, nous remettons le couvert. Cette fois, c'est le chipset X79 et son socket 2011 qui sont à l'honneur sur la G1 Assassin 2. C'est une carte ultra haut de gamme, sur laquelle rien n'est laissé au hasard, que ce soit ses caractéristiques ou son design. Fera-t-elle un headshot du premier coup ?
Déballage
La boite de la G1.ASSASSIN 2 est massive et attire immédiatement l'œil. Elle adopte un look résolument militaire, ce qui n'est pas très surprenant vu son nom. Le dos de la boite présente les principaux points intéressants de la carte, et ils sont nombreux, comme l'atteste la fiche technique bien dense.Le packaging, bien solide, se révèle être constitué de plusieurs boites gigognes. Le suremballage laisse ainsi la place à une boite arborant le camouflage « pixel » actuellement utilisé par l'armée US. A l'intérieur de celle-ci, on trouve 2 étages. Le premier, présente la carte mère derrière une paroi transparente, et elle est vraiment impressionnante.
Une fois la carte sortie de l'encadrement en carton rembourré de mousse, on découvre le 2e étage qui s'ouvre et permet ainsi d'atteindre le conséquent bundle :
- 2 câbles SATA
- un connecteur SLI souple
- un connecteur triple SLI rigide
- un bloc 5 pouces et demi, contenant 2 ports USB3 à mettre en façade
- 2 planches de stickers "G1 Assasin 2"
- une carte Wifi/bluetooth 4 PCI-E 1X
- 2 antennes Wifi
- un logo autocollant Gigabyte
- un shield ATX
- un poster recto verso "G1 Sniper"
Layout
Gigabyte a troqué les habituelles couleurs bleu et blanc de ses modèles classiques pour partir sur du vert et du noir, plus en adéquation avec le positionnement militaro-gamer de cette mobo. Quand on regarde la carte, on voit immédiatement que le moindre centimètre carré est occupé. Le refroidissement mis en place est imposant et ne peut laisser indifférent.De plus, les features proposées par le constructeur impliquent en effet l'utilisation de nombreuses puces tierces, comme par exemple des contrôleurs USB, une puce Creative pour l'audio et un chip réseau spécifique. Leur routage, ainsi que celui des composants passifs associés, doit être un cauchemar pour l'ingénierie, mais le résultat final est d'une propreté absolue.
En effet, à première vue, rien ne viendra gêner l'installation d'un gros ventirad car il y a plein d'espace libre autour du socket 2011, et aucun connecteur interne n'est dans l'alignement des ports PCI-E, comme on a pu le voir sur des cartes bas de gamme. Gigabyte utilise beaucoup le bord de la carte pour placer toute la connectique dans le but de faciliter le câblage, notamment celui des périphériques SATA et des prises de façade.
Le panneau arrière est riche en ports. On aura le plaisir de trouver un vrai port PS/2, ce qui est une aubaine pour ceux qui ont leur clavier ou leur souris fétiche avec ce format de connecteur. Pas moins de 8 connecteurs USB sont présents, dont 2 en USB3, et on a le traditionnel bloc de jacks audio. Plus étonnant, un bouton « OC », sur lequel on ne manquera pas de revenir, ainsi que 2 boutons colorés — permettant de choisir son BIOS — se trouvent également à cet endroit.
Impossible aussi de ne pas mentionner le design de la solution de refroidissement : Gigabyte a fait très fort, avec un radiateur de southbridge en forme de pistolet, tandis que ceux du northbridge et des MOSFETs (transistors de l'étage d'alimentation) ressemblent un peu à des canons de fusil.
Installation
L'installation du processeur, de la RAM et du ventirad sur cette « mobo » se sont fait fort simplement. On va s'arrêter en détail sur le montage de ce dernier.Ventirad NH-D14 SE 2011
Le socket 2011 a une particularité de taille, par rapport aux autres sockets. Il intègre à ses coins 4 pas de vis, destinés à simplifier le montage des solutions de refroidissement. Du coup, plus besoin de système avec des tiges traversant la carte mère et un backplate, les ventirads peuvent venir se visser directement sur le dessus du CPU, ce qui est un petit plus bien pratique. Le Noctua NH D14 SE 2011, qu'on avait testé d'ailleurs sur une carte mère plus classique du constructeur — une Gigabyte P55A-UD3R — s'installe donc de cette manière.Passons maintenant à l'installation de l'Assassin 2 dans la tour.
Dans le boitier
Pas de problème à l'installation dans le boitier, mais il faut dire que le Lian Li PC-P80N est un hall de gare dans lequel toutes les CM se sentent à l'aise. Pour faciliter les choses, l'installation de la carte mère se fait en fait en dehors du boitier. En effet, le PC-P80 n'intègre pas un tiroir, mais carrément un fond de boitier détachable. La carte mère s'installe simplement en la vissant sur les 9 entretoises déjà disposées. A noter que dans le cas de la G1.Assassin 2, une 10e entretoise est nécessaire, car elle dispose d'un 10e trou de vis, alors que les cartes mères classiques se contentent de 9 (ou moins).Le BIOS UEFI 3D
Au premier boot, un arrêt dans le BIOS de la carte mère est obligatoire afin de faire le tour du propriétaire des options offertes par la carte à ce niveau-là. Mais la première chose qui surprend, c'est l'UEFI 3D de Gigabyte, qui remplace le BIOS et son interface bleue et jaune qu'on connait depuis 20 ans. En effet, ici on a droit à une interface graphique résolument moderne, qui se pilote s'il vous plait à la souris et qui est dans une résolution bien supérieure à 640 * 480.En fait, cette interface est découpée en 2 parties. La première présente une vue synoptique de la carte mère, en 3D. Des zones sont cliquables : CPU, RAM, Son, SATA, etc. On se croirait presque sous Windows, puisque le curseur de la souris se change en main quand on passe sur une de ces zones, un encadré vert s'affiche alors en surbrillance pour donner des informations. Un clic fait apparaitre les paramètres associés, ainsi que les informations de monitoring, dans 2 fenêtres séparées qui sont déplaçables à la souris.
Sous cette grosse image interactive, on retrouve une 2e partie, constituée d'icônes. Ces icônes ouvrent en fait des menus, qui respectent plus ou moins l'organisation classique d'un BIOS. Du coup, on a la modernité tout en gardant une certaine continuité. Si on s'attarde sur les options proposées, on voit notamment que les écrans destinés à l'overclocking sont bien évidemment ultra-complets, et le mot est encore faible. Les fans de la discipline trouveront tous les réglages qu'ils attendent, présentés de manière claire dans ce que Gigabyte appelle le M.I.T, le Motherboard Intelligent Tweaker, véritable centre névralgique de l'overclocking de la carte mère. Les paramètres actuellement utilisés sont aussi affichés, ce qui permet de bien savoir ce qui a été pris en compte ou pas. En plus, l'interface est multilingue, mais il n'y a malheureusement pas le français, mais nos amis allemands, russes et chinois serons ravis de voir que leur langue est disponible.
Il faudra prendre un peu de temps pour lire la documentation et faire quelques essais, au vu de la montagne de réglages proposés. Le monitoring proposé est également très complet.
Carte additionnelle GC-WIFI
Comme indiqué dans la partie consacré au bundle, celui-ci inclus la carte Wifi/Bluethooth du constructeur, dénommée GC-Wifi, et proposant les dernières normes : Wifi b/g/n et Bluetooth 4. Elle n'est pour l'instant pas disponible de manière séparée, le constructeur la réservant à l'accompagnement de 3 de ses modèles haut de gamme.Au format PCI-Express 1X, cette carte requiert également adaptateur USB interne pour fonctionner correctement, ce qui peut paraitre surprenant. Pourquoi utiliser 2 bus de données, et 2 sources d'alimentation ? Tout simplement parce qu'il y a 2 puces Atheros sur la carte une pour le Wifi-N et une pour le Bluetooth, et qu'elles ne peuvent pas a priori partager le bus PCi-express.
Concernant l'installation proprement dite, il suffit de l’insérer dans un des connecteurs PCI-E 1x, puis de relier le câble USB 2 à un des ports internes de la carte mère. A l'arrière, la GC-WIFI est dotées de 2 connecteurs à vis. Ils ont pour but d'accueillir les 2 antennes fournies : une par protocole. Une LED indique également que les branchements sont corrects.
Passons maintenant à l'installation sous Windows 7 x64.
Setups d'installation
Le DVD de drivers de la G1.Assassin 2 n'affiche plus le splash screen aux couleurs de la carte, avec le visuel si particulier de la tête de mort coiffée d'un béret militaire et le poignard entre les dents comme on le voyait sur la G1.Sniper, et c'est bien dommage car c'était dans l'esprit de la carte mère.On accède directement a une interface qui permet de choisir les drivers et les applications à installer. Cette interface indique également quels éléments sont déjà installés, ce qui est plutôt pratique. Au vu de la très longue liste d'items à installer, Gigabyte a prévu un gros bouton « Xpress Installation » qui installe tout, sans se poser de question, ni en poser à l'utilisateur. Pour une première installation, c'est ce qu'on va faire. On pourra toujours réinstaller de manière plus sélective, en faisant l’opération manuellement par la suite.
Le DVD de 4,07 Go propose également le minimum vital pour installer un PC tout neuf : une version de Firefox, un winzip et un antivirus. De quoi aller sur le net et finir son installation tranquillement. Gigabyte a donc réalisé un quasi-sans faute sur le package logiciel fourni.
On regrettera juste que la carte WIFI et les applications associées se trouvent sur un DVD séparé. Cela s'explique car cet ensemble sans fil est à part, mais c'est quand même un peu dommage. On a donc sur ce DVD la possibilité d'installer le driver WIFI ainsi que le driver bluetooth, tous deux prévu uniquement pour Win 7.
Il y a également 2 applications, WIFI Share permettant de partager la connexion wifi, et l'autre permettant de prendre la main à distance, mais elles n'ont pas vraiment fonctionné. On trouve de toute façon sur le net tout un tas d'applications qui font ça très bien.
Les drivers
Sur cette carte, il y a 2 drivers qui méritent clairement le coup d'œil : l'audio, et le réseau.Creative X-Fi
La X-Fi embarquée sur la G1.Assassin 2 est une vraie X-Fi, exactement comme celle embarquée sur les cartes d'extension proposées par Creative ou Auzentech. La partie driver est identique : c'est donc une excellente chose. L'interface graphique est très soignée et permet d'accéder aux nombreux réglages là aussi disponibles. La carte présente 3 modes de fonctionnements : « Création Musicale », « Jeu » et « Divertissement » dont les 2 derniers sont sans nul doute les plus utiles. Dans ces modes, on accède aux mêmes réglages de la carte, mais ils sont présentés différemment, et surtout, ils peuvent être différents d'un mode à l'autre.
Un module nommé "Auto-Swicher" permet de choisir, comme son nom l'indique, un mode de manière automatique suivant l'application lancée.
En termes de formats, la carte gère tout ce qui est DTS avec une accélération matérielle, ce qui la hisse au niveau de bien des amplificateurs de salon.
Bigfoot Networks Killer E2100
La carte réseau dont est équipée la G1.Assassin 2 n'est pas une énième déclinaison d'une Realtek comme on le voit habituellement, mais est quelque chose de différent. La puce 2100 est apparue sur le marché en 2010, et se veut être un NPU, un « Network Processing Unit ». A ce titre, la puce ressemble un peu plus à ce qui se trouve dans un routeur que ce qu'on voit habituellement dans une carte réseau de PC : toute la gestion TCP/IP est réalisée matériellement, ce qui permet d'en avoir un meilleur contrôle.
La partie logicielle est assez sympa, malgré quelques petits soucis de traduction.
L'onglet le plus utile est sans nul doute celui nommé « applications ». On peut voir, par applications, la consommation de bande passante et définir un niveau de priorité, et aussi de bloquer le flux le cas échéant. On peut donc mettre son jeu prioritaire par rapport à un téléchargement, par exemple.
Utilitaires
Le CD d'installation déploie également un ensemble de logiciels bien faits et qui sont pour la majorité intéressant. Il faudra prendre le temps de se familiariser avec eux, au risque de passer à coté de fonctionnalités pratiques et donc de ne pas profiter pleinement de la carte.Smart6
Smart 6 regroupe en fait 6 applications différentes, adressant aussi bien des problématiques de performances que de sécurité :
- Smart Quickboot : active le boot rapide, qui réduit le temps de recherche de nouveaux périphériques
- Smart QuickBoost : permet d'overclocker très simplement en choisissant parmi la vitesse de base et 3 fréquences overclockées prédéfinies
- Smart Recovery : gère des points de restauration de manière automatique et un peu mieux foutu que l'outil intégré à Windows.
- Smart Dual Bios : permet de stocker dans une partie inutilisée du BIOS un coffre-fort de mots de passes. Il fallait y penser !
- Smart Recorder : trace l'activité de la machine.
- Smart Timer : logiciel de contrôle d'accès basé sur les horaires
Easy Tuner 6
Easy Tuner 6 est la version plus aboutie de Smart QuickBoost. Si ces 2 outils partagent la même interface principale, Easy Tuner va beaucoup plus loin, en offrant plusieurs modes avancés, proposant de plus en plus de réglages. On peut donc en fait changer les paramètres à la volée sous Windows, mais il faut savoir ce qu'on fait, sinon c'est le freeze assuré.
L'outil propose également de visualiser les informations du processeur exactement comme un CPU-Z, sur lequel Gigabyte s'est certainement basé, ce qui peut éviter de l'installer.
Pratique aussi, l'outil permet de configurer des rampes de fonctionnement pour les prises ventilateurs, en fonction de la température relevée sur les sondes de la mobo.
@BIOS
Cet outil permet de mettre à jour le BIOS de la carte mère directement sous Windows. Il est générique à toutes les cartes mères du constructeur. On peut ainsi mettre à jour le BIOS directement depuis un serveur en ligne, ou depuis un fichier, ou faire une sauvegarde du BIOS actuel.
Notre G1.Assassin 2 est arrivée avec le BIOS en version F5n, mais des BIOS plus récents sont disponibles. Les premiers BIOS pouvant avoir de petits défaut de jeunesse, c'est toujours une bonne chose que de mettre à jour, et @BIOS est particulièrement bien pensé. On clique sur le bouton de mise à jour. Il demande à ce qu'on choisisse le serveur, et propose ensuite le BIOS le plus récent à jour, dans notre cas F9. Il suffit ensuite de confirmer, et la procédure de flashage du BIOS est lancée. Une fois terminée, il n'y a plus qu'à rebooter le PC.
A noter que l'opération est sans risque, la carte mère étant équipée d'un double BIOS qui permet justement de récupérer la carte dans les rares fois où l'upgrade échoue (ex : coupure de courant), sans avoir à la retourner au SAV ou la mettre à la benne. Après le reboot, le BIOS principal, qui vient d'être mis à jour, est ainsi recopié dans le BIOS de secours.
On remarquera également au passage la taille du BIOS. Alors que la normale était d'utiliser des puces de 16 Mbits (2 Mo), l'Assassin 2 utilise des puces de 64 Mbits (8 Mo). L'UEFI 3D n'est sans doute pas étranger à cette prise de poids.
Touch Bios
Avec TouchBios, on réalise un rêve de geek : pouvoir régler son BIOS/UEFI tranquillement depuis Windows. L'interface est superbe et reprend tous les réglages disponibles dans le BIOS :
Une fois les nouveaux paramètres entrés, un clic sur le bouton « Save CMOS » permet de les conserver. Mais il faudra attendre le prochain reboot pour les voir appliquer. C'est plus joli et pratique : cela permet par exemple de vérifier rapidement un paramètre.
Maintenant que le tour du propriétaire est terminé sur les nombreuses fonctionnalités offertes par la carte, attaquons nous maintenant aux performances.
Protocole de test
Afin de tester la carte mère et le CPU, nous allons faire tourner plusieurs benchmarks. C'est rien de moins qu'un Core i7 3960X — le X indiquant que c'est un CPU de la gamme eXtreme — qui nous a été prêté par Gigabyte. CPU-Z nous donne les informations principales concernant le plus gros des core i7 3xxx sur socket 2011 :Ce processeur est donc un Hexa Core, doté de la technologie Hyper Threading (HT), ce qui porte donc le nombre de cores logique à 12 ! lls tournent à la vitesse de 3,30 GHz en sortie d'usine, lorsque le mode Turbo n'est pas activé. En effet, ce mode a pour but d'augmenter la fréquence quand seul l'un des cores est activé. Dans ce cas, la fréquence est portée à 3,9 GHz. A noter également la présence on die de pas moins de 15 Mo de cache L3. Forcément, le prix de ce petit bijou est dément, pas loin de 1000 euros ! Son dégagement thermique sera aussi certainement très important puisque son TDP est annoncé à 130 W. Le Noctua NH-D14 SE 2011 parait donc tout indiqué sur cette plateforme, avec ses 6 heatpipes, son kilo de métal et ses 2 ventilateurs de 140 mm. Avant de continuer, on précisera que le processeur utilisé n'est pas un modèle commerce, mais une version Engineering Sample. Nos différents tests n'ont pas permis d'overclocker le processeur, très certainement pour cette raison. On va donc comparer ce CPU avec 2 autres processeurs, eux aussi des Core i7. Appartenant aux 2 générations précédents, ces processeurs sont moins haut de gamme. C'est donc l'occasion de regarder ce que regroupe la famille "i7".
Nos benchmarks utiliseront plusieurs logiciels :
- Sandra 2011 : Cet outil rassemble de nombreux benchmarks synthétiques. On va en choisir 3 :
- Performances arithmétiques
- Performances multi-cœurs : latence et bande passante intercœurs.
- Performances cryptographiques
- Performances arithmétiques
- LinX 0.64 : dernier venu dans les outils de benchs populaires, LinX est particulièrement utilisé pour tester la stabilité des systèmes overclockés. Il utilise un moteur de résolution de systèmes d'équations géants, lancé en boucle. Si les résultats ne sont pas toujours identiques, c'est qu'il y a une instabilité.
- Super PI mod 1.5 XS : ce logiciel, commençant à dater mais toujours utilisé, permet de calculer des millions de décimales de PI. C'est le temps de calcul qui nous intéressera, et contrairement aux 2 autres logiciels, c'est un test pratique.
Résultats et analyse
Sandra - performances CPU
CPU | Arithmétique (GOPS) | Latence (ns) | Bande passante (Go/s) | Débits cryptographiques (Mo/s) |
---|---|---|---|---|
Core i7 920 @ 2,67 GHz (Nehalem) | 70,0 | 19 | 31,8 | 618 |
Core i7 2630QM @ 2 Ghz - Turbo 2,9 (Sandy Bridge) | 72 | 57,7 | 15,68 | 792 |
Core i7 3960X @ 3,3 Ghz - Turbo 3,9 Ghz (Ivy Bridge) | 148,77 | 47,2 | 33,73 | 4110 |
C'est l'occasion de voir la puissance du Core Extreme dans toute sa splendeur : les scores obtenus sont tout simplement époustouflants. Les 2 autres Core i7, issus de générations précédentes et certes cadencés à des fréquences inférieures, sont laissés loin derrière. La puissance brute apportée par 12 cœurs est logiquement importante, mais on voit aussi que ce n'est pas linéaire. Le score obtenu au bench arithmétique par le 3960X est le double de celui obtenu par le 920, mais pourtant il a 2 cœurs physiques de plus, et l'HyperThreading, ce qui — logiquement — devrait permettre d'obtenir de meilleures performances encore. Les artifices architecturaux pour arriver à placer 12 cœurs sur une seule puce de silicium ont donc un coût non négligeables en termes d'instructions par seconde, et les benchs sont toujours utiles pour tordre le coup aux idées reçues : 12 coeurs (logiques), ce n'est pas 3 fois plus rapide que 4 cœurs (physiques).
Sandra - Bande passante RAM
Une des différences entre la plateforme X58 et la plateforme X79 est la gestion multicanaux de la mémoire. On passe ainsi du triple chanel, sur 6 slots, à du quadruple chanel sur 4 slots.Nombre de canaux | Bande Passante (Go/s) |
---|---|
1 | 9,02 |
2 | 18,19 |
3 | 22,77 |
4 | 33,59 |
Le test de bande passante montre bien que les performances sont presque linéaires : avec 4 barrettes, on a bien presque 4 fois plus de bande passante qu'avec qu'une seule. Cela montre qu'Intel maitrise parfaitement son sujet : chaque barrette dispose donc bien de son propre canal, qui vient cumuler sa bande passante aux autres. D'ailleurs, la différence de broches entre le socket 1366 et le 2011 s'explique notamment par le nouveau contrôleur mémoire intégré au processeur, qui doit justement gérer un canal de plus.
LinX et SuperPI
CPU | LinX (GFlops) | Super PI (s) |
---|---|---|
Core i7 920 @ 2,67 GHz (Nehalem) | 32,5 | 14,8 |
Core i7 2630QM @ 2 Ghz - Turbo 2,9 Ghz (Sandy Bridge) | 28,02 | 13,49 |
Core i7 3960X @ 3,3 Ghz - Turbo 3,9 Ghz (Ivy Bridge) | 69,94 | 9,7 |
Après avoir regardé les scores issus de benchmarks très synthétiques avec Sandra, on regarde maintenant des résultats de tests plus proches de la réalité. Évidemment, le core i7 3960X domine largement les débats. Le mode Turbo se montre particulièrement intéressant dans les benchmarks monothread, comme c'est le cas pour Super PI, où le temps le plus bas est recherché. Cette astuce de fonctionnement est une excellente idée, elle permet de cumuler les avantages de multiples cores parallèles pour les applications sachant en tirer partie, tandis que les applications monothreadées peuvent être boostées.
A l'usage
Après plusieurs semaines passées en compagnie de cette carte mère, le verdict est sans appel : c'est du tout bon !Le design militaire tape dans l’œil dans des gamers que nous sommes, avec le design hors norme du système de refroidissement. Le bundle est tout simplement énorme, et Gigabyte montre qu'il soigne sa cible marketing avec attention. Que l'on soit fan d'AMD ou de nVidia, il y a le nécessaire pour utiliser une paire de cartes graphiques avec la Assassin 2.
Physiquement, le layout de la carte est très bien pensé, et rien n'a été laissé au hasard dans sa conception électrique, et ce sans nuire au design ! Les condensateurs ont par exemple été choisis avec soin et pas sous-dimensionnés pour faire des économies comme on l'a déjà vu. La garantie 5 ans est là pour nous le rappeler si besoin est.
Les boutons du panneau arrière permettent de choisir le BIOS (primaire ou secondaire) avec lequel on veut booter, et permettent d'activer un overclocking léger, de l'ordre de quelques pourcents. A noter que pour ce dernier, il faut un reboot pour qu'il soit réellement pris en compte, auquel cas il s'illumine en orange.
L'UEFI 3D nous a également bluffés. C'est du très grand art, et il est sans doute grand temps que le BIOS tel qu'on le connait disparaisse enfin au profit de solutions à jour technologiquement. Gigabyte nous montre que c'est réalisable, et qu'on peut enfin avoir une interface pratique pour régler les paramètres de la carte mère.
Au niveau de l'audio, on est clairement avec la solution X-Fi en face de ce qui se fait de mieux en terme de carte son de PC. Gigabyte ne s'est pas trompé, et la qualité sonore n'a d'égal que la profusion de réglages. Le driver est ultra complet, et l'implémentation matérielle est même meilleure que sur la plupart des cartes Creative, car en général les sorties S/PDIF et optiques ne sont pas disponibles sans adaptateur. Surtout, le constructeur est resté avec la X-Fi, sans passer au dernier produit Creative, le Core3D, qui est a priori décevant d'après les tests publiés.
Sur la partie réseau, l'avis est un peu plus mitigé. Il ne faut pas prendre au pied de la lettre la promesse de Bigfoot « d'accélérer internet ». En revanche le tuning de flux et surtout la priorisation des flux sont des possibilités bien sympathiques qui n'auront aucun mal à trouver leurs adeptes, car l'interface de l'application est bien pensée.
L'ajout de la carte Wifi/Bluetooth au bundle est bien vu de la part du constructeur. Au premier abord, on peut se demander à quoi cela peut-il bien servir, car on associe souvent Wifi avec accès internet, alors qu'il y a déjà de l’Ethernet haut de gamme sur la carte. En fait, elle est majoritairement destinée à permettre les connexions avec les appareils mobiles, à savoir téléphones et tablettes, et ce dans plusieurs buts. Le premier, c'est bien évidemment la synchronisation de ces équipements. Le deuxième, qui concerne plutôt les geeks, concernent des applications comme la prise de main à distance. Le 3 eme, qui émerge doucement, est la possibilité d'utiliser un smartphone en complément du clavier et de la souris. Roccat a ainsi montré son système powergrid sur lequel nous reviendrons dans un article futur. Dans les grandes lignes, il s'agit d'un système articulé autour de 3 éléments : un clavier doté d'un dock Apple pour y placer son iPhone, une application dédiée et ... une liaison Wifi avec le PC. La GC-Wifi prend donc tout son sens dans ce contexte. Et on n'oubliera pas non plus qu'on pourra utiliser des Wiimotes grâce au bluetooth. En revanche, si on doit finir sur le sujet avec une petite note négative, on remarquera que les utilitaires fournis avec cette GC-wifi n'ont pas fonctionné, mais on s'en passe aisément.
Côté performance, rien à redire non plus. La partie logicielle offerte par Gigabyte permet d'extraire la substantifique moelle de cette G1.Assassin 2. L'outil QuickBoost est à mettre entre toutes les mains, et il permet en 2 clics de profiter de l'overclocking sans même chercher à comprendre ce qu'est le BCLK. Les puristes, quant à eux, trouveront un arsenal complet pour faire cette opération manuellement en contrôlant tous les paramètres de fréquences, timings et voltages. Les autres outils ont eux aussi un intérêt certain, et il ne faudra pas hésiter à tâtonner pour se les approprier. Le quad chanel est bien implémenté, et la bande passante offerte est vraiment importante. Cette solution est bien plus attrayante que le triple chanel et son nombre impair de barrettes.
Difficile également de terminer cet article sans évoquer le core i7 3960X. Avec ses 12 cores logiques, c'est le plus gros CPU Intel disponible actuellement, ce que le suffixe Extreme ne fait que confirmer, ainsi que son tarif catalogue lui aussi démesuré. Véritable vitrine technologie, il montre également la pertinence du mode Turbo pour faire face aux applications mono-threadée qui restent encore nombreuses.
Conclusion
Gigabyte signe avec cette Assassin2 une carte mère de tout premier ordre. Repoussant encore plus loin le concept "G1" avec cette 2e mouture de l'Assasin, le constructeur modernise et enrichit encore la fiche technique alors qu'on pensait que cela était difficile, tout en gardant ce qui avait fait le succès de série. L'ajout du Wifi/Bluetooth est une bonne idée, l'UEFI 3D est tout simplement génial et les utilitaires sont toujours aussi pertinents. Le chipset X79 et son socket 2011 sont il est vrai réservés aux joueurs fortunés, l'Assassin 2 étant proposée au prix de 400 euros, comme d'autres cartes du segment ultra haute gamme, mais il est plus qu'évident que cette carte saura combler son public de gamers exigeants !