Battlefield : Bad Company 2 marque le retour d’une escouade de soldats francs-tireurs déjantée mais d'une grande efficacité sur le champ de bataille. Celle-ci est toujours composée de Marlowe le joueur que nous incarnons, de Redford (le chef vieillissant), de Haggard (le gros bras) et de Sweetwater (le geek). Cette fine équipe doit enquêter et mettre la main sur une arme de destruction massive dite scalaire qui pourrait faire basculer la guerre qui est déclarée entre les Etats-Unis et la Russie. Le titre est toujours développé par DICE et édité par Electronic Arts. Et après un premier opus exclusif aux consoles, cette suite arrive aussi sur PC. C’est sur ce support que nous avons effectué le test du jeu dont les attentes sont bien plus portées sur le mode multijoueur.
Frostbite de cheval
Battlefield : Bad Company 2 utilise toujours le moteur graphique développé par DICE, le Frostbite Engine. Celui-ci permet d’afficher des cartes de grande taille avec une excellente fluidité. Les environnements que nous sommes amenés à croiser sont de très bonne facture. On se surprendra à de nombreux moments à admirer les déserts arides, les jungles luxuriantes et les montagnes glaciales notamment, tellement ces environnements sont bien détaillés et finement réalisés. Par contre les textures sont assez inégales, et certaines sont vraiment fades (les intérieurs notamment). On a droit à pas mal de clipping, et les jeux de lumières bien que joliment orchestrés saturent un peu trop par moment.Mais les lacunes techniques qui brident quelque peu le rendu de Battlefield : Bad Company 2 sont compensées par la qualité des effets spéciaux mis en œuvre. La moindre explosion provoque toujours une bonne quantité de débris qui inondent les environs de flammes, de fumée noirâtre et de poussière. La gestion des particules et à cet égard une très belle réussite. La qualité enivrante du moteur Frostbite est la gestion de la physique qui permet la destruction totale des bâtiments du jeu en temps réel. Ces scènes de destruction sont sensationnelles et c’est ce qui donne un véritable cachet au jeu tant en solo qu’en mode multi-joueurs. En effet on peut bousiller une bonne partie du décor, histoire de surprendre un ennemi ou de se frayer un chemin plus direct et à couvert dans un bloc de bâtiments. Cette gestion est plus complète et impressionnante que dans le premier volet, au sens où il est maintenant permis de faire s'effondrer certaines bâtisses. Cela a donc une réelle incidence sur le gameplay et cela dynamise énormément les combats en impliquant de constants sentiments de plaisirs destructeurs et d'insécurité qui renforce l’immersion dans cet univers dangereux. Dans le feu de l'action, l'ensemble est plus que satisfaisant. Il procure la sensation d’évoluer dans le chaos d'un véritable champ de bataille, et ça, ce n'est pas donné à tous les FPS.
Battlefield Good Symphony
Battlefield : Bad Company 2 est doté d'une bande-son de qualité. Les dialogues sont réussis aussi bien en français qu’en anglais. Les cinématiques sont omniprésentes dans la campagne solo. Beaucoup trop à mon avis car cela casse le rythme en permanence. Surtout que celles-ci non rien d’exceptionnelles. Mais ce que l’on retiendra avant tout dans la réalisation du titre ce sont les effets sonores qui font dans le très haut de gamme. Le rendu acoustique est une pure merveille. Chaque arme et chaque véhicule bénéficient de bruitages extrêmement convaincants. Ca envoi du lourd, ce qui augmente d’autant plus notre immersion.Une campagne tutoriel
La campagne solo se termine en 6-8 heures selon votre façon de jouer et le mode de difficulté. C’est légèrement plus qu’un Call of Duty : Modern Warfare 2. DICE a opté pour plus de crédibilité par rapport à Battlefield : Bad Company. Les missions sont plus sérieuses, le côté décalé et les dialogues drôles et débiles ont été mis plus de côté. L’humour est toujours présent mais il tend plus cette fois-ci vers l’ironie que dans un esprit lourdingue. Personnellement, comme évoqué plus haut, toutes les cut-scenes m'ont plus soulé qu’autre chose, tant ils ralentissent l’action pour au final n’apporter pas grand-chose. Seul le pilote de l’hélicoptère est arrivé à me décrocher un sourire.Battlefield Good Symphony
Les niveaux sont devenus beaucoup plus dirigistes, avec une action rythmée par des scripts spectaculaires pour renforcer l'immersion. C’est plus ouvert qu’un Call of Duty : Modern Warfare 2 (difficile de faire pire de toute façon), mais cela reste très (trop) linéaire. On a quasiment aucune liberté d’action, on avance d’un point à un autre et c’est tout. Notre héros est rarement seul, on est le plus souvent soutenu par les trois autres membres de notre escouade. Ces derniers ne s’en sortent pas trop mal. Ce n’est pas la panacée non plus, mais au moins on n’a pas sempiternellement l’impression de déambuler avec des boulets. Il faut dire qu’en face par contre l’IA est très faible. En jouant dans le mode de difficulté le plus « élevé » on n’aura pas droit à un challenge très difficile. Alors en dessous je ne vous le conseille même pas. Il est très rare de mourir, car notre vie se régénère très vite…Durant cette campagne on serra amené à piloter plusieurs véhicules, ou à prendre le contrôle de tourelles ce qui varie quelque peu le gameplay. Ces séquences sont d’un niveau très correct. Malgré tout, le jeu reste assez plaisant car il bénéficie d’une très bonne réalisation. Et surtout grâce à son moteur physique qui permet de le démarquer des autres : pouvoir tout péter c’est le pied !
On n’attendait pas grand-chose de cette campagne solo. Mais elle remplit son office en étant un bon tutoriel pour le multi en nous familiarisant bien avec l’arsenal et les véhicules que l’on sera amené à piloter. Le divertissement est là, mais il n’y a non plus de quoi marquer les esprits des joueurs.
Un multi survitaminé
Malheureusement, comme la question se pose désormais pour chaque nouveau titre multi-joueurs sur PC, sachez que Battlefield : Bad Company 2 utilise des serveurs dédiés. Mais que DICE ne distribue pas de programme pour que tout un chacun puisse faire de même. Concrètement vous ne pourrez pas héberger de parties sur votre éventuel serveur privé. Et en plus tous les serveurs dédiés sont limité aux partenaires d’EA/Dice. Si par exemple votre clan loue un serveur multi jeux chez un fournisseur qui n’est pas listé vous ne pourrez pas héberger Battlefield : Bad Company 2. Vous devrez prendre un nouveau serveur chez un ami corporatiste d’EA/Dice. Cette politique est juste lamentable et scandaleuse et cela devait être noté.Après une beta des plus prometteuses, il est clair que le multi de Battlefield : Bad Company 2 était très attendu. Et autant le dire d'emblée, le multi-joueurs est aussi excellent que ce à quoi nous nous attendions. Il est articulé autour de quatre modes de jeu.
Rush (Ruée) : Il se joue en deux équipes de seize joueurs avec véhicules. Un round on attaque et l’on doit prendre le contrôle d’une série de relais de communication en les détruisant. L’autre round on devra les défendre. Ce qui change la façon de jouer selon le camp ou l’on est affecté. Néanmoins, la victoire se joue à chaque round et non sur les deux. C'est-à-dire que le fait de défendre plus de points de contrôle que l’équipe adverse n’entre pas en compte par exemple.
Conquest (Conquête) : Ce mode est identique à celui de Battlefield 2. Il oppose deux équipes de seize joueurs. Chaque équipe a 100 points qui permettent à ses joueurs de respawner. Quand une équipe contrôle la majorité des objectifs disséminés sur la carte, les points de l’équipe adversaire diminuent. L’équipe qui n’a plus de points (tickets) a perdue.
Squad Match : Il se joue en quatre équipes de quatre joueurs. La première équipe à atteindre 50 points (frags) gagne. Un blindé respawne régulièrement au centre de la carte.
Squad Rush : il se joue en deux équipes de quatre joueurs. Là encore on doit détruire un objectif défendu par l’équipe adverse. Il n'y a pas de véhicules.
Il a pour l’instant dix cartes pour accompagner ces quatre modes. Et encore, elles ne sont pas toutes jouables selon le gametype. En gros, après les deux premiers DLC on a six cartes jouables pour les modes à 32 joueurs et quatre pour les modes squad. C’est suffisant pour débuter car elles sont variées et bien équilibrées tout en offrant une multitude de possibilités différentes. Mais on arrive assez vite à en faire le tour. On espère donc vite voir arriver des DLC (gratuits !) pour proposer un choix plus large. On regrette évidemment que la communauté ne puisse pas modder et proposer de nouvelles choses…
Il y a quatre classes différentes : le soldat, l’ingénieur, le medic et l’éclaireur (sniper). Chacune à ses capacités propres (fournir des munitions pour le soldat, ressusciter pour le medic, réparer un véhicule pour l’ingénieur, etc) en plus d’un arsenal et de spécialisations spécifiques. Le problème avec ce système de classes et de trouver le bon équilibre. Ce n’est jamais simple. Personnellement, il m’a semblé que l’on a vraiment de gros atouts dans chaque classe. Il faut juste savoir les utiliser au bon moment. De toute façon on ne peut pas trop briller en se la jouant soliste. Ici, c'est le jeu en équipe qui prime avec l'obligation d'aider ses camarades pour progresser et de réaliser des actions plus coordonnées qu'à l'accoutumée pour les fans du genre.
Battlefield : Bad Company 2 intègre un système nécessitant d’accumuler de l’expérience pour débloquer des gadgets, des armes et des spécialisations. Il y a un système de progression central pour le joueur qui peut monter jusqu’au grade cinquante. Et un système de progression pour chaque classes (plus une « classe » véhicule) qui permet d’améliorer nettement l’arsenal de base et de se spécialiser pour perfectionner le style de combat. Si vous voulez tout débloquer cela va vous prendre pas mal de temps. Après une demi-douzaine d’heures vous devriez avoir un arsenal qui permet de ne pas trop être désavantagé face à des vétérans. Il est bon de noter que lorsque vous tuez un ennemi vous pouvez récupérer son matériel (tant que vous restez en vie) ce qui atténue aussi les disparités d’arsenal entre un nouveau venu et un joueur chevronné.
Vos faits d'arme sur le champ de bataille sont récompensés par une série de badges, d'insignes et d'étoiles qui permettent de monter les grades plus rapidement. D’ailleurs jouer avec une équipe assez mauvaise vous permettra de gagner les dites étoiles plus facilement. On se console comme on peut.
Les joueurs sont organisés au sein d’une escouade de quatre. L’intérêt est de pouvoir respawner auprès de vos collègues, et non plus seulement dans les bases contrôlées par votre équipe. Avec des amis organisés cela amène un plus stratégique non négligeable.
Au final les parties sont nerveuses, extrêmement dynamiques, explosives et spectaculaires. Les cartes sont peu nombreuses mais très bien conçues et avec un gameplay qui se renouvelle. Le titre favorise le jeu en équipe et il est assez bien équilibré. Il y a néanmoins par moment un petit sentiment de frustration qui peut ressortir. En effet, les armes sont puissantes, on meurt vite sous le feu des balles et on n’a pas toujours l’occasion de riposter lorsque l’on se fait surprendre. C’est pourquoi partir seul sans coordination est suicidaire et inutile. Cela rend le jeu en escouade primordial et là les combats deviennent de petites merveilles à savourer sans modération.
Conclusion
Doté d'une campagne solo plus sage et surtout beaucoup plus dirigiste que celle du premier opus, Battlefield Bad Company 2 pourrait décevoir certains de ces fans. Sans être mémorable la campagne solo reste un bon divertissement. Le plaisir provient surtout du moteur physique qui permet de démolir la quasi-totalité du décor. La réalisation est de bonne qualité. Mais mention spéciale aux effets sonores qui envoient du très très lourd. On attendait surtout le titre pour son multi-joueurs, et il ne nous déçoit pas. C’est certainement le meilleur mode multi-joueurs du moment. Il s'appuie sur ses acquis avec quelques nouveautés bien senties qui renforcent la pression des affrontements à plusieurs. Le jeu d’équipe est à l’honneur en termes de tactiques et de plaisir par l'immersion totale qu'il procure. Et cela grâce notamment à une certaine forme de réalisme qui plaira aux amateurs du genre et qui en frustrera d’autres par moment. On espère néanmoins que DICE abreuve son petit bébé de cartes supplémentaires (gratuites !) régulièrement pour que l’on maintienne notre intérêt à son titre.