J'ai peur. Je suis dans le noir, avec ma lampe torche qui grésille, j'éclaire du mieux que je peux la cave dans laquelle je me trouve, j'entends des grincements, des frottements qui se rapprochent. J'empoigne une conduite de gaz que j'arrache du mur. Je n'ai pas d'autre arme, de toute façon. Les frottements se rapprochent encore. Ils viennent de devant moi, non de derrière, j'essaye de ne pas me laisser aller à la panique, un mouvement aperçu du coin de l'oeil, une forme rampante, la tension monte encore...
Et l'attaque survient de front. Je pare le coup en orientant la conduite en travers, le coup me fait tout de même tituber. Mon adversaire est un humain, comme presque tous les autres. Après les manifestants, les motards, les faux mannequins du magasin, j'ai droit à un homme maigrichon complètement décharné, brûlé. Je me remet rapidement du coup, plus rapidement que mon adversaire qui est encore dos à moi, je pense pouvoir le frapper mais voilà qu'il fait volte face et m'assène un coup en pleine tête. Je recule, je m'apprête à le frapper, mais le voilà parti, disparu dans les ténèbres. Il est malin. J'entends encore les frottements. Il m'attend.
Je suis sonné mais toujours alerte. Les sons me parviennent de partout, c'est vraiment flippant. Un coup d'oeil dans les environs. C'est glauque. Ca fourmille de détails. Tout semble avoir été pensé pour mettre mal à l'aise. Ce n'est pas nouveau, d'ailleurs, je me souviens de la gare, angoissante, de l'école délabrée, de la bibliothèque brûlée, je n'ai jamais été à l'aise. Constamment oppressé. Constamment en danger. Enfin oui et non, parce qu'au final je progresse assez facilement, il y a des trousses de soins partout. Souvent juste avant ou juste après une horde de ces tarés, bizarre. Encore plus bizarre, le fait de trouver systématiquement une arme à feu juste avant de rencontrer un ennemi armé d'un flingue.
J'ai tellement la trouille que je ne me souviens pas de ce que je fous là, dans cette cave, avec ma conduite de gaz... Hum... Une enquète, ah oui, et mes collègues qui se font descendre avec mon flingue. Je suis accusé. J'essaye d'arrêter le ou les coupables, des tueurs en série. Une de mes collègues me croit innocent et m'aide par téléphone. D'ailleurs c'est elle qui m'indique quand je dois sortir tel ou tel instrument pour récolter des indices. J'aimerais avoir plus de liberté. J'ai parfois l'impression qu'on me tient par la main. Sauf dans cette maison où je me trouve. C'est aussi l'endroit où je me sens le moins à l'aise. Je ne me suis jamais senti aussi mal. Et ces visions, qui me hantent... J'ai l'impression d'être dingue.
Encore un bruit, de devant, non, de derrière, il y en a deux, j'aimerais avoir deux armes, mais je ne peux en porter qu'une seule. Le bruit de derrière se rapproche. J'aurai bouclé cette enquète en une dixaine d'heures. Enfin, si je survis. Je sens une présence juste derrière moi. Sans réfléchir, je me retourne et envoie bouler mon adversaire d'un coup violent en pleine poitrine. Il se redresse lentement sur les genoux. Je me place devant lui en le regardant droit dans ses yeux vides d'expression. Je décide de le finir d'un violent coup de boule. Le second, que j'avais presque oublié, me saisis à la gorge, je me débat, j'ai peur, je réussis à me libérer et tabasse à mort mon adversaire.
Je dois continuer à chercher des indices, malgré la peur de rencontrer à nouveau ces possédés, je progresse. Des tueurs, des fous, des flics, des endroits glauques, des oiseaux morts à ramasser, de barres de fer, des flingues et cette trouille, cette angoisse permanente, mais il faut progresser, je ne peux plus m'arrêter, de toute façon.
bien écrit et vraiment pas commun....enfin, bravo
seulement le jeu vaut-il la peine d'être acheté ?
telle est la question !